Un amendement pour supprimer les avantages des anciennes gloires de la République
Surprise au Parlement ! Dans le texte du budget 2025, le Sénat vient d'ajouter un amendement mettant un terme aux privilèges accordés aux anciens présidents et Premiers ministres, contre l'avis du gouvernement. Un geste politique symbolique qui pourait supprimer une enveloppe de 2,8 millions d’euros par an dans les dépenses publiques.
"Quand on demande aux Français de faire des efforts, ils ne comprendraient pas que l’État ne commence pas par lui-même et par éviter les dépenses superflues", explique le sénateur Michel Canevet (Union centriste), accompagnant Nathalie Goulet, qui a déposé l'amendement en question. L'idée, c'est donc de retirer les voitures avec chauffeur, les secrétariats, les collaborateurs, tous ces avantages plus ou moins utiles dont bénéficient les anciens chefs d'Etat et Premiers ministres - même s'il ne sont restés que trois mois-.
" Dans l’ensemble, ils ne sont pas des grands nécessiteux de la République, ils ont tous un certain nombre de retraites et ont tous des postes de consultant. J’ai vérifié, personne n’est aux Restos du cœur", ironise la sénatrice de l'Orne, comme le rapporte Public Sénat. Mais, étonnamment, tout le monde n'est pas du même avis. Le ministre Patrick Mignola a pris la défense des grands, rappelant les risques auxquels ils sont exposés : "Il convient, dans un monde aussi dangereux que le nôtre, de garantir leur protection". Et ça tombe bien, parce que le texte étudié n'a rien à voir avec la sécurité, puisque cette dernière est gérée par service de la protection (SDLP), dépendant du ministère de l’Intérieur.
La question n'est pas là. Si le Parlement se résout enfin à couper les vivres aux anciennes gloires de la République, c’est un message plus politique qu’économique qui est envoyé. Pour certains, ce geste du Sénat n'est d'ailleurs qu'une simple opération de communication. Peut-être s'agit-il de nous faire oublier le nouveau siège de Gérard Larcher, ou les déclarations de Borne, qui assure ne pas vouloir céder ses avantages. Le Sénat se rapproche-t-il du peuple, ou est-ce un simple écran de fumée ? Toujours est-il que le texte doit finir son voyage dans la navette parlementaire avant d'être adopté tel quel. Concrètement, rien n'est encore fait.
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