La vice-présidente de l’UNADFI alerte sur une nouvelle Eglise de scientologie voulant profiter des JO
Une cinquième église de scientologie s’implante en France en prenant ses quartiers à Saint-Denis. Une démarche concomitante avec l’événement des Jeux Olympique dont se méfie la vice-présidente de l’UNADFI -l’Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu victimes de sectes-, Marie Drilhon. Celle-ci alerte en estimant que l’Eglise de scientologie veut profiter « de l'événement des Jeux olympiques qui va leur donner une visibilité pendant toute cette période ».
C’est une implantation contre laquelle s’est longtemps battue la mairie de Saint-Denis. Tandis que l’organisation est classée comme une secte selon différents rapports parlementaires, l’établissement voit son emménagement curieusement autorisé. En effet, le tribunal administratif de Montreuil annule en 2020 l’arrêté de l’ancien maire qui bloquait l’installation du siège de la secte dans sa commune. Cela sur la base qu’« un faisceau d'indices concordants [établit] en effet que le maire avait exercé ses pouvoirs dans un autre but que la préservation de la sécurité et de l'accessibilité des locaux ». Un argument ouvrant la voie à de nombreuses interprétations, posant cependant toujours la question de la légitimité d’une telle autorisation. Les aspirations du maire sont-elles contestables au point de permettre en retour l’ouverture du siège social de cette église ?
La Miviludes, ou Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, établissait déjà en 2021 un rapport affirmant que ce choix de localisation n’était « pas anodin ». « Le bâtiment de cinq étages se situe à proximité du Stade de France, du futur village olympique et de l’autoroute A1 d’où le mouvement pourrait rendre visible la croix à huit branches, son symbole ».
L’inauguration du nouveau centre ce samedi 6 avril rappelle alors un débat ouvert depuis 2021 et pour lequel aucune opposition efficiente n’a été apportée. Dans ce grand bâtiment à 300 mètres du Stade de France, beaucoup y voit une tentative de séduction de la population ainsi qu’une vitrine offerte lors des Jeux olympiques se produisant à proximité. Le célèbre acteur américain adepte de ce culte, Tom Cruise, se serait même présenté à proximité sans officialiser sa présence. L’occasion selon certains de tenter une opération séduction.
La scientologie figure aux Etats-Unis comme une religion depuis 1993, mais se présente en France comme une « association à but non lucratif » afin de permettre son existence sur le territoire. Celle-ci est cependant catégorisée par la Miviludes comme « secte ». Cela n’empêche pas son implantation, garantissant en retour une surveillance de l'organisme. Celui-ci base ses préceptes selon l’univers d’un auteur américain de science-fiction, L. Ron Hubbard. Parmi ses reprises, on retrouve la dianétique, qui consiste en l’analyse du niveau de bonheur des adeptes par un test de personnalité à caractère non-scientifique.
Leurs actions sont vastes et se présentent dans des endroits où l’on ne pourrait pas attendre spécifiquement une quelconque organisation religieuse. Ils organisent notamment des cours de dessin ou propose leur aide sur les lieux de catastrophes. Cette façon de s’intégrer subtilement au quotidien des personnes avec des besoins spécifiques leur permet d’agir en dehors des radars sans qu'accusations soient permises.
La vice-présidente et Marie Drilhon appelle alors à ne pas « s’arrêter à la vitrine ». Elle appelle tout un chacun à se renseigner ainsi que de se pencher sur les témoignages des anciens adeptes.
« Il y a énormément de choses qu'on peut trouver sur Internet, des anciens adeptes qui quand ils ont pu - parce que la scientologie n'aime pas les critiques et cherche à les faire taire - ont écrit. On peut très bien savoir ce qu'il y a derrière. »
Malgré cela, la scientologie est libre de s’installer sur le territoire français, sans que ses activités ne soient interdites. « C'est à nous, citoyens, de savoir que la liberté permet aussi à des personnes qui n'ont pas forcément de bonnes intentions de se présenter » .
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.