La Quadrature du Net s’insurge des pratiques algorithmiques de France Travail

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France-Soir
Publié le 28 juin 2024 - 17:45
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En multipliant des "jobs datings" décalés autour de l'art ou du sport, Pôle emploi cherche à casser les codes du recrutement pour les demandeurs d'emploi sans expérience ni diplôme
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AFP/Archives - Philippe LOPEZ
AFP/Archives - Philippe LOPEZ

La Quadrature du Net a épinglé France Travail (anciennement Pôle Emploi) en raison de son usage croissant d’algorithmes, censés orienter l’accompagnement des demandeurs d’emplois. Dans un article publié ce mardi 25 juin, l'association met en lumière les différentes expérimentations mises en place afin d’offrir un meilleur profilage des usagers.

Cela se décline dans différentes mesures, tels le « score de suspicion », le « score d’employabilité » ou encore la détection du « risque de dispersion » dont pourraient faire preuve les demandeurs. 

La situation semble tout droit sortie d’un jeu vidéo, ou d'un épisode de Black Mirror. Pourtant, il n’en est rien. Après la Caf et son algorithme de notation des allocataires, il serait temps pour France Travail de se saisir lui aussi des données collectées afin d’établir diverses notations sur ses usagers.

Sous couvert de « lutte contre la fraude », tous les coups sont permis. Alors, La Quadrature du Net souligne que depuis 2013, des expérimentations se succèdent afin d’« évaluer algorithmiquement l’honnêteté des personnes sans emploi ».

Selon 01Net, ceci « conduit dans certains cas à un véritable flicage des demandeurs d’emploi les plus précaires ». Le score de suspicion à la fraude, par exemple, s’articule autour d’éléments comme le temps de travail, les salaires perçus ou encore les condamnations et sanctions administratives ou pénales retenues à l’encontre du demandeur. D’ailleurs, dès 2018 les dispositifs se seraient intensifiés grâce à l’IA. Le programme « Intelligence Emploi » permettrait notamment aux conseillers « d’augmenter la capacité de diagnostic ».

L’organisme affirme son mécontentement et le leurre de l’efficacité des conseillers. En effet, « loin des promesses de libérer du temps pour les conseillers” ou d’offrir un accompagnement “plus réactif et plus personnalisé” aux personnes sans emploi, cette numérisation contribue à la déshumanisation d’un service essentiel et à l’exclusion des plus précaires, voire tend à une généralisation du non-recours aux droits. »

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