Profs, parents, élèves, unissez-vous : acte II

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Karen Brandin, pour FranceSoir
Publié le 30 juillet 2021 - 13:37
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Jean-Michel Blanquer
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AFP
Jean-Michel Blanquer a annoncé que les élèves non-vaccinés seraient "évincés" en cas de contamination dans une classe...
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TRIBUNE - Quelques voix se sont élevées depuis les annonces le 28 juillet 2021 du ministre de l'Éducation nationale, du côté de la philosophie notamment, des voix trop isolées encore, étouffées par le bruit de la quatrième vague sans doute ...

Là où l'on s'attendait, où l'on espérait un raz-de-marée de réactions, on constate à ce jour tout au plus quelques remous, une faible houle qu'il paraît nécessaire d'amplifier ou tout au moins, d'encourager. Parce qu'en maths on est plus sanguins j'imagine, je contiens de mon côté plus difficilement ma colère.

La déclaration de M. Blanquer, "écoutée" (en réalité, “subie”) en direct sur France Info à 8h30, ne peut que déclencher l'indignation du monde enseignant s'il existe encore dans sa mission et ses convictions premières.

Parce que suivant les mots d'Allais, “Quand on dépasse les bornes, il n'y a plus de limites,” il va s'agir de s'opposer fermement et sans attendre à cette proposition indécente de légalisation de l'inégalité devant l'instruction, une inégalité en raison d'un état de santé présumé. Si pour cela il faut, pour un temps donné, mettre en place des classes alternatives, nous serons nombreux, toutes disciplines confondues, docteurs, doctorants ou encore étudiants à souhaiter prendre en charge avec plaisir et conviction ces élèves devenus pour un temps, indésirables, presque pestiférés.

En réalité, vu l'état de délabrement de l'école publique régulièrement assimilée à une fabrique de "crétins", ce serait plutôt une chance de pouvoir enfin enseigner dans des conditions dignes. Le gouvernement revendique les ruptures d'égalité, souhaite hiérarchiser les êtres, instaurer les prémisses d'un crédit “sanitaire” ? Eh bien qu'à cela ne tienne.

Reste qu'il ne s'agit pas pour autant de construire une société parallèle ; il faut garder en tête les mots d'Hannah Arendt : “C'est participer au désert que de s'y adapter.”

On ne doit pas s'adapter au désert d'humanité qui gagne chaque jour plus de terrain mais on doit au contraire le combattre en construisant, à force de mots, de rassemblements, des oasis d'une liberté et d'une fraternité retrouvées pour une société digne et saine.

Est-il utile de rappeler que rien dans les données acquises de la science de permet de valider l'hypothèse selon laquelle les jeunes, notamment de 12 à 17 ans seraient des maillons primordiaux des chaînes de transmission ? Une exégèse de la littérature pédiatrique internationale a été entreprise dès le début de cette crise par Nicole et Gérard Delépine ; ce travail colossal, qu'ils ont souhaité rendre accessible même au profane, aurait dû dans un monde rationnel, permettre de couper court au fantasme de l'enfant super-contaminateur à l'origine d'immenses clusters tuant les grands-parents à grands coups de postillons. Seulement voilà, "Les convictions sont des ennemies de la vérité plus dangereuses que les mensonges" disait Nietzsche et le parallèle avec la grippe continue de faire de la résistance.

Pas plus tard que lundi 26 Juillet sur Sud Radio, Jean-Louis Touraine, député LREM, comparait sans aucun discernement le “vaccin” à ARNm avec le vaccin contre la grippe et envisageait de ce fait, une obligation vaccinale (prônée d'ailleurs par le PS) notamment à destination des jeunes gens. A aucun moment, le fait qu'il s'agisse là d'une innovation (donc génératrice d'incertitudes) issue de la biotechnologie ne disposant à ce jour que d'une AMM conditionnlle n'a semblé l'inquiéter ou le retenir dans ses convictions. Les mots ont été vidé de leur sens. La modernité est étrangement évoquée comme un gage de sécurité ; le temps court et le manque de recul comme une prouesse quand cela devrait susciter une légitime prudence. On vous rétorque sans émotion que l'on a vacciné 3 milliards d'individus et que l'échelle de temps est de ce fait compensée par celle de l'effectif !

