Anticovidisme : la nouvelle secte mondiale
TRIBUNE
Secte : j’utilise ce mot qui fâche en pleine connaissance de cause, ayant été moi-même membre de l’un de ces groupes pendant plus de 25 ans. Je m’en suis libérée en prenant conscience des mécanismes qui permettaient à mon « gourou » d’implanter en moi de fausses croyances, ce qui lui donnait tout loisir de jouer sur mes émotions et mes sentiments à sa guise.
C’est ainsi qu’il nous contrôlait tous, jusque dans les domaines les plus intimes de nos vies, rendant toute prise de décision autonome impossible, tuant dans l’oeuf toute velléité de penser librement, de nous fier à notre propre jugement. Son discours était pourtant truffé d’incohérences, de contradictions évidentes, de confusion à tous les niveaux. Ses mensonges étaient tellement gros que nous aurions dû les voir, et fuir, fuir très loin et très vite. Mais l’art suprême du charlatan, c’est de réussir à faire douter sa victime de son propre discernement.
Depuis un an, j’assiste, éberluée, à la mise en place à l’échelle mondiale du même type d’endoctrinement que celui que j’ai subi. Et lorsque je vois mes contemporains se laisser endormir en masse, je ne peux que les comprendre, compatir, et me dire que tôt ou tard, ils devront se réveiller.
Voici en quelques lignes, le parallèle que j’ai dressé entre la situation que j’ai vécue et celle du monde en proie à l’Anticovidisme.
Comment devient-on adepte d’une secte ?
D’abord, il faut avoir peur, et accepter de vivre dans la peur. La peur est le matériau de base grâce auquel le gourou construit son emprise individuelle et collective sur ses disciples, et il sait parfaitement la distiller au gré des circonstances, pour vous mener exactement là où il veut.
« Le Covid 19 est terriblement dangereux, et il n’y a pas de remède. Depuis son apparition, il y a eu X morts, et ce nombre augmente tous les jours de façon exponentielle. De plus, il mute incontrôlablement : c’est une situation pré-apocalyptique.»
Ensuite, il faut donner son consentement en conscience et sans réserve. Consentir « librement » à renoncer son libre-arbitre, à accorder au gourou pleine et entière souveraineté sur votre vie passée, présente et future. Passée, car le gourou réécrit en permanence votre histoire, réinterprétant les faits pour les faire coller à son discours. Le présent, lui, n’existe plus, dévoré par l’illusion habilement entretenue d’un avenir ensoleillé – rêve sans cesse repoussé, vers un futur de plus en plus incertain. Et c’est vous le responsable de l’empêchement de l’avenir radieux qu’on vous avait promis : en effet, si tout évènement positif dans votre vie est un « cadeau » de votre gourou, vos revers de fortune proviennent tous, sans exception, de votre manque de foi en lui.
« Seul le Conseil scientifique et le gouvernement savent ce qui est bon pour vous. Si vous nous obéissez sans réserve, vous serez peut-être sauvé. D’ailleurs, dès que vous faites ce qu’on vous dit, le situation s’améliore un peu, nous diffusons régulièrement des chiffres qui le prouvent.»
Une fois ces deux prérequis, peur et consentement, fermement ancrés en vous, vous devenez jour après jour le témoin passif de la désagrégation de votre propre existence, persuadé que ce que vous êtes en train de vivre est la meilleure chose que vous puissiez espérer, une expérience nécessaire pour atteindre la libération. Et la secte est là pour vous soutenir. Après tout, si tous ces gens pensent la même chose, ça doit être vrai, non ? Et le gourou est le seul qui puisse vous sauver : il serait impensable de douter de sa bienveillance à l’égard de tous.
Alors que votre personnalité change au gré des croyances que vous acceptez dorénavant comme des évidences, votre réalité personnelle change à l’unisson :
Vous vous laissez séparer de vos proches, sous peine d’encourir les foudres d’une déité vengeresse imaginée, à laquelle vous avez-vous-même donné vie par le simple fait de croire à son existence.
