Assouplissement des mesures : Jean Castex maintient la pression sur les non-vaccinés
Lors d'une conférence de presse ce jeudi 20 janvier, à 19 h, le Premier ministre Jean Castex a annoncé ce que Gabriel Attal appelait, quelques heures plus tôt dans la journée, le « calendrier de l'assouplissement progressif des restrictions sanitaires. » Faussement magnanime, le gouvernement maintient le cap : « Faire peser clairement la contrainte sur les non-vaccinés. » Pendant ce temps, le Conseil constitutionnel planche sur l'instauration du passe vaccinal, et donnera sa réponse demain.
N'allons pas trop vite !
Avant d'entrer dans le vif du sujet, le Premier ministre s'est évertué à convaincre pendant quinze minutes : « Nous avons pris les bonnes décisions. » Pour ce faire, il enchaînait les allégations scientifiques difficilement vérifiables, rappelant çà et là « l'extrême dangerosité » du variant Omicron. Il s'est d'ailleurs mélangé les pinceaux : « Omicron est plus dangereux, mais moins sévère ».
Alléger les mesures en vigueur en deux étapes : levez-vous !
Voilà les changements qui sont prévus :
2 février :
Tous les équipements sportifs et culturels retrouveront leur pleine capacité, sans jauge ;
Le port du masque restera obligatoire ;
Le télétravail ne sera plus obligatoire, mais restera recommandé ;
Fin du port du masque en extérieur.16 février :
La consommation dans les stades, cinéma et transports sera à nouveau autorisée ;
Les concerts debouts pourront reprendre ;
La consommation dans les bars debouts aussi ;
Les discothèques rouvriront.Retour des vacances de février :
L'allègement du protocole scolaire sera envisagé, après consultation des autorités sanitaires.
Malgré tout, l'objectif porté par le chef de l'État demeure : « Faire peser clairement la contrainte sur les non-vaccinés. » Raison pour laquelle, le gouvernement continue d'inciter à la vaccination : ceux qui feront leur première dose d'ici au 15 février pourront bénéficier d'un passe vaccinal valable s'ils s'engagent à faire la deuxième dose un mois plus tard et à se tester. Par ailleurs, il faut faire « progresser la vaccination des enfants de 5 à 11 ans », selon Jean Castex.
Plus tard, il rappelle que « l'approche graduée et progressive appelle de chacune et chacun un respect strict des règles du jeu. » Un lexique amusant.
« Le passe pourrait être suspendu si la pression épidémique le permettait »
Bien sûr, si tous ces allègements sont envisagés, c'est « parce que nous disposerons du passe vaccinal ». Pas encore validé par le Conseil constitutionnel, l'outil est déjà vendu comme étant le meilleur.
L'allègement des mesures ne concernera donc que les vaccinés, puisque les non-vaccinés ne pourront plus se rendre dans les endroits concernés. Heureusement que Gérard Larcher nous assurait hier vouloir « contrôler » le passe vaccinal, et que le Sénat a aujourd'hui mis en place une commission d'enquête pour aller dans ce sens. À ce sujet, Bruno Retailleau assure ne pas vouloir « que cet instrument dure ».
Se voulant rassurant, le Premier ministre assure à ce sujet que « le passe pourrait être suspendu, si la pression épidémique le permettait. » Et d'ajouter : « Tout en nous tenant prêts à le réactiver. »
Lire aussi : À contre-temps, Gérard Larcher assure vouloir "contrôler" l'application du passe vaccinal
En somme, cet allègement pourtant attendu par les Français, ne fera pas d'ombre aux pays qui misent actuellement sur le « retour à la vie normale ». Comme le rappelle le sénateur Loïc Hervé, au Royaume-Uni, au Danemark ou en Espagne, les mesures sont progressivement abandonnées depuis le début du mois de janvier.
La meilleure des annonces de @JeanCASTEX et @OlivierVERAN ce soir, serait celle qui renonce au #PasseSanitaire et au #PasseVaccinal, à l'instar du Royaume Uni. Il est complètement paradoxal de serrer davantage la vis quand on regarde la réalité de la vague #Omicron ! #Castex19h
— Loïc Hervé, Sénateur de la Haute-Savoie (@loichervepublic) January 20, 2022
Avec l'élection présidentielle qui approche, il ne fait aucun doute que le maintien ou la levée du passe vaccinal sera un argument de poids dans les débats. Aussi sera-t-il nécessaire de garder un œil sur les données épidémiques, comme le prévoit la commission d'enquête du Sénat, ainsi que sur l'évolution des décisions chez nos pays voisins.
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