Confusion des genres ou nouvel aveu d'échec du système scolaire ?

On a pu entendre ce matin à la radio quelques témoignages de mamans de collégiens qui se sentaient acculées (c'est le fameux petit coup de “pression” cher à Castaner) et envisageaient du fait des annonces récentes une vaccination anticipée pour leurs bambins. On apprend à cette occasion que 31% des 12-17 ans ont d'ores et déjà reçu au moins une injection.

A ces parents, on a envie de rappeler qu'ils doivent dans cette décision, prendre leur temps. Ce temps, on vous le doit parce qu'il est nécessaire. En dépit du matraquage publicitaire visant à banaliser ce "soin", la vaccination est un acte médical sérieux, intime, qui engage en espérant qu'il ne l'hypothèque pas, votre état général ou le cas échéant, celui de votre enfant.

Il ne s'agit pas d'une injection curative face à une maladie mortelle devant laquelle toutes les thérapeutiques auraient été mises en échec mais d'une injection préventive dont on ignore tout des conséquences à long terme (le court terme déjà inquiète vu la fréquence et la diversité des effets secondaires observés, notamment cardiaques), une injection faite à des jeunes gens dont le capital santé est intact et doit le rester. Les dommages collatéraux de cette hystérie sanitaire commencent déjà à se faire sentir puisque l'on parle en Israël de dettes immunitaires constatées chez les plus jeunes suite à ces longs mois “sous cellophane”, ces mois masqués rythmés par la sacro-sainte distanciation sociale. Un organisme mal entraîné ne sera bientôt plus en mesure de remporter les plus petites batailles et on prend le risque de voir dégénérer des infections jusqu'alors bénignes.(voir bas de page car les labos ont pensé à tout ...Vous le valez bien !*)

Clairement, la balance bénéfice/risque, puisque c'est d'elle et seulement d'elle dont il s'agit, est au mieux nulle et systématiquement défavorable pour un enfant en pleine santé (je vous invite à visionner une intervention de la cellule de reinfocovid où il est établi à partir des données européennes que les enfants entre 12 et 17 ans ont 200 fois plus de risques de faire des complications suite à la vaccination qu'en contractant la maladie).

Aussi, aucun ton menaçant ou faussement paternaliste ne doit venir précipiter ou orienter une décision de cette importance, une décision qui doit être concertée. On ne peut vous délester de votre liberté de penser, de pensée. Il faut résister, se renseigner et garder en tête que dans tous les cas, des traitements en phase précoce existent. Les supports sont nombreux : articles, vidéos, interviews. Le généticien Christian Vélot notamment fait preuve à cet égard dans la manière d'aborder les mécanismes de ces injections géniques d'une rigueur et d'une clarté réconfortantes ; cet effort d'information, on ne peut en réalité pas en faire l'économie. Il faut dans cette crise, retrouver une autonomie intellectuelle ou bien la construire, la consolider suivant les cas.

Présenter les enfants comme des bombes virales qu'il s'agirait de désamorcer en les éloignant du cadre scolaire revient à les stigmatisant à un moment, celui de l'adolescence, où il est primordial d'appartenir au groupe pour se construire, parfois d'identifier. C'est une ignominie (de plus) surtout sous le prétexte fallacieux de conserver les classes ouvertes. 

Cette politique de l'ultimatum initiée par : “le pass sanitaire ou le confinement” comme on a connu en d'autres temps : “la bourse ou la vie”, est devenue insupportable.

Sans aucune décence, l'annonce du ministre a en outre été faite à grand renfort d'un vocabulaire toujours aussi dégradant (la marque de fabrique décidément de ce gouvernement aussi bête que méchant et qui sera bientôt en mal de synonymes pour nous insulter) puisque Blanquer a parlé d'élèves "évincés."

Mais n'en déplaise au ministre, on évince un concurrent, pas un élève. En dépit de ses efforts couronnés d'un certain succès morbide il faut bien le reconnaître, l'école n'est pas encore un "marché", pas plus qu'une start-up d'ailleurs.