« Confinez-vous, ne rendez pas visite à ceux que vous aimez, sinon, vous allez les contaminer, ou être contaminé par eux. Et la contamination, c’est la mort.»
Vous vous interdisez de mettre en doute ce qui vous est dit (ou simplement suggéré), et refusez de vous informer autrement, ailleurs qu’au sein de la secte, avec les médias autorisés par la secte.
« Ceux qui pensent autrement et réfléchissent en dehors du cadre autorisé ne sont que des complotistes. »
Vous vous réduisez, limitez votre champ d’action chaque jour peu plus, sans même qu’on ait à vous le demander.
« Moi, je ne sors plus, même si le confinement est fini. Et je préfère porter le masque dans la voiture, même quand je suis seul : on ne sait jamais. »
Vous voudriez, au mieux, convertir les incroyants. Au pire, les forcer à faire ce que vous jugez être bon pour eux et pour vous. Et en dernier recours, il faudra bien les faire disparaître, d’une manière ou d’une autre.
« Ceux qui pensent que le vaccin n’a pas été suffisament testé pour être fiable et décident d’appliquer le principe de précaution en refusant la vaccination tant que ses effets n’auront pas été étudiés en suivant les règles élémentaire d’une procédure scientifique, sont de mauvais citoyens. Ils refusent d’accomplir leur devoir civique, ca rtout le monde sait que l’immunité collective ne peut provenir que de la vaccination de masse. Il n’existe aucune autre possibilité de se libérer du Covid-19 et de revenir à la vie d’avant. Si ces gens ne veulent pas entendre raison, il faut les priver de leurs droits et les mettre sous une pression croissante. Tôt ou tard, ils seront bien forcés de céder, un point c’est tout. »
Ce que vous auriez jugé impensable il y a de cela quelques mois devient le « nouveau normal » de votre quotidien.
« Faire disparaître une à une les libertés individuelles, y compris la liberté d’opinion pour réaliser un rêve collectif de victoire contre le virus, c’est non seulement normal, mais souhaitable. On se sent plus en sécurité, comme ça.»
Vous vous mettez à détester ceux qui sont désignés par votre gourou comme les vrais responsables de la situation. C’est ainsi que, divisés, on laisse le gourou régner.
« C’est la faute des jeunes : ils n’ont pas peur de mourir, eux. C’est aussi la faute des manifestants : tous des casseurs qui refusent de porter le masque. D’une manière générale, c’est la faute de ceux qui croient qu’il existe d’autre solutions que celles prônées par nos élites. »
Enfin, vous considérez que toute source de joie n’ayant pas été approuvée par votre gourou est un péché, qui ne doit même pas être évoqué. Je vous propose donc de faire un rapide examen de conscience : avez-vous récemment ressenti une joie interdite ? C’est-à-dire une joie relative à la fraternité, le partage, la liberté ? La seule source de réjouissance désormais accessible au citoyen confiné ou soumis au couvre-feu, c’est son écran d’ordinateur, de portable ou de télévision. Etonnamment, toutes les informations dont nous sommes inondés proviennent également de ces médias.
« Plus le mensonge est gros, mieux il passe », disait Joseph Goebbels, ministre de « l'Éducation du peuple et de la Propagande du Reich ». Il travaillait pour l’une des sectes les plus dangereuses de l’Histoire du monde : le parti Nazi. Avec les techniques de l’époque, il est parvenu à convaincre des populations entières de la toute-puissance de son dieu.
Notre secte mondiale actuelle dispose de moyens technologiques et financiers autrement imposants, pour pénétrer jusqu’aux tréfonds de notre être et nous transformer en adeptes fanatiques. Elle sait instiller la peur et obtenir le consentement bien plus vite et bien plus efficacement que Hitler, Staline ou Mao auraient pu le rêver.
Alors, allons-nous donner raison à Machiavel et laisser les gourous qui contrôlent notre peur devenir les maîtres de nos âmes ?
Marilis Valo est auteur du "Crabe aux pinces de plomb".
Cette tribune se poursuit par "Sortir de la secte, étape 1" .
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