Oh dur ! dur ! Salut ! C'est pour un sondage.
À l'inverse des faux sondages (1) de jadis dans l'émission télé « Cocoboy » (de Stéphane Collaro, rubrique « Collarifop »), qui eux prêtaient à rire,
un sondage avait très sérieusement inquiété les professionnels de la politique en général, et les membres du pouvoir en place tout particulièrement. C'était en 2014, la cinquième édition du sondage annuel intitulé « Baromètre de la confiance politique », à savoir celui qui livre les résultats de l'enquête d'opinion menée chaque année par l'institut.
Et pour cause ! Les résultats étaient édifiants :
75 % des Français ne font plus confiance à l’État, ni à la République ;
88 % rejettent catégoriquement les partis politiques ;
71 % ne font pas confiance aux syndicats ;
67 % pensent qu’il y a trop d’immigrés en France ;
61 % sont prêts à manifester (ils n’étaient que 30 % en 2010)
50 % sont pour le rétablissement de la peine de mort (ils n’étaient que 35 % en 2011) ;
50 % ne croient plus à la démocratie ;
12 % souhaitent même que l’armée dirige le pays.
C'était il y a dix ans. Donc, on peut aisément imaginer sans risque aucun de se tromper, qu'aujourd'hui, après sept ans d'un macronisme qui a décuplé ce sentiment de défiance de manière exponentielle, les Français qui ne font plus du tout confiance aux politiciens, sont beaucoup, beaucoup, beaucoup plus nombreux. Et, surtout que cette fois, ils sont déterminés à ce que les choses changent radicalement. Radicalement et de manière irréversible. D'ailleurs, la perte de confiance en Macron a été constatée dans le sondage France-Soir/BonSens.org d’octobre 2024 : la fracture et belle et bien consommée entre les Français et Macron.
Le « Y en a marre ! » atteint désormais en France, dans des proportions qui sentent davantage la révolte, le ras-le-bol social, des fourches et des piques, que simplement le vote et l'abstention.
Et, évidemment, la composition du « nouveau » Gouvernement a encore accentué cela.
Pardi !
Composé dans sa quasi-totalité de personnes que, dans leur très grande majorité, les Français considèrent à juste titre comme étant responsables des problèmes de la France et des Français (notamment « les revenants » Élisabeth Borne, Gérald Darmanin et Manuel Valls), ce Gouvernement est ressenti, là encore à juste titre, comme une insulte. Un fait du roitelet Emmanuel Macron, un de plus, à la face tant du peuple de France lui-même, qu'à celle d'une souveraineté nationale censée lui appartenir, au peuple, aux termes de l'article 3 de la Constitution :
« La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exprime par ses représentants au Parlement et par la voie du référendum. »
En effet, qui pourrait valablement dénier qu'avec un tel Gouvernement, Emmanuel Macron affirme ouvertement qu'il se fiche complètement des résultats des élections législatives anticipées de 2024, qu'il a pourtant initiées en personne, par une décision de dissoudre l'Assemblée nationale qu'il a prise seul et qu'il dit « assumer pleinement. »
Et, qui plus est, ce foutage de gueule XXL revendiqué, intervient en état de récidive.
Eh oui !
Le Gouvernement « Bayrou » est un copier-coller du Gouvernement « Barnier » qui a été censuré au motif qu'il méconnaissait les résultats des urnes. Un copier-coller, en pire. En dix fois pire, même, au regard des deux « poids-lourd » (terme qu'il a utilisé) dont François Bayrou a estimé devoir y faire figurer, Élisabeth Borne et Manuel Valls : les deux seules personnalités politiques que les Français détestent probablement encore plus qu'Emmanuel Macron. La première parce qu'elle incarne à leurs yeux le déni de démocratie (« Miss 49-3 »), et le second comme il incarne, lui, la trahison politique dans toute son ignominie. Sa bassesse et le dégoût que cela provoque, chez quiconque estime que la fidélité, la droiture et le respect de la parole donnée sont des valeurs fondamentales. Tout spécialement chez quelqu'un qui veut pouvoir exercer des fonctions publiques sans se faire copieusement insulter. Cela va même jusqu'à se faire traiter de « déjection bien moulée », quand on écoute France-Inter et si j'en crois le dictionnaire, ou de « VRP chez Jacob Delafond », dirais-je plutôt ici, afin de ne pas être accusé de plagiat.
