Covid-19 : le vieil homme est amer
TRIBUNE
Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes ;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée
Ô récompense après une pensée
Qu’un long regard sur le calme des dieux !
France, 2020, épidémie de coronavirus. La sérénité a laissé place à l’angoisse, la soleil de midi au soleil noir, la justice à l’arbitraire. Le chaos a remplacé l’ordre cosmique immuable des dieux cher à Paul Valéry. Un drôle de jeu de rôle où les valeurs s’inversent, où l’un des plus grand scientifiques mondiaux est traité de charlatan, de druide, insulté et menacé de mort par certains confrères, un jeu de rôle où les politiques font de la médecine et les médecins de la politique. C’est le carnaval, mais ce n’est plus le carnaval d’un jour.
Dans les maisons de retraite, froidement dénommées EHPAD, sont confinés nos “vieux”, à qui l’on dénie le droit d’être soigné. La France, une des plus grande puissances mondiales, une des patries des droits de l’homme, sécularisation du message d’amour évangélique, n’a plus les moyens de les hospitaliser ; plus de lit, plus de personnel.
Malgré cela, deux visions de la médecine, deux manières de procéder, s’opposent radicalement :
D’un côté le professeur Raoult et l’IHU, le professeur Perronne. Les valeurs traditionnelles, alliant le littéraire à la puissance de la science.... L’observation, l’écoute, la prise en charge du patient, physique et spirituelle : le malade a besoin d’être rassuré. Mais des soins s’aidant de d’une science rigoureuse : les tests (scientifiquement calibrés), l’imagerie par scanner, les traitements précoces (hydroxychloroquine et azithromycine dont l’efficacité est prouvée par moultes études), le génome (détection des mutations du virus). Des études observationnelles seules à même de rendre compte, dans la finesse, de phénomènes complexes : précocité d’un traitement, habitudes d’une équipe, anti-coagulation, type d’oxygénothérapie, mise en oeuvre d’un traitement par cortisone et dans quel délai, nursing, facteurs psychologiques... La nuance, issue de la voie moyenne aristotélicienne : isoler les malades, protéger les personnes à risque.
De l’autre côté, une autre pensée, radicale. Une dérive actuelle en opposition à l’art médical séculaire. Des “brutes matheuses” à l’esprit binaire, obsédées par les tableaux Excel, les méta-analyses rigides agrégeant des datas froides et déconnectées, pire encore, les études “big data” éloignées de la complexité clinique inhérente au vivant ; certaines d’entre elles sont d’ailleurs aujourd’hui rétractées (LancetGate). L’esprit systématique totalitaire, extrémiste, sans nuance et sans finesse : masquer, tester et confiner tout le monde, ruiner la sécurité sociale et l’économie. Combien de morts et de drames indirects ?
Comment en est-on arrivé là ?
- Les années d’études de médecine, longues et difficiles, débutant par un concours particulièrement sélectif et se terminant par un autre, auraient-elles sélectionné par le biais d’une compétition excessive, comme l’expliquait le professeur Jacquard, des « tueurs » sans âme et sans empathie ?
- Les économies de santé n’ont t-elles pas finalement été des économies sur la santé ? La santé, tout comme l’éducation ou la sécurité ne devraient t-elles pas être déconnectées des réalités économiques ?
- La course à la publication et au financement par les points SIGAPS a-t-elle créé un mur entre les patients et ces médecins ?
Comment a-t-on pu penser à ne pas soigner les anciens reclus dans les maisons de retraite et seulement leur octroyer le droit au paracétamol, dans l’angoisse de l’isolement, attendant l’essoufflement, essoufflement précédant de peu, du fait de ”l'hypoxie heureuse” propre à cette maladie, la réanimation puis la mort ? Aujourd’hui, le Rivotril* permet de “sédater” ces personnes âgées malades du Covid-19, que l’hôpital n’est plus en capacité de recevoir. Rappelons que ce médicament est un dépresseur respiratoire accélérant, en cas d’insuffisance respiratoire aiguë, la mort du patient ; le décret n’est pas, il faut le reconnaître, réservé à la seule situation palliative ; serait-ce une action d’euthanasie ?
II. - Par dérogation à l'article L. 5121-12-1 du code de la santé publique, la spécialité pharmaceutique Rivotril ® sous forme injectable peut faire l'objet d'une dispensation, par les pharmacies d'officine en vue de la prise en charge des patients atteints ou susceptibles d'être atteints par le virus SARS-CoV-2 dont l'état clinique le justifie sur présentation d'une ordonnance médicale portant la mention « Prescription Hors AMM dans le cadre du covid-19 ».
Lorsqu'il prescrit la spécialité pharmaceutique mentionnée au premier alinéa en dehors du cadre de leur autorisation de mise sur le marché, le médecin se conforme aux protocoles exceptionnels et transitoires relatifs, d'une part, à la prise en charge de la dyspnée et, d'autre part, à la prise en charge palliative de la détresse respiratoire, établis par la Société française d'accompagnement et de soins palliatifs et mis en ligne sur son site.
Ma seule Etoile est morte, – et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.
IHU,
Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m’as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d’Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s’allie.
N’oublions pas.
Nous sommes ce qu’ils furent et nous serons ce qu’ils sont.
Outre l’aspect matériel (ces malades ont autrefois travaillé, créé, cotisé), les personnes âgées sont des “passeurs”. Passeurs de connaissance, d’expérience, et de sagesse.
Le vieillard regardait le soleil qui se couche ;
Le soleil regardait le vieillard qui se meurt.
Et l'on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens, mais dans l'oeil du vieillard on voit de la lumière.
C’est cette subtile lumière, éthique, morale, divine ou transcendante, cachée en nous, qu’il s’agit sa vie durant de faire croître.
A l’IHU, le professeur Raoult et son équipe ont honoré leur serment, fait oeuvre de bienveillance, alliant l’irrationnel du soin d’un patient et la rigueur de la science, et prescrit précocement un traitement anti-viral (par hydroxycloroquine et azithromycine). Leur étude scientifique montre une réduction de 50 % de la mortalité. Il n’est pas besoin d’en dire plus.
Il est grand temps, dans cette période obscure, de rectifier. De la littérature, de la finesse ; beaucoup de science.
Rigueur scientifique, miséricorde et empathie, mais pas de rigidité. A ceux qui comprendront, réveillez vous ! La lumière est sur l’IHU. Puisse-t-elle enfin s’étendre à la France.
L’amour est le gouvernail de notre navire. Les sciences n’en sont que la girouette.
Louis Claude de Saint Martin
Un vaisseau peut aller sans girouette. Mais il ne peut aller sans gouvernail.
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