Pap Ndiaye et l'éducation à la sexualité, n'en a-t-on jamais assez ?

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France-Soir
Publié le 28 juin 2023 - 14:55
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Pap Ndiaye à l'Élysée, le 4 Juillet 2022
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F. Froger / Z9, pour FranceSoir
Pap Ndiaye à l'Élysée, le 4 Juillet 2022.
F. Froger / Z9, pour FranceSoir

ÉDUCATION - Ce mardi 28 juin, le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye a fièrement annoncé "un plan national ambitieux" destiné à... former les formateurs à mieux former les enfants quant à la sexualité. Des leçons sur "l'égalité garçons-filles", sur "le consentement" ou encore sur "l'identité de genre ou l'orientation sexuelle réelle ou supposée", n'en a-t-on jamais assez ?

En 2021, le gouvernement s'était fait remonter les bretelles par l'Inspection générale de l'Éducation, qui ne voyait pas les "trois séances annuelles d'éducation à la sexualité" prévues par le Code de l'Éducation. En plus de cette institution, trois associations sont montées au créneau (SOS Homophobie, Sidaction et le Planning familial) pour signifier que ces thématiques "restent délaissées par les autorités publiques".

"C'est incroyable, mais vrai !"

Une fois n'est pas coutume, le gouvernement réagit aussitôt qu'il apprend la nouvelle, et promet un programme "organisé en trois niveaux" : "sensibilisation de tous les personnels, approfondissement pour les personnels prenant en charge les séances, formation des conseillers pédagogiques". Et trois champs : "biologique, psycho-émotionnel, juridique et social." En fallait-il autant ?

Sur Twitter, le professeur agrégé de philosophie René Chiche ironise :

Et il n'est pas le seul à s'émouvoir de cette annonce. Du côté associatif, "SOS Éducation" s'est indignée : "La sexualité n’est pas un enseignement académique comme les mathématiques ou le français, Pap Ndiaye. Mais vous êtes tombé sur la tête !!! Allez-vous aussi créer un CAPES et une agrégation de la bonne pratique de la fellation ?!"

Par ailleurs, le collectif des "Mamans Louves" propose des modèles de courriers pour les parents qui seraient sceptiques, voire opposés à ces cours.

On SEXprime !

Il faut dire que depuis quelques années, la sexualité est passée de tabou à véritable sujet de société. Or, ce n'est pas du goût de tous.

Le site Internet "On SEXprime", créé en 2009 par Santé Publique France et soutenu par le gouvernement, caractérise cette évolution. En 2014, il mettait au point des campagnes de communication pour apprendre aux jeunes à bien mettre un préservatif. Aujourd'hui, bien qu'il soit toujours destiné à un public de 12 à 18 ans, on y trouve bien plus d'informations... et de questions ! Difficile pour un enfant de s'y retrouver tant il y a de nouveautés :

  • Dans la rubrique "Les genres et les orientations", on se demande "Qui suis-je vraiment ?" et on parle d'homosexualité, de transgenrisme et de "coming out".
  • Dans la rubrique "Les corps et leurs changements", on s'intéresse à "l'intersexuation", à l'hygiène intime et à la puberté.
  • Dans "Les critères qu'on nous impose", on se penche sur la "masculinité toxique" et les "influenceurs", ainsi que sur les dégâts de la pornographie.
  • Dans "Les relations", on s'interroge sur les bonnes manières de draguer et sur les "règles d'or des relations amoureuses", en évoquant notamment les "nudes" et le "sexting".
  • Dans "Se protéger", on parle contraception et MST.
  • Dans "Faire face aux abus", on met en garde contre le harcèlement et les agressions, évoquant par ailleurs le métier de "pute" et l'activité de "michetonnage".

Enfin, dans "La sexualité", on va un peu plus loin. Le site explique en long, en large et en travers ce que tu as le droit de faire, ou pas, selon l'âge que tu as. Ainsi, on peut lire que si "tu as moins de 15 ans, tu as le droit d’avoir des relations sexuelles avec des personnes consentantes de moins de 15 ans, avec lesquelles tu n’as pas une trop grande différence d’âge." À partir de 18 ans, en revanche, il vaut mieux éviter les moins de 15 ans... C'est la loi.

Et puisque l'on parle de premières fois, le site nous propose aussi un "mode d'emploi pour les premiers baisers", un tutoriel sur "le plaisir sexuel" et les zones érogènes, ainsi qu'une liste quasiment exhaustive des pratiques possibles : préliminaires, pénétration, fellation, cunnilingus, sodomie, sextoys... Il faut croire que Pierre Perret ne nous avait pas vraiment tout dit sur le zizi !

Parti comme c'est, peut-être que Pap Ndiaye mettra à jour la chanson.

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