Royaume-Uni : Le Prince Andrew, l’ancien ami de Jeffrey Epstein, empêtré dans une affaire d’espionnage
Les scandales autour du prince Andrew n’en finissent pas. Déjà lié à l’affaire du pédocriminel américain Jeffrey Epstein, le duc d’York voit cette fois-ci son nom être associé à un homme banni du Royaume-Uni, soupçonné d’être un espion pour le compte du Parti communiste chinois. Empêtré dans une affaire d’espionnage, Andrew d'York est ainsi privé de repas de Noël à la maison Windsor.
Une polémique de plus dans la famille royale que le Prince Andrew vient de rajouter à son actif. Le duc d’York est déjà détesté chez les Brit pour son implication dans l'affaire Jeffrey Epstein, qui a profondément terni aussi bien sa réputation que celle de la famille royale. Au fil des ans de sa relation avec le sulfureux homme d’affaires Jeffrey Epstein, Andrew a été photographié avec le délinquant sexuel à plusieurs reprises et a même séjourné sur son île privée et dans ses résidences.
Après une affaire de pédophilie, une affaire d’espionnage
Le scandale a éclaté de manière significative en 2019, lorsque Jeffrey Epstein a été arrêté pour des accusations de trafic sexuel de mineurs. Peu après, Virginia Giuffre, une des victimes présumées d'Epstein, a affirmé que le prince Andrew l'avait agressée sexuellement lorsqu'elle avait 17 ans. Bien que le duc d’York ait toujours nié ces accusations et ait déclaré qu'il n'avait aucun souvenir de l'avoir rencontrée, son association avec Epstein a suscité une indignation publique considérable.
En novembre 2019, Andrew a donné une interview à la BBC qui a été largement critiquée. Dans cette interview, il a tenté de défendre sa relation avec Epstein, affirmant qu'il n'avait pas regretté leur amitié tout en minimisant les accusations portées contre lui. Cette interview a été perçue comme un échec retentissant et a conduit Buckingham Palace à le retirer de ses fonctions publiques.
Près de trois ans plus tard, en février 2022, Andrew a réglé un procès civil intenté par Giuffre pour une somme non divulguée. Dans le cadre de cet accord, il a exprimé des regrets quant à son association avec Epstein sans jamais admettre les accusations portées contre lui.
Son association avec Epstein et les allégations qui l'entourent continuent encore de hanter sa vie publique. Ses tentatives de faire oublier ces scandales sont restées vaines, notamment après la récente diffusion de documents judiciaires déclassifiés, qui ont ravivé l'attention médiatique sur son implication.
Mais un autre scandale vient enfoncer sa réputation et mettre à mal tous ses efforts pour regagner la confiance des Britanniques. Le prince Andrew est de nouveau au cœur d'une polémique, cette fois-ci liée à des accusations d'espionnage impliquant un homme d'affaires chinois, Yang Tengbo.
Selon un jugement de la Haute Cour britannique la semaine dernière, Yang, qui avait cultivé une "relation de confiance inhabituelle" avec le prince, a été interdit d'entrée au Royaume-Uni en raison de préoccupations de sécurité nationale. Après une première condamnation en 2023, il avait fait appel avant d’être, de nouveau, condamné à l’exil. Les autorités britanniques soupçonnent Yang d'avoir agi pour le compte du Département du travail du Front uni, une branche du Parti communiste chinois, dans le but d'influencer des membres de l'élite britannique, y compris des membres de la famille royale.
Le tribunal a révélé que Yang, désigné sous l'appellation “H6” dans la presse britannique, avait été invité à des événements privés, y compris à la fête du 60e anniversaire du prince Andrew en 2020, et qu'il avait été autorisé à représenter Andrew lors de discussions avec des investisseurs potentiels en Chine.
Pas de repas de Noël royal pour Andrew
L’homme d’affaires a affirmé dans un communiqué qu'il n'avait “rien fait de mal ou d'illégal”, ajoutant que “la description largement répandue de [lui] comme un ‘espion’ est totalement fausse”. Pékin a aussi réagi par le biais de son ambassade. Un porte-parole a déclaré dans un communiqué que la situation soulignait surtout “les clameurs anti-chinoises émises par une poignée de députés britanniques” qui n'avaient “rien fait d'autre que révéler pleinement leur mentalité tordue à l'égard de la Chine”. “Ce qu’ils veulent vraiment, c’est diffamer la Chine, cibler la communauté chinoise au Royaume-Uni et compromettre les échanges de personnel normaux entre la Chine et le Royaume-Uni. Nous condamnons fermement ces pratiques”, a-t-on déclaré.
Quant au duc d’York, son bureau a déclaré la semaine dernière qu’il avait mis fin à ses relations avec Yang après avoir reçu des conseils du gouvernement. “Le duc a rencontré l'individu par le biais de canaux officiels sans jamais discuter de sujets sensibles”, s’est-il justifié. “Il n'est pas en mesure de faire d'autres commentaires sur des questions relatives à la sécurité nationale”, a-t-on commenté.
Buckingham Palace n'a pas directement réagi à ce dernier scandale, qui prive ainsi le Prince Andrew du dîner de Noël de la famille royale. Selon les médias britanniques, la crise est telle que le duc d’York ne se joindra pas aux siens à Sandringham, dans le Norfolk, mais restera dans sa résidence avec son ex-épouse, Sarah Ferguson, avec qui il vit toujours.
Cette affaire soulève non seulement des questions sur le jugement et les relations du Prince Andrew, eu égard à son implication dans l’affaire Epstein, mais suscite aussi de l’inquiétude quant à une présumée ingérence pékinoise, dont le gouvernement britannique de Keir Starmer se dit “préoccupé”.
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