Emmanuel Macron invité par le MEDEF, pas le PS
Un ministre de François Hollande applaudi par les (grands) patrons du MEDEF, l'image n'est plus une nouveauté. Elle n'en reste pas moins symbolique en ce qui concerne Emmanuel Macron, ancien banquier d'affaires devenu ministre de l'Economie des socialistes Hollande et Valls. C'est même un signe qui ne trompe pas quand on sait que ce jeune premier au physique de gendre idéal n'a pas été invité à l'université d'été du PS (de ce jeudi à samedi 29 à La Rochelle), mais a été chaleureusement accueilli à celle du MEDEF.
Le principal intéressé ne s'y est d'ailleurs pas trompé. Celui qui agace pour son passé de banquier et sa loi passée à coups de 49-3 s'est ainsi affiché ce jeudi avec les "Réformateurs", l'aile droite du PS qui se réunissait sur le domaine de Léognan, en Gironde. Comme pour mieux montrer, même s'il s'en défend, qu'il n'est pas la bête noire de tous les socialistes, lui qui n'a plus sa carte marquée du poing et de la rose depuis 2009. Mais aussi, et surtout, faire passer un message.
"C'est simple: quand vous invite à dîner quelque part, vous y allez. On m’a invité ici, je suis venu. On ne m’a pas invité à La Rochelle", a ainsi tenu à clarifier Emmanuel Macron en Gironde, cité par Le Monde. Droit dans ses bottes, il a également taclé ceux qui lui reprochent de ne pas être un politique pur jus, estimant que "la parole et la réflexion politique ne relèvent pas d’une profession réglementée, elle ne peut pas être capturée par certains qui seraient les seuls autorisés à discuter de politique".
"On a très longtemps considéré que notre rôle c’était de corriger les inégalités. Or, on le voit bien, on crée de la dépense publique, mais on ne traite pas la cause du problème (…).La dépense publique n’est pas une réponse de gauche, sinon Nicolas Sarkozy qui a aggravé le déficit de la France serait premier secrétaire du PS. Etre de gauche, c’est faire des réformes en amont", a également défendu ce réformiste assumé. Puis, alors que la rumeur l'envoi prendre la succession de François Rebsamen, ministre du Travail démissionnaire, de dresser le procès du code du travail. La loi est ainsi accusé de trop protéger les inclus, ceux qui sont dans l'emploi (CDI, fonctionnaires…), au détriment des exclus que sont les chômeurs et les jeunes notamment.
Un thème cher aux syndicalistes patronaux du MEDEF, qu'Emmanuel Macron a rejoint un peu plus tard ce jeudi. Si la présence du ministre de l'Economie à l'université d'été du MEDEF est une tradition, l'accueil pour le moins chaleureux qui lui a été réservé est, pour un socialiste, beaucoup plus rare. Tout comme les louanges que lui a tressé le patron du syndicat Pierre Gattaz, mercredi 26 sur Europe-1, parlant d'un "homme qui connaît l'entreprise, assume l'économie de marché, connaît la mondialisation (et est) courageux et jeune".
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