Guerre et Paix

Auteur(s)
Xavier Azalbert, France-Soir
Publié le 06 juin 2023 - 17:15
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France-Soir
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ÉDITO  - Il est fort probable que des "experts", équivalents de François Fraisse à la médecine (1) en analyse géopolitique, ne vont pas manquer d'affirmer que mon présent édito n'est en fait "guère épais" et qu'il ne casse pas des "BRICS".

Je vais leur faire plaisir : je vais faire court et dans le politiquement ultra-correct. Enfin, presque.

"BRICS" est l'acronyme de "Brazil, Russia, India, China, South Africa" (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).  Ce groupe est formé de cinq pays qui se réunissent chaque année, depuis 2011, lors de sommets. L'inventeur du concept des "BRICS" est l'ancien économiste en chef de la banque d'affaires Goldman Sachs qui avait déclaré : "la domination économique américaine ne continuerait pas".

En Occident, les médias dominants et politiques rabâchent en boucle que ces cinq pays sont des démocraties "défaillantes", des régimes démocratiques "autoritaires" et, ce, sans rappeler que The Economist a classé la France pour la seconde année consécutive à démocratie "défaillante".  Aujourd'hui, le concept de ces BRICS, qui dérangent le plus les Américains, n'est donc pas une invention chinoise, mais bien américaine !  

Que veulent les BRICS ?

Ces pays sont-ils belliqueux ? Font-ils tout pour que l'OTAN, cette organisation militaire qui s'est autoproclamée "gendarme du monde" soit à cause d'eux contrainte à la guerre avec la Russie et par là même avec la Chine ? Risquent-ils d'être la cause d'une guerre nucléaire qui entraînerait la destruction de l'humanité pour... avoir enfin la paix ?  

Non. Il n'y a que les détracteurs des BRICS pour appuyer, avec une montagne de mauvaise foi, ces intentions aussi folles que fausses.

En revanche, du côté des pays membres de l'OTAN, force est de constater que, premièrement, ceux-ci guerroient non-stop partout sur la planète. À sa création, l'OTAN aurait dû se nommer "Organisation de la Tempête de l'Atlantique Nord".

Souvenons-nous, par exemple, de la guerre menée par les pays membres de l'OTAN contre l'Irak en 2001. Celle-ci a été déclenchée sur le fondement de fausses preuves et malgré le veto apporté par l'Organisation des Nations Unies (ONU). Et constatons qu'à l'inverse, le Brésil, la Chine, l'Inde et l'Afrique du Sud n'ont mené aucune guerre frontale et unilatérale depuis 70 ans.

Deuxièmement, certes, c'est la Russie qui est officiellement entrée en guerre contre l'Ukraine. Mais ce pays n’a-t-il pas agi en état de légitime "défiance" ? À savoir, en réplique aux attaques de toutes sortes qui étaient menées à son encontre depuis près d'une décennie par une Ukraine pilotée en ce sens.

Quelle est l'exacte mission de l'OTAN ? 

Par qui ? Par une OTAN qui a approvisionné et financé l'Ukraine à des fins d’accentuer la pression sur la Russie, donnant par la même raison au proverbe paix trompeuse nuit plus que guerre ouverte”.

Dès que les dirigeants favorables aux positions atlantistes ont pris le pouvoir en Ukraine, cette dernière a rejoint l'OTAN "politiquement", méprisant l'esprit du protocole de Minsk qui devait veiller à un certain équilibre des forces.

Un équilibre des forces qui