On le préférait décidément jouant à la marelle, il était déjà maladroit mais moins inquiétant...

Ses propos déloyaux sont rien de moins qu'une menace qu'il ne prend même plus la peine de voiler pour rester dans la lignée des annonces du 12 juillet, des propos qui induisent de fait un extorsion de consentement à la vaccination que vient consolider la possibilité à venir pour les adolescents de 16 ans de prendre en toute autonomie la décision de la vaccination quand on peut douter à cet âge de la réalité du consentement libre et éclairé.

On notera aussi cette formule publicitaire de Blanquer : “Si on aime la liberté, on aime le vaccin". Mais toute ressemblance avec un contexte de propagande serait fortuite bien sûr.

Tout le monde connaît cette appréciation pas très sympathique mais désormais célèbre sur les bulletins scolaires destinées à qualifier des résultats... médiocres : "Touche le fond mais creuse encore." M. Blanquer a touché le fond hier et il a atteint la nappe de pétrole poisseuse de l'indignité avec le consentement de “journalistes/animateurs", complices de cette annonce inique. Ce faisant, ils piétinent, une fois de plus, la déclaration de Munich de novembre 1971 leur intimant réserve et impartialité.

Je ne reviens pas sur la liste désormais trop longue des aberrations et autres approximations scientifiques qui ponctuent le discours de nos dirigeants ces dernières semaines ; un comble quand nous sommes quotidiennement taxés "d'obscurantisme". Ils ont fait de la contradiction, voire du paradoxe, une religion ; confondu “vulgarisation” avec "vulgarité" et cela prêterait finalement à sourire si ce n'était pas si grave. Quand on entend de la bouche de Macron, de Véran, de Cédric O puis de Blanquer, que l'on SAIT que lorsque l'on est vaccinés, on n'est plus contaminants, on rit ... jaune.

Reste que l'inquiétude, la lassitude sont parfois mauvaises conseillères ; elles frappent régulièrement à la porte de chacun d'entre nous. Aussi, restons groupés.

Bien sûr, entendre hier mercredi ie à quelques jours de l'instauration du pass sanitaire, de la bouche de Gabriel Attal : "Nous sommes des défenseurs farouches des libertés, nous respectons les institutions et l'État de droit " est difficilement acceptable. Ce sont des paroles de provocation, violentes du même coup, qui relèvent d'une forme de maltraitance de la population. Il faut apprendre à les esquiver, à parer ces coups d'aussi bas viennent-ils.

Il faut peut-être lire : “Courage ! manuel de guérilla culturelle” de F. Bousquet pour retrouver une énergie vitale absolument nécessaire et “La salle n°6” de Tchekhov pour rester vigilants même si nous sommes des millions.

Une pensée pour les nombreux avocats qui nous accompagnent dans cette lutte acharnée pour une humanité retrouvée ; qu'ils soient chaleureusement remerciés pour leur investissement et leur disponibilité.

"Mieux que l'assentiment de la foule, la contradiction d'un seul homme courageux." disait Sima Qian (-100 avant J.-C)

Comme un seul Homme donc, puisque nous ne sommes ni rageux, ni illettrés, ni égoïstes, pas davantage irresponsables ou capricieux, j'en appelle à la résistance respectueuse et pacifique du monde enseignant.

À samedi...

 

* Heureusement, Moderna et Sanofi ont tout prévu pour palier un système immunitaire rendu malheureusement déficient ... On peut notamment lire dans le Quotidien du Médecin daté du 8 juillet : "À terme, Moderna a pour objectif de proposer un vaccin respiratoire pour les populations adultes et âgées combinant la grippe saisonnière, le rappel du Covid-19, le virus respiratoire syncytial (RSV) et le métapneumovirus humain (hMPV). « Les vaccins combinés respiratoires sont un pilier important de notre stratégie globale de vaccins à ARNm », commente Stéphane Bancel, P-DG de Moderna, dont la société va évaluer en clinique plusieurs candidats avec différentes combinaisons d'antigènes contre les virus de la grippe saisonnière."

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