Véran : une réponse de mauvais augure
Tribune : Avec les deux courriers qui lui ont été adressés la semaine dernière par le Professeur Raoult et le Président de Sanofi à propos de l'arrêt des livraisons de Plaquénil à l'IHU Méditerranée, "l'heure de vérité" avait donc sonné pour M. Véran.
On savait le Ministre de la santé capable de prendre des libertés avec la vérité. Il l'avait montré en particulier à propos des masques, des tests.
Sa dernière conférence de presse en a été une autre illustration.
Interpellé par un journaliste qui vantait les mérites de la chloroquine dans le traitement de la Covid-19, la réponse du Ministre ne laisse guère de place au doute, et n'augure vraisemblablement rien de bon pour la suite.
Se tournant vers "les médecins" qui l'accompagnaient, et avec un sourire ironique, M. Véran a déclaré : "Hélas ! le traitement n'a pas démontré son efficacité dans aucune étude internationale et aucun pays ne le recommande en pratique courante".
Passons sur le fait qu'il vaut mieux que le traitement "démontre son efficacité" sur les patients, plutôt que dans une étude internationale ! Et retenons plutôt que le pouvoir politique est totalement prisonnier de la position adoptée par son Conseil scientifique dès le début de la pandémie : "Il n'y a pas de traitement". Point final.
Pourtant, une étude publiée récemment aux Etats-Unis montre que les pays qui ont la plus faible mortalité, à l'échelle de la planète, sont ceux qui ont eu recours à l'hydroxychloroquine.
Pourtant, la mortalité liée au coronavirus est notablement moins importante à Marseille que dans le reste de la France, et notamment à Paris. Ancien Ministre de la santé, Philippe Douste-Blazy le rappelait encore ces jours derniers.
Naturellement, M. Véran a couvert de son autorité l'Agence nationale de sécurité du médicament qui "a déterminé que les conditions n'étaient pas réunies permettant d'accorder une utilisation dérogatoire pour un médicament visant une cohorte de patients, considérant que la revue de littérature internationale ne permettait pas, non seulement de considérer que le traitement était très efficace (...), mais qu'ensuite il pouvait présenter dans certaines situations un risque pour la santé des patients".
Et il a enfin expliqué que "le laboratoire n'a pas accepté de fournir les médicaments pour plusieurs raisons, d'abord considérant que les conditions scientifiques n'étaient pas réunies", mais également parce que, "dans le Droit", le médecin qui prescrit un traitement "engage aussi la responsabilité du laboratoire qui a fourni le médicament qui était hors indication".
Demeure un sujet, non le moindre, celui qui était l'objet de l'intervention du Professeur Raoult auprès de M. Véran : "l'autorisation d'ouvrir le marché de l'hydroxychloroquine à l'international (Novartis, Sandoz, Mylan)".
La question n'a, semble -t-il, pas été évoquée lors de cette conférence de presse.
Mais il suffirait d'y répondre par la négative pour que, demain, il n'y ait plus d'exception marseillaise dans la gestion de la pandémie. En supprimant la fourniture du médicament, on supprime le traitement. Et en supprimant le traitement, on supprime la différence de mortalité entre Marseille et le reste du pays.
Alors que la barre des 40 000 morts vient d'être dépassée en France, le pouvoir serait bien inspiré d'y réfléchir à deux fois, voire davantage.
"Y a -t-il une erreur qu'ILS n'ont pas commise ?" titrait le Professeur Perronne qui, lui, avait géré des épidémies.
Là, ce serait une faute, une faute grave, une faute lourde.
Sans aucun doute, un plus grand scandale encore que le "Sortez d'ici", proféré par M. Véran à l'encontre d'un élu de la nation, à l'Assemblée Nationale. Le scandale des scandales.
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