Chronique N°37 – « Primum no nocere : Les technocrates contre Hippocrate »
Tribune: « En premier, ne pas nuire ». C’est le fondement de la médecine. Notre exécutif très mal conseillé fait tout le contraire !
1ère partie - Décryptage de l’allocution d’un chef de l’État qui s’entête
Emmanuel Macron, sur France 2, depuis l’Elysée le mercredi 28 octobre 20h, très solennel, un peu crispé quand même :
1ère fake news du Chef de l’État
« Alors qu’elle est à cette heure la situation de notre épidémie ? Le virus circule en France à une vitesse que même les prévisions les plus pessimistes n’avaient pas anticipée »
Monsieur le Président, seriez-vous fâché avec les chiffres ? Au mois de mars, le R0, nombre de reproduction effectif, qui donne en moyenne le nombre de personnes que peut contaminer une personne infectée, était de 3. On parlait alors d’une circulation très rapide du virus. Mais en réalité, depuis le 30 juillet, il est redescendu, est remonté, mais n’a jamais dépassé 1,4 (voir les triangles dans le graphique ci-dessous).
Quant au taux d’incidence des nouveaux cas sur les 7 derniers jours rapportés à 100.000 habitants, il semble avoir atteint un pic à 474, le 28 octobre au moment même où vous preniez pour la deuxième fois cette bien saugrenue décision de confiner toute la population française. Il semble redescendre depuis, à moins que les délais de rendu des résultats RT-PCR soient repartis nettement à la hausse, ce qui pourrait doucher notre espoir d’assister à la fin de cette crise sanitaire et cela au grand damne du Pr Delfraissy, qui aimerait que cela dure jusqu’à l’été prochain et pourquoi pas après…
Notez, qu’en mars, la semaine 13, entre le 23 et le 29 mars, le taux d’incidence de la première vague était monté un tout petit peu plus haut, 486 pour être précis.
Il ne s’était alors écoulé que 2 toutes petites semaines avant que ne culmine le pic des décès à l’hôpital, 605 le 6 avril.
2ème fake news du Chef de l’État
EM « Le nombre contaminations rapportées à la population a doublé en moins de deux semaines »
Vérifions en interrogeant la base de données SI-DEP (« système d’information du dépistage ») sur la période à laquelle se réfère le Président :
Si l’on compare les chiffres du 26 octobre à ceux du 13 octobre, 13 jours, nous sommes bien sous les deux semaines, idem pour la comparaison entre les chiffres du 28 octobre et du 15 octobre, les taux d’incidence ont bien doublé, passant respectivement de 211 à 440 et de 237 à 474 nouveaux cas sur 7 jours pour 100.000 habitants.
Oui, mais, le nombre de positifs a explosé ! Il passe de 28 485 le 13 octobre, à 67 822 le 26 octobre. Et cela pour 2 raisons, le taux de positivité a augmenté de +57%, mais aussi le nombre de tests réalisés s’est accru de +52% ! Et ça, Macron, s’est bien gardé de le dire aux françaises et aux français : Il est avéré que le nombre de cas positifs croit avec le nombre de tests. Le ratio tests / cas + pourrait être une autre manière d’exprimer le taux de positivité.
Avec le « reconfinement » les gens seront probablement moins prompts à aller se faire tester, le nombre de tests baissera, et avec eux les taux d’incidence. Ils nous diront, « vous voyez bien que le reconfinement commence à faire effet ! ». La méthode « Coué » …
3ème fake news du Chef de l’État
EM « Hier, 527 de nos compatriotes sont décédés du covid-19. Hier, nous avons dénombrés près de 3.000 personnes en réanimation, soit plus de la moitié des capacités nationales »
Les 527 décès en 24h correspondent à la somme des décès survenus à l’hôpital et en EHPAD. Les décès déclarés par les hôpitaux pour lesquels les données sont disponibles quotidiennement, étaient de 288 le 27 octobre, veille de l’intervention du Chef de l’État. Ce qui nous donne l’opportunité d’analyser la courbe actualisée par mes soins des décès à l’hôpital causé par le covid-19 (ou des décès « avec » le SARS-COV-2 ? Ce qui n’est pas tout-à-fait la même chose…)
Je n’ai pas de boule de cristal, mais quand même, lorsque l’on regarde cette courbe nous avons l’impression que ce qui est qualifié désormais de 2ème vague, devrait monter moins haut qu’en avril, avec une pente ascensionnelle qui semble plus douce. Il n’en demeure pas moins, qu’avant que le pic ne soit atteint, ce que nous observons ce sont les conséquences du premier confinement général de mars : Un pic à 605 décès atteint très vite, en seulement 3 semaines et à la date du 2 novembre, 3,3 fois plus de décès après le pic qu’avant !
