Loi Travail : El Khomri reçoit le soutien de Hollande
La ministre du Travail Myriam El Khomri s'est dite ce mercredi "debout, motivée, déterminée" à défendre son projet de loi avec le ferme soutien de François Hollande, qui a appelé le gouvernement à faire preuve de "solidarité" à propos de ce texte très controversé. Après une brève hospitalisation mardi 1er, Myriam El Khomri était présente à la table du conseil des ministres, où elle a reçu "tout le soutien" du président François Hollande, a rapporté à la presse le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll.
Quelques minutes auparavant, elle s'était exprimée face à la presse dans la cour de l'Elysée. "Certains pensent que j'ai plusieurs handicaps, que je suis jeune, que je suis femme et que je veux faire bouger les choses pour mon pays. Moi, je suis debout, motivée, déterminée", a-t-elle lancé. "La seule chose qui pourrait m'affecter, ce serait l'inertie pour notre pays", a insisté la ministre, voyant dans les multiples accusations contre son texte "des remarques sincères" mais aussi des "critiques parfois excessives", voire "de la désinformation". Elle a précisé avoir eu la veille un malaise à la suite d'un accident domestique.
La mobilisation pour le retrait du texte des syndicats et des organisations de jeunesse, dont des lycéens, s'organise, et une pétition avait recueilli mercredi près de 900.000 signatures en ligne. Dans ce contexte, François Hollande et son Premier ministre Manuel Valls ont appelé mercredi en Conseil des ministres à "une cohésion et à une solidarité de l'ensemble du gouvernement" à propos de ce projet de loi, a rapporté Stéphane Le Foll.
Il a rappelé que le gouvernement s'était engagé lundi à reporter son examen de quinze jours, afin de le "retravailler" avec "le souci du dialogue et de la discussion". Sans donner aucun détail sur les points que le gouvernement accepterait de revoir, d'amender, voire de supprimer, le porte-parole du gouvernement a assuré qu'il y avait "un objectif: permettre l'accès au marché du travail avec l'embauche en CDI" (Contrat à durée déterminée) plutôt qu'en CDD (Contrat à durée déterminé), citant le chef de l'Etat.
La veille, François Hollande avait récusé toute "reculade", jugeant que "rien ne serait pire que l'immobilisme". Le Premier ministre recevra individuellement à deux reprises les deux prochaines semaines les organisations syndicales et patronales représentatives. Parallèlement, il a accédé à la demande du groupe socialiste à l'Assemblée d'organiser un "séminaire" afin de préparer l'examen du projet, toujours prévu en avril.
Le texte de l'avant-projet de loi, défendu par Myriam El Khomri, divise profondément la gauche et a fait l'objet d'une pluie de critiques. Il est considéré comme trop favorable aux employeurs et pas assez protecteur pour les salariés. Trouvant le texte initial "déséquilibré", le numéro-1 socialiste Jean-Christophe Cambadélis a appelé mercredi Manuel Valls à "rester à l'équilibre", et à ne "pas être par trop radical sur un plan ou sur un autre", en particulier sur les licenciements. A droite, les critiques vont également bon train. Le président des Républicains Nicolas Sarkozy a ainsi prédit que "la montagne accouchera comme toujours d'une souris". Pour l'ancien président, le projet El Khomri a été "abandonné avant même d’avoir été discuté".
Outre un appel à la mobilisation le 9 mars des organisations de jeunesse, rejointes mercredi par les enseignants du Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, un rassemblement doit avoir lieu le même jour devant le siège du Medef à l'appel des syndicats régionaux Ile-de-France CGT, FO, FSU et Solidaires.
Dans sa version initiale, le texte prévoit notamment des référendums d'entreprise pour valider des accords minoritaires, un plafonnement des indemnités prud'homales pour les licenciements abusifs, des modifications des modalités de licenciement économique ou encore la création du compte personnel d'activité (CPA) rassemblant les droits sociaux.
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