Emmanuel Macron ne fait absolument rien au hasard. Y compris sur le choix de nommer Eric Lombard au ministère de l’Économie et des finances dans le but de laisser la place libre à la Caisse des Dépôts et Consignations. Une place zieutée par Alexis Kohler depuis longtemps pour son reclassement ! Mais, une chose est plus marquante encore. En 2022, Bayrou avait créé la banque des parrainages dans l’optique de parrainer certains petits candidats et donner ainsi un parfum d’égalité des chances face à la barrière souvent infranchissable des 500 parrainages permettant de candidater au suffrage présidentiel. Me Protat s’était d’ailleurs interrogée quant à savoir si certains candidats auraient été exclus par l’intervention de Bayrou. En ce faisant, Bayrou a donc collecté des parrainages qu’il a ensuite distribués selon son bon vouloir. Et, si d’aventure, il a contribué à empêcher certains candidats de concourir, on pourrait y voir avec sa nomination au poste de premier ministre la rétribution d’un pacte de corruption au long cours.
Ainsi, ce Gouvernement « Bayrou », qui, composé de la sorte, devrait obligatoirement être, lui aussi, censuré, s'inscrit pleinement dans la stratégie qu'à plusieurs occasions je vous ai affirmé être celle d'Emmanuel Macron à compter de sa décision de dissoudre l'Assemblée nationale : exercer les pleins pouvoirs, via une application pourtant partielle, ou tronquée de l'article 16 de la Constitution, mais que le Conseil constitutionnel validera néanmoins. Il a déjà commencé en nommant Bayrou son « acolyte soutien de toujours ».
Je traduis.
Emmanuel Macron nomme exprès, « sur proposition » (article 8 de la Constitution) d'un Premier Ministre illégitime au regard des résultats des élections législatives, un Gouvernement pareillement illégitime, à savoir de façon à ce que ce Gouvernement soit immanquablement censuré. Et après deux ou trois Gouvernements censurés d'affilée (série en cours), Emmanuel Macron pourra soutenir « faussement » que la condition exigée pour le recours à l'article 16 de la Constitution est effective :
« Le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu. »
Et pourquoi dis-je que ce sera alors soutenir « faussement » que cette condition est effective ?
Parce que en réalité, la censure du Gouvernement par l'Assemblée nationale, c'est exactement l'inverse d'un fonctionnement régulier des pouvoirs constitutionnels « interrompu » : c'est le pouvoir public constitutionnel législatif (Assemblée nationale), qui, en application de l'article 50 de la Constitution, censure le pouvoir public constitutionnel exécutif qu'est le Gouvernement.
Tous les responsables politiques le savent, mais aucun n'en fait état. Ils préfèrent blablater, vociférer, indiquer délibérément à tort qu'il y a « un blocage des institutions ». Un blocage opéré « par Emmanuel Macron » disent ceux qui affirment faire partie de l'opposition, et un blocage opéré « par l'opposition » disent ceux qui roulent pour Emmanuel Macron officiellement.
« Le plan suit son cours. », peut-il donc dire en l'état. À savoir comme « l'Empereur » qu'il croit être le fait dans « Star Wars » (« L'attaque des clones »). À nous, peuple de France, de l'en faire dévier. D'inverser diamétralement la suite des événements.
Comment ?
Je vous ai déjà fait part substantiellement, dans des éditos précédents, des quelques idées développées en ce sens. Je développerai mon propos dans des écrits à venir.
1) le sondeur était généralement interprété par Martin Lamotte, de son vrai nom Alain Scoff.
2) c'était la cinquième édition. En voilà le rapport.
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