S’agissant des chiffres donnés par le Président en matière d’occupation des lits de réanimation par des patients covid, il est utile de se remémorer la situation que nous avons connue au printemps :
Le 28 mars, Edouard Philippe et Olivier Véran expliquaient lors d’une conférence de presse que partant d’une capacité de 5.000 lits en réanimation, la France avait augmenté ce chiffre à 10.000 et que désormais ils souhaitaient atteindre 14.000 à 14.500 lits (ici)
Indépendamment, le 9 octobre Olivier Véran, n’a-t-il pas annoncé dans la cadre des « Ségur de la Santé » une enveloppe de 50 millions d’euros pour 4.000 lits hospitaliers supplémentaires (« à la demande »), disponibles à partir de décembre ? (ici)
Il y a de quoi s’étonner dans ces conditions à ce que les capacités actuelles en lits de réanimation soient estimé à moins de 6.000 par le Président Macron, car il y avait 7.019 lits de réanimation covid-19 le 8 avril 2020 au pic pour les réas et seulement 3.036 le jour de son allocution, et presque 700 de plus occupés en 4 jours…
Profitons-en pour faire un point de situation. Plus encore que pour les décès, la comparaison des courbes montre que jamais au-cours du premier pic, les pentes observées n’avaient été aussi douces que celles que nous connaissons aujourd’hui pour les patients covid hospitalisés en réanimation.
Notons, ici encore, le bilan provisoire avant un nouveau pic, de ce qui ne serait être que la conséquence du confinement total de 8 semaines, à savoir, près de 4 fois plus de journées d’hospitalisation en réanimation pour covid-19 après le pic qu’avant !
Petit rappel, habituellement les pics épidémiques de virus respiratoires sont globalement symétriques.
L’allure atypique que l’on observe ici, doit interroger sur le rôle du confinement dans la modification de la cinétique virale…
En revanche, pour les patients hospitalisés pour covid-19 tous services confondus, le discours alarmiste, mortifère, catastrophiste des autorités françaises, entretenu par une certaine stratégie gouvernementale de communication, très bien relayée par une majorité de médias, fait qu’un vent de panique souffle au moment de cette nouvelle vague qui semble pousser à la ruée vers l’hôpital !
Encore une fois, il convient de faire un point d’étape, avant le prochain pic de deuxième vague, pour acter l’effet du premier confinement. Il se traduit par près de 2 millions de journées d’hospitalisation en plus, après le pic, qu’avant !
Monsieur le Président devrait prendre conscience avec ces 3 courbes, que confiner ne ralentit pas la monté vers le pic, n’accélère pas la descente, mais pourrait, cela reste à confirmer, ralentir un peu la monté du rebond suivant…
En fait, le confinement retarde énormément l’acquisition d’une immunité collective et favorise les contaminations dans les foyers où vous avez enfermé sans le savoir porteurs de virus et vulnérables… (Revoir ma chronique N°5 du 7 juillet, « Le confinement généralisé, contre-intuitif, n’était pas une bonne idée » (ici).
4ème fake news du Chef de l’État
EM « Nous avons pris des mesures. Elles étaient déjà difficiles, et je sais qu’elles ont été perçues comme telles par beaucoup d’entre vous. Elles étaient indispensables. Et elles ont souvent été contestées par ce qu’elles ne faisaient pas plaisir. Elles se révèlent toutefois insuffisantes pour endiguer une vague qui aujourd’hui touche toutes l’Europe »
Monsieur le Président, vous pourriez développer « Elles étaient indispensables » ? Vous disposiez de quelles preuves d’efficacité pour ces mesures ? Nous n’avons pas observé d’effet favorable sur la pandémie de toutes ces mesures restrictives de liberté : le confinement généralisé, le port du masque, les fermetures d’écoles, de restaurants… Qu’avez-vous pu mesurer ?
