Loi Travail : mais que veulent la CGT... et Philippe Martinez ?

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 13 juin 2016 - 20:09
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Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.
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Alors que la ligne de la CGT ne semble pas avoir bougée sur la loi Travail, Myriam El Khomri annonce le contraire.
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Alors que la ligne de la CGT ne semble pas avoir bougée sur la loi Travail, Myriam El Khomri annonce le contraire. La manifestation de mardi est-elle un baroud d'honneur des opposants?

Tour d'horizon de la stratégie de la CGT à ce stade: sa position a-t-elle "évolué", comme l'affirme Myriam El Khomri? La manifestation mardi est-elle un baroud d'honneur? Que peut-on attendre de la rencontre Martinez-El Khomri vendredi?

> La position de la CGT a changé ?

La ministre du Travail Myriam El Khomri a estimé ce lundi 13 que la position de la CGT avait "évolué": "Le préalable de la CGT était le retrait du texte. Aujourd'hui ce n'est plus ce que dit Philippe Martinez". Entre février et avril, le numéro un de la CGT réclamait le "retrait" pur et simple d'un texte "permettant à chaque entreprise d'avoir un code du travail".

Mais depuis quelques semaines la rhétorique du leader cégétiste dans les médias a changé, pouvant laisser croire, même chez les militants, que le retrait n'était plus à l'ordre du jour. Les critiques de Philippe Martinez ne portent plus sur le texte dans sa globalité, mais sur des articles précis qui, toutefois, "font la colonne vertébrale du texte" (article 2 sur "l'inversion de la hiérarchie des normes", référendum, licenciement économique, médecine du travail, accords "offensifs").

"La sémantique a pu laisser entrevoir un changement. Il y a eu un doute pendant une semaine sur la ligne après le coup de fil de Valls à Martinez (fin mai, NDLR), mais depuis la position sur le retrait a été réaffirmée en interne", souligne Romain Altmann (Info'Comm). Philippe Martinez a lui-même dit le 1er juin que la CGT n'avait "pas évolué dans le discours" et que le texte "doit être retiré".

Le mot d'ordre de la manifestation nationale de mardi, à l'appel de sept syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, UNL, Unef, FIDL) reste "le retrait de la loi travail". "Pour l'intersyndicale, il n'y a pas de double langage de la part de la CGT, tant que sur la banderole de tête du cortège des manifestations il sera marqué +Retrait+", souligne Eric Beynel, porte-parole de Solidaires.

> La manifestation nationale de mardi est-elle un baroud d'honneur ?

Ce sera la première manifestation nationale contre la loi travail. Souhaitée par FO, cette initiative n'était pas du goût de toutes les organisations de l'intersyndicale. Certaines craignaient qu'elle ne soit interprétée comme "un baroud d'honneur". "Ce n'est pas un baroud d'honneur. Ce sont les modalités qui diffèrent par rapport aux mobilisations principales, avec une seule manifestation à Paris", insiste Fabrice Angéi, haut responsable CGT.

D'ores et déjà, deux autres journées de grèves et manifestations partout en France ont été planifiées par l'intersyndicale: les 23 et 28 juin. Les résultats de la votation citoyenne contre la loi travail seront annoncés le 28 juin. Les syndicats "contestataires ne s'attendaient pas à une rigidité aussi forte du gouvernement. Dans ce contexte, ils sont obligés de se renouveler, trouver des formes de contestations populaires, c'est un exercice très compliqué", analyse Stéphane Sirot, historien des syndicats.

> Une rencontre CGT-gouvernement pour quoi faire ?

Après avoir échangé par médias interposés, le numéro un de la CGT et la ministre du Travail se revoient pour la première fois depuis début mars, vendredi à 8h au ministère du Travail.

Cette rencontre permettra de "clarifier les choses et mettre sur la table les propositions de la CGT", explique-t-on au ministère, qui ne compte faire aucune annonce à l'issue de la rencontre. "Il était important que le dialogue reprenne" entre le gouvernement et le premier syndicat français "qui ne venait à aucune réunion du ministère" sur la loi travail, selon le ministère. Pour Philippe Martinez, ce rendez-vous permettra d'"écouter et discuter sur les choses qui ne vont pas dans le texte".

La CGT avait mis sur la table début mars une "contre-proposition" à la loi travail: "le code du travail du 21e siècle" prévoyant, entre autres, de constitutionnaliser la hiérarchie des normes, renforcer la négociation collective et mettre en place des droits nouveaux (nouveau statut du salarié, 32 heures...). "Ce sera le fil conducteur" des propositions faites à la ministre, a dit M. Angéi.

 

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