8-mars : l'IVG scellée dans la Constitution avant les manifestations pour l'égalité femmes-hommes

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Par Francesco FONTEMAGGI - AFP
Publié le 08 mars 2024 - 15:33
Cet article provient directement de l'AFP (Agence France Presse)
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TP Loi et Politique
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F. Froger / Z9, pour FranceSoir
F. Froger / Z9, pour FranceSoir

"C'est historique" : l'IVG a été formellement scellée dans la Constitution en ce 8 mars, sous le regard de nombreuses figures du féminisme, avant les traditionnelles manifestations en faveur de l'égalité entre femmes et hommes attendues dans toute la France.

"Le sceau de la République scelle en ce jour un long combat pour la liberté", a lancé Emmanuel Macron, lors de cette cérémonie, qui s'est déroulée dans une ambiance solennelle place Vendôme, devant un public composé de militantes féministes, de personnalités, d'élus de tous bords, mais aussi de spectateurs anonymes.

Le président, en cette Journée internationale des droits des femmes, a confirmé son intention de faire inscrire l'IVG dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE.

Parmi les quelques centaines de spectateurs présents, Cosme Lorizon et Eva Juif, étudiants en droit : "C'est super intéressant pour nous de vivre ce moment en direct, c'est historique", glisse à l'AFP la femme de 19 ans.

Beaucoup de curieux et de touristes étrangers prenaient des photos. Des personnalités, comme l'actrice Catherine Deneuve et la plus jeune signataire du "Manifeste des 343", Claudine Monteil, ont été conviées sur l'estrade aux côtés du président.

Après que la lourde presse métallique, vieille de plus de 200 ans, se fut refermée pour apposer le sceau de la République sur le texte, Catherine Ringer conclu la cérémonie en entonnant une "Marseillaise" revisitée.

Le président souhaitait "une cérémonie populaire" afin de marquer "l'aboutissement de ce combat collectif", quelques jours après l'approbation de la révision constitutionnelle par le Congrès.

Il a également fait fleurir les tombes de "grandes figures" du féminisme ayant contribué à la révision de la Constitution, dont Gisèle Halimi et Simone Veil.

- "Toujours autant de difficultés" -

Pour les associations féministes, le 8 mars reste d'abord "l'occasion de prendre la rue" pour donner de la visibilité et défendre les droits des "salariées essentielles mal payées" et des "femmes victimes de violence", selon Anne Leclerc, membre du collectif.

Une cinquantaine d'organisations, dont des associations et des syndicats, ont appelé les femmes à la grève du travail et des tâches domestiques, comme cela a pu exister en Espagne ou en Islande.

"La division du travail domestique reste fortement inégalitaire", regrette Soad Baba Aïssa, de l'association Femmes Solidaires.

Des manifestations sont annoncées dans 200 lieux en France. À Paris, le cortège partira à 14H00 de la place Gambetta vers Bastille.

Les manifestants et manifestantes dénonceront notamment les inégalités salariales, qui existent "dans toutes les entreprises et dans toutes les administrations", souligne Myriam Lebkiri, de la CGT.

Les salariées gagnaient en moyenne 23,5% de moins que les hommes dans le secteur privé en 2022, a rappelé mardi l'Insee, un écart qui ne s'explique qu'en partie par "le moindre volume de travail annuel des femmes", moins souvent en emploi et davantage à temps partiel.

À temps de travail identique, le salaire moyen des femmes reste inférieur de 14,9% car elles travaillent dans des secteurs et à des postes "moins rémunérateurs".

- "Garde parentale non choisie" -

Pour réduire ces différences de revenus, organisations féministes et syndicales réclament une revalorisation des minima sociaux, une hausse des salaires des métiers féminisés comme ceux de l'éducation, du soin ou du nettoyage et l'interdiction du temps partiel imposé.

Dans la sphère privée, les femmes sont "en première ligne" pour l'éducation des enfants et le soin aux proches, relève Julie Ferrua, de Solidaires.

Elles sont donc pénalisées par le manque de crèches ou d'Ehpad publics, dénoncent également associations et syndicats, qui demandent "la création de services publics de la petite enfance et de la perte d'autonomie".

Le gouvernement a promis de créer 200.000 places d'accueil pour les jeunes enfants d'ici à 2030.

"Quand les parents ne trouvent pas de solution d'accueil, ce sont surtout les mères qui se chargent d'une garde parentale non choisie", confirme une récente étude de la Direction des études et des statistiques des ministères sociaux.

Pour tendre vers un meilleur équilibre dans le couple à l'arrivée d'un enfant, le gouvernement planche sur une réforme du congé parental, plus court, mais mieux indemnisé, à hauteur de 50% du salaire, avec des règles de répartition entre les deux parents.

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