Le 12 mars 2020, John Ioannidis, présenté comme le meilleur épidémiologiste clinicien au Monde, publiait cet éditorial « Coronavirus 2019 : Les nuisances d’une information exagérée et de mesures non fondées sur des preuves », que j’ai traduit en français le 26 mars (ici).
Monsieur le Président, vous avez l’audace de qualifier ces mesures d’indispensables, alors que leur efficacité n’a jamais été évaluée par des études rigoureuses. Mais vous dites aussi qu’elles sont insuffisantes. C’est un euphémisme pour des mesures aux effets économiques et sociaux manifestement désastreux et qui n’ont produit jusqu’ici aucun effet favorable observable sur la pandémie (à part quelques rares accidents de voitures évités pendant que vous limitiez les déplacements de nos compatriotes), et à contrario, elles ont produit de nombreux effets délétères sur le plan sanitaire (« déprogrammation d’opérations du cœur ou du cancer », vous l’avez vous-même reconnu, patients en état critique, pathologies décompensées, hypoglycémies sévères qui ne se sont pas rendus à l’hôpital, suicides, homicides, en partie dues à la crise économique et sociale induite par le confinement, mais bien d’autres encore.
Primum no nocere….
Les françaises et les français, beaucoup plus dociles qu’on n’aurait pu l’imaginer, ont respecté scrupuleusement ces mesures, qu’ils ont appliquées à la lettre, confinement, distanciation, port du masque… Admettez que cela n’a pas permis le moins du monde de réduire les contaminations, encore moins les hospitalisations, y compris en réanimation, et bien évidemment absolument pas les décès.
Admettez que vous êtes impuissant à contrôler ce virus respiratoire. Admettez enfin, que vous vous êtes lourdement trompé.
Primum no nocere…
5ème fake news du Chef de l’État
Vous dites que « la vague touche toute l’Europe ». C’est oublier la Suède, qui n’a pas confiné au printemps et ne connait pas pour l’heure de rebond des décès :
6ème fake news du Chef de l’État
EM « Tous (en Europe), nous en sommes au même point. Débordés par une deuxième vague qui, nous le savons désormais, sera sans doute plus dure et plus meurtrière que la première »
Tu t’appelles Madame Soleil ? Ce sont les épidémiologistes modélisateurs de l’Institut Pasteur qui t’ont fait ces projections hasardeuses ? Si tu sais, alors, le « sans doute » était de trop.
En espérant que tu n’aies pas non plus payé à prix d’or, avec l’argent des françaises et des français, les projections absurdes des disciples de Ferguson de l’Institut Pasteur…
En réalité, personne ne sait ce qui va se passer
7ème fake news du Chef de l’État
EM « A ce stade, nous savons que quoique nous fassions, près de 9.000 patients seront en réanimation à la mi-novembre, soit la quasi-totalité des capacités françaises. Nous nous organisons bien sûr pour y faire face, rouvrir des lits supplémentaires, et nous allons faire le maximum d’efforts tous ensemble. Mais ce n’est pas suffisant. Si nous ne donnons pas aujourd’hui un coup de frein brutal aux contaminations, nos hôpitaux seront très vite saturés, sans que nous ayons cette fois la possibilité de transférer beaucoup de patients d’une région à une autre, par ce que le virus est partout ».
Ecoutez, on prend note et date. Nous verrons bien si ces prophéties se réaliseront ou pas…
8ème fake news du Chef de l’État
EM, poursuivant avec une anaphore, la figure de style préférée des Énarques, qui consiste à débuter plusieurs phrases, paragraphes ou segments de phrases successifs par les mêmes mots, une rhétorique usitée depuis l’antiquité, qui chez François Hollande dans son face à face du 2ème tour de la présidentielle 2012 avec Nicolas Sarkozy, avait donné « Moi Président… », et qui chez Macron donna ce mercredi 28 octobre « Si nous ne donnons pas aujourd’hui un coup de frein brutal aux contaminations, les médecins devront alors choisir, ici entre un patient atteint du covid et une personne victime d’un accident de la route, là, entre deux malades du covid. Ce qui compte tenu des valeurs qui sont les nôtres, de ce qu’est la France, de ce que nous sommes, est inacceptable ».
