Loi Travail : Valls reçoit la jeunesse ce vendredi matin

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 11 mars 2016 - 08:33
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Les organisations étudiantes et lycéennes ont reçu leur carton d'invitation pour venir discuter avec Manuel Valls ce vendredi matin à Matignon.
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Deux jours après les manifestations contre la loi Travail, qui ont mobilisé plus de 200.000 jeunes, Manuel Valls va recevoir ce vendredi matin à Matignon les organisations étudiantes et lycéennes. En parallèle, François Hollande a assuré qu’il y aurait "forcément" des "corrections à établir" dans le texte.

Après les syndicats et le patronat en début de semaine, Manuel Valls reçoit ce vendredi 11 au matin à Matignon les organisations étudiantes et lycéennes pour poursuivre son opération de déminage sur le projet de loi Travail, à la veille d'un week-end de difficiles arbitrages pour le duo exécutif. C'est la première réponse du gouvernement après les manifestations assez nourries à Paris et dans plusieurs villes de France mercredi: l'Unef, la Fage et les organisations lycéennes (Fidl, UNL et SGL) seront à leur tour reçues, entre 10h et 13h, par le Premier ministre dans le cadre de la concertation sur le projet controversé.

En déplacement dans une entreprise jeudi en Seine-et-Marne, le président François Hollande a confirmé la position de l'exécutif: il y aura "forcément" des "corrections à établir", a-t-il promis, tout en excluant un retrait du texte, dernière grande réforme du quinquennat. "Si une concertation a été engagée à ma demande, c'est bien pour apporter tous les éclaircissements, toutes les précisions, lever des inquiétudes, améliorer encore le dispositif pour permettre de convaincre tout en en gardant l'esprit", a-t-il dit.

Reste que les organisations de la jeunesse reçues vendredi matin à Matignon, qui font un parallèle avec le contrat première embauche (CPE) retiré après une forte mobilisation en 2006, partagent le même mot d'ordre ou presque: retrait pour l'Unef, retrait pour les lycées et retrait des principales mesures pour la Fage. "C'est bien qu'après une journée de mobilisation où plus de 100.000 jeunes ont manifesté, le Premier ministre se rappelle qu'il y a des jeunes dans notre pays", a lancé le président de l'Unef, William Martinet, 27 ans, qui compte venir à Matignon avec des "contre-propositions".

Le Mouvement des jeunes socialistes (MJS), traditionnellement plus à gauche que sa branche aînée, a lui aussi été reçu, jeudi soir, par la ministre Najat Vallaud-Belkacem (Education). C'est la première fois qu'un gouvernement de gauche doit lancer une concertation formelle avec des organisations de jeunesse depuis le mouvement lycéen de 1990, reçu par François Mitterrand à l'Elysée.

Ce dernier round de consultations achève la phase d'écoute, finalement la plus facile de la manœuvre gouvernementale sur le projet de réforme du droit du travail, dont l'arrivée en Conseil des ministres a été reportée de deux semaines, au 24 mars. L'exécutif doit désormais décider. Et ce d'ici lundi après-midi, moment où il retrouvera tous ensemble syndicats et patronat (CGT, FO, CFDT, CFE-CGC et Unsa côté syndical, Medef, CGPME et UPA côté patronal) reçus individuellement entre lundi et mercredi.

Aucune réforme n'a mis autant de monde dans la rue depuis la légalisation du mariage homosexuel. Mercredi, entre 224.000 personnes, selon les autorités, et 500.000 personnes, selon les organisateurs, ont battu le pavé pour exiger le retrait.

Renforcer le compte personnel d'activité, le principal volet favorable aux salariés dans le texte? Probable, même si le Medef et la CGPME sont réticents. En tout cas, pas suffisant pour convaincre les syndicats. Une nouvelle surtaxe sur les CDD, qui existe déjà depuis un accord de 2013? Elle relève des négociations sur l'assurance-chômage entre les partenaires sociaux, et pas directement du gouvernement. Et ces négociations doivent durer jusqu'en juin.

Le principal obstacle à lever pour l'exécutif est du côté de la CFDT. La centrale réformiste et son secrétaire général Laurent Berger ont fait du retrait d'une des principales mesures, la barémisation des indemnités prud'homales, une "condition sine qua non". Passer outre son soutien signifie aller à la case parlementaire sans l'appui d'aucun des trois grands syndicats, la CGT et FO étant sur des positions irréconciliables avec les visées de Manuel Valls et de ses ministres Emmanuel Macron et Myriam El Khomri.

"Le risque c'est de perdre les syndicats réformistes. Là, vous touchez au modèle français, il faut veiller à trouver le point d'équilibre par la méthode. Si vous échouez, il n'y a plus de réforme", estime un ministre. D'autant que certains parlementaires de la majorité menacent de s'opposer au projet s'il reste en l'état. Après un passage au Sénat et un séminaire avec les députés PS mardi, Manuel Valls retrouvera ces derniers lundi soir.

 

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