Laurent Fabius sur Daech : "ça va être long mais on les vaincra"

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 19 novembre 2015 - 09:53
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Laurent Fabius.
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©Régis Duvignau/Reuters
Laurent Fabius refuse de voir Bachar al-Assad comme l'avenir de la Syrie.
©Régis Duvignau/Reuters
Laurent Fabius était ce jeudi matin l'invité de France Info. Le ministre des Affaires étrangères s'est exprimé sur les attentats de Paris. Il a évoqué la solidarité des chefs d'Etat européens, la COP21, et rappelé la détermination du gouvernement à vaincre Daech.

L'enquête montre que des terroristes lourdement armés vont et viennent en Europe. Comment comprendre?

"Je veux commencer par rendre un hommage extrêmement fort à nos forces de l'ordre très, très courageuses et qui déploient toute leur énergie pour revenir à bout de ces terroristes".

"C'est vrai que si ce Monsieur Abaaoud a pu circuler depuis la Syrie pour venir en Europe pour venir en France, il y a des failles dans notre système européen".

"Ce monsieur Abaaoud, s'il a pu aller de Syrie en passant par l'Europe pour arriver en France, c'est quelque chose qui doit être totalement proscrit".

 

Il peut y avoir une réplique dans les jours qui viennent?

"La situation est extrêmement sérieuse et c'est une des raisons pour lesquelles nous avons interdit les manifestations".

"Au sujet d'Abaaoud, il faut rester extrêmement prudent, car compte tenu de l'état des corps complètement déchiquetés, on ne savait pas hier soir quand je me suis informé qui étaient les victimes et même combien ils étaient, les gens qui sont morts".

 

Est ce qu'il y a une vraie volonté européenne, y compris autour du PNR, de faire bouger les choses?

"On va exiger maintenant qu'il y ait ce PNR" (fichier des passagers des voyages aériens, NDLR).

"On a quand même des signes que les choses sont un peu en train de bouger".

"Nous avons demandé que soit actionné pour la première fois un article du traité de Lisbonne, le 42.7, et nos collègues européens ont accepté".

"Je me trouvais au début de la semaine en Italie et en Turquie pour le G20 et j'ai été frappé par la solidarité de tous les chefs d'Etat et de gouvernement qui étaient là".

"Maintenant chacun pense que cela peut lui arriver, dans son propre pays et cela change beaucoup de choses".

"Matteo Renzi est tout à fait solidaire de la France".  

"David Cameron est très, très mobilisé, il m'a dit que l'Angleterre se sentait impliquée et menacée".

"Notre détermination est totale, cela va être long mais on va les vaincre".

"Ce sont des monstres, ils sont 30.000".

"Si vraiment il y a une bonne volonté totale, si on additionne les forces de la France , de la Russie, des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et des autres..."

"C'est là l'appel à la coopération internationale qu'a lancé le président de la République".  

"Ces gens-là veulent nous détruire. Ils veulent que tous ceux qui ne sont pas comme eux ou sous leur joug soient morts".

"Vous avez vu la revendication qu'ils ont lancée: +Il faut frapper Paris et la France parce que c'est la capitale de la perversion+".

"Il faut que nous nous unissions tous. C'est pour cela que les querelles secondaires de politiciens, c'est du troisième ordre".

 

Ce matin, dans une interview publiée par Valeurs actuelles, Bachar al-Assad vous invite à changer de politique à son égard

"La politique de la France n'est pas déterminée par Bachar Aal-Assad".

"J'ai été choqué de voir un parlementaire français discuter avec Bachar Al-Assad et l'entendre sans réagir dire +Au fond la France n'a que ce qu'elle mérite+, au lendemain même de l'attentat".  

"Qu'est ce qu'on fait par rapport à Daech? On a toujours lutté contre eux".

"Ce n'est pas parce que nous sommes en Syrie qu'ils veulent nous détruire, c'est parce qu'ils veulent nous détruire que nous sommes en Syrie (...). Le premier attentat contre Charlie Hebdo, nous n'étions pas en Syrie".  

"Si on veut aller vers l'unité de la Syrie, ce n'est évidement pas Bachar al-Assad, jugé comme le principal responsable, qui va être l'avenir de la Syrie".

"Il faut quand même engager des discussions avec l'ensemble des forces en présence".

"A Vienne samedi, nous avons décrit (...) un processus pour aller peu à peu vers un cessez le feu, un nouveau gouvernement, une nouvelle Constitution, puis des élections".

"Cela reste très compliqué et difficile. Mais nous faisons tout ce que nous pouvons, notamment sur le plan diplomatique".

 

Collaborer avec les Russes

"Les Russes maintenant frappent Daech, Raqqa".  

"Bachar al-Assad ambitionne de continuer à conduire son pays, nous pensons que si on l'affiche comme avenir de la Syrie, on n'arrivera pas à tout ce qu'on veut faire".

"Mais pour la lutte contre Daech, il faut agir avec tous ceux qui le veulent, et si les Russes comme cela semble le cas, veulent le faire, c'est une très bonne chose".

"En septembre, Monsieur Poutine avait fait sa proposition de grande coalition, nous leur avions répondu +Oui mais à condition qu'ils ne tapent pas les résistants modérés à Bachar al-Assad mais Daech+".

 

La COP21

"Tout est maintenu, dès lors que la sécurité peut-être assurée". 

"Tout ce qui se passe à l'intérieur est sécurisé".

"Les ONG seront présentes, au sein même du site du Bourget il y aura plus de 350 évènements, des débats, des projections et les ONG seront là".

"La COP va accueillir 40.000 personnes, et à ce jour nous avons reçu l'approbation de 137 chefs d'Etat et de gouvernement qui vont venir".

"Il y a des précautions générales à prendre mais il ne faut pas non plus aller dans le sens de la panique".

 

Les terroristes sont français, belges, francophones

"Il faut éviter l'amalgame".

"Ces terroristes voudraient établir une équation entre musulmans, islamistes, terroristes. A partir de là, occasionner des oppositions et, pourquoi pas, une guerre civile".  

"On ne peut pas rentrer là-dedans".

"Il faut éradiquer les terroristes parce que ce sont des monstres et qu'ils veulent détruire notre société mais il faut refuser l'amalgame et il faut continuer à vivre et ne pas faire ce que ces gens voudraient que nous fassions, c'est à dire des oppositions absurdes".  

"De ce point de vue-là, les politiques ont une grande responsabilité. Je n'étais pas là avant-hier (mardi) à la séance de l'Assemblée nationale mais il paraît que c'était détestable".

"Il faut que les responsables politiques, quel que soit leur bord, montrent qu'ils sont à la hauteur de la situation".

"Pour ce qui est du gouvernement, nous sommes d'une détermination inébranlable". 

 

 

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