Monsieur le Président nous fait-là sa « vierge effarouchée ». Mais comment ses valeurs ont-elles été misent à mal lorsqu’il a laissé Edouard Philippe et Olivier Véran signer le décret du 28 mars (ici) qui en quelque sorte a légalisé une certaine euthanasie par sédation profonde au moyen d’une benzodiazépine prescrite « hors AMM dans le cadre du covid-19 » aux résidents d’EHPAD et personnes âgées à leur domicile, qui présentent une détresse respiratoire aiguë « asphyxique » et refusés à l’hôpital, et notoirement en réanimation (voir ma chronique N°7 « Nos aînés, les plus de 75 ans, ont été massivement exclus des réanimations » ici). Il faut savoir qu’en excès par rapport à l’utilisation habituelle, 70.000 ampoules injectables de RIVOTRIL®, mais aussi de VALIUM® et de TRANXÈNE® ont ainsi été délivrées entre mars et août 2020 (Voir les courbes édifiantes dans ma chronique N°33 ici). Ce sont bien des médecins régulateurs du 15, des urgentistes, des réanimateurs, qui ont arbitré en défaveur de nos aînés, faute de ressources suffisantes à l’hôpital (lits, matériel, personnel…) et qui n’ont pas laissé d’autre choix aux médecins coordonnateurs en EHPAD, aux médecins généralistes, à ceux qui interviennent pour SOS médecins en visites à domicile, que celui de donner la mort par sédation profonde…
9ème fake news du Chef de l’État
EM « Dans ce contexte, ma responsabilité est de protéger tous les français. Et en dépit des polémiques, en dépit de la difficulté des décisions à prendre, je l’assume pleinement devant vous ce soir. Quels sont nos objectifs ? D’abord, c’est le premier, protéger les plus âgés, les plus fragiles, celles et ceux qui sont atteints de diabète, d’obésité, d’hypertension, de maladies chroniques et qui sont les premières victimes du covid-19. L’âge est le facteur prépondérant. 85% des malades décédés ont plus de 70 ans ».
Ce chiffre est faux. A moins que ce ne soit encore une anaphore. 99,96 % à 99,97% des décès chez les sujets infectés par la covid-19 sont observés chez les plus de 70 ans ! Cela fait une sacrée différence avec 85%, non ? Vous trouverez les références bibliographiques dans ma chronique N°32 (ici) qui citaient les dernières publications de John Ioannidis, qui a mesuré le taux de létalité à partir des sérologies et estime chez les moins de 70 ans à 3 ou 4 décès pour 10.000 infectés.
Par ailleurs, Emmanuel Macron dit faire de la protection des plus âgés une priorité. Fort bien, mais il faut allier à la parole des actes. Comment peut-on encore accepter que 3 repas par jour soient donnés en salle-à-manger dans les EHPADs en période de forte circulation virale ! Que l’on ne s’étonne pas des hécatombes comme à Mougins, 39 morts sur 80 résidents… Quelle est la proportion des places en maisons de retraite proposées en chambres individuelles ?
10ème fake news du Chef de l’État
EM « Notre deuxième objectif, c’est de protéger les plus jeunes. Je l’ai déjà dit, si le virus tue les plus âgés, il tue aussi, même si c’est rare, les plus jeunes ».
Non, Monsieur le Président, ce n’est pas rare, mais rarissime. Depuis le 12 mai, et à la date du 27 octobre encore, le compteur Santé Publique France est resté bloqué à seulement 3 décès à l’hôpital chez les 0 à 14 ans. Alors pourquoi faire porter des masques dès 6 ans ?
11ème fake news du Chef de l’État
EM « Il touche donc sous des formes graves toutes les générations. Et nous ne savons pas dire aujourd’hui quels sont les séquelles à longs termes, perte d’odorat, perte du goût, difficultés respiratoires… Contracter ce virus n’est jamais anodin, même lorsqu’on a vingt ans ! ».
La moitié des personnes infectées pourrait être asymptomatiques ! Pourquoi terroriser toute la population avec des propos aussi alarmistes et exagérés ?
12ème (série de) fake news (en cascade) du Chef de l’État
EM, après 8 minutes d’introduction, rentre enfin dans le « dur », la stratégie à adopter :
« Quelles sont dès lors les stratégies possibles pour arriver à ces objectifs ? Nous pourrions, certains le préconisent, ne rien faire et assumer de laisser le virus circuler [1]. C’est ce qu’on appelle la recherche de l’immunité collective [2]. C’est-à-dire lorsque 50%, 60% de la population a été contaminée [3]. Le Conseil scientifique a évalué les conséquences d’une telle option. Elles sont implacables. A très courts termes, cela signifie le tri entre les patients à l’hôpital [4]. Et d’ici quelques mois, c’est au moins 400.000 morts supplémentaires à déplorer [5]. Jamais la France n’adoptera cette stratégie. Jamais nous ne laisserons mourir des centaines de milliers de nos concitoyens. Ce ne sont pas nos valeurs, ça n’est pas non plus notre intérêt ».
[1] Personne ne propose de ne rien faire. Ce qui pourrait être proposé d’intelligent, c’est une association de différentes mesures appropriées pour des cibles distincte de population :
- Isolement strict des malades et des plus fragiles, notamment les personnes âgées en EHPAD,
- en évitant absolument les repas en salle-à-manger,
- en évitant au maximum les visites venues de l’extérieur,
- hébergement en chambres individuelles…
- Laisser les jeunes et les bien portants lorsqu’ils sont ensemble s’échanger le virus. Ils ne risquent vraiment pas grand-chose.
- Evidemment, ils doivent en contrepartie éviter les contacts avec les personnes vulnérables
[2] L’immunité collective, c’est ce qui arrête habituellement les épidémies à virus respiratoires, tels que les syndromes grippaux. Donc ça marche. Ne pas miser sur l’immunité collective, à cause de l’entêtement de M. Delfraissy est une lourde erreur. Chaque confinement lui tourne le dos.
[3] Le Pr Raoult a raison lorsqu’il dit qu’aucun des membres de ce « conseil scientifique » n’est spécialiste des coronavirus. Sans-quoi, ils sauraient que 50% à 60% de la population française pourrait bien posséder une immunité croisée avec les coronavirus responsables des rhumes banaux et qui la protège du SARS-COV-2. Mais cela ne passe pas par les immunoglobulines (immunité humorale), mais par des cellules immunitaires (Lymphocytes T, CD4+, CD8+…) qui ne sont pas testés lorsque l’on fait une sérologie. Tant est si bien que nous ne serions en définitive pas très loin d’avoir acquis cette immunité collective. Certains experts évaluent à 10 ou 20% seulement le seuil pour l’atteindre.
[4] Le tri des malades à l’hôpital a déjà eu lieu lors du 1er confinement. Inévitablement, il aura encore lieu. Comme évoqué un peu plus haut, la sédation profonde en EHPAD ou à domicile des personnes âgées refusées à l’hospitalisation en est une parfaite illustration…
[5] 400.000 morts évités si l’on reconfine, mais non, mais c’est en réalité beaucoup plus. Le 1er confinement au printemps, dicté par l’immonde maître chanteur Neil Ferguson, épidémiologiste modélisateurs fou de l’Imperial College of London, aurait déjà à l’époque été indispensable pour éviter à Boris Johnson 400.000 morts au Royaume Uni. Ce prophète qui s’est toujours lourdement trompé dans ses projections catastrophiques (ici), a convaincu aussi Macron et quelques autres crédules. Nous n’étions pas encore déconfinés qu’il publiait un rapport, non pas basé sur l’observation du réel mais sur des hypothèses sorties de ses algorithmes mathématiques, et il a osé conclure que le confinement en France aurait permis d’éviter 690.000 décès dans notre pays (ici). Ainsi, on voudrait nous faire croire que les deux confinements généraux, du printemps et de l’automne pourraient ensemble sauver 1 millions de françaises et de français d’une mort annoncée et certaine ? Quasiment l’équivalent de deux années de décès en France, alors même que moins d’un millions de cas positifs ont été identifiés à la date du 25 octobre (dernier point épidémiologique hebdomadaire, tableau 2, page 14 (ici)).
Il est assez aisé de démontrer l’absurdité de ces projections. Pour cela, il suffit de reprendre l’exemple suédois et de comparer la Suède (10,1 Millions d’habitants) qui n’a pas confiné avec la France (67 Millions d’habitants). Selon les projections de Ferguson, la Suède aurait dû déplorer 104.000 décès (=690.000 x 10,1 / 67). Elle n’a en réalité pas encore dépassé les 6.000 décès…
EM poursuit avec une deuxième option « Une deuxième voie serait de confiner les seules personnes à risques. Cette voie, n’est pas non plus au moment où je vous parle, utilisable. D’abord, elle suppose une discussion éthique. Mais, d’une part, nos aînés comme les personnes vulnérables, ont souvent besoin d’une assistance extérieure pour leurs soins, leur ménage, la livraison de leurs repas. Certains vivent aussi avec leurs proches, leurs enfants. Souvent par manque de moyens. Et donc, créer une forme de bulle autour d’une génération de certaines personnes, comme une barrière entre les générations n’est pas réaliste et à ce stade insuffisant ».
EM « Confiner les seules personnes âgées est inefficace par ce que le virus circulerait toujours trop vite et sous des formes graves, dans le reste de la population ».
Non, si on isole strictement les malades et les fragiles, et que les bien portants interagissent le moins possible avec ces populations en respectant scrupuleusement la distanciation physique
EM nous dévoile enfin sa décision « Quelle est donc aujourd’hui la bonne stratégie à retenir ? Confiner les plus âgés, les plus vulnérables ; tester, alerter, protéger ; augmenter les lits de réanimation ; Aucune de ces solutions n’est suffisante en l’état actuel, il faut aller plus loin. Après avoir consulté les scientifiques, dialoguer avec les forces politiques, économiques et sociales, après avoir aussi échanger avec tous nos partenaires européens, et peser le pour et le contre, j’ai décidé qu’il fallait retrouver à partir de vendredi, le confinement qui a stoppé le virus ».
Le Président n’a pas encore réalisé, ou alors, il est dans le déni, que la « deuxième vague » est un effet secondaire du premier confinement qui était une bien mauvaise idée y compris sur le plan sanitaire (ici) et pas uniquement sur le plan économique et social. Le second le sera tout autant.
EM « Enfin, pour éviter que ne se nouent des drames humains que nous avons vécus au printemps, où des personnes en fin de vie se retrouvent totalement isolées, les visites en maisons de retraite et en EHPADs seront cette fois autorisées dans le strict respect des règles sanitaires ».
Non, ce n’est pas sérieux. Ces décisions représentent une menace pour nos ainés.
EM « Notre objectif à termes est simple, réduire très fortement les contaminations, et passer de 40.000 contaminations par jour à 5.000, ralentir significativement le rythme des entrées à l’hôpital et en réanimation. Et ce n’est qu’alors que nous pourrons pleinement redéployer une stratégie « tester, alerter, protéger, renouveler, compléter [6] ». C’est pourquoi durant ces semaines, nous allons aussi produire des efforts massifs pour mettre en place beaucoup plus de plateformes de tests, à travers des innovations et une nouvelle organisation. Nous devons collectivement déployer beaucoup plus massivement l’application « tous anti-covid » qui sera un instrument de la sortie de cette phase de confinement. Test en 30 minutes [7], meilleur traçage, isolement plus efficace des personnes positives, qui est un sujet sur lequel nous devons continuer à réfléchir. Une fois le pic épidémique passé, tous ces outils doivent nous permettre demain de tenir jusqu’au vaccin [8], à l’été nous disent les scientifiques ».
[6] Une sacrée usine à gaz qui jusqu’à présent n’aurait permis d’identifier qu’une personne contagieuse sur 5, selon l’épidémiologiste Catherine Hill.
[7] Quel intérêt d’un résultat rapide s’il est faux ? La HAS dans son avis du 24 septembre (ici) a constaté une fiabilité inférieure (perte de sensibilité) et variable des tests antigéniques sur prélèvement nasopharyngé par rapport à la RT-PCR et exige des fabricants que la sensibilité clinique évaluée lors d’un essai soit supérieure ou égale à 80%. Faute de données chez les patients asymptomatiques elle n’en recommande pas l’usage pour un diagnostic.
[8] Nous y voilà, le Président toujours très motivé sur les médicaments. Et si le vaccin n’arrivait pas ou s’il s’avérait être d’une efficacité douteuse comme celui de la grippe dont on attend toujours les résultats d’une étude en vie réelle que la Cnamts pourrait réaliser, mais qu’elle n’a jamais publiée.
Monsieur le Président, si les médicaments, dont les vaccins, sont inefficaces, que reste-il ?
L’immunité collective, oui mais bien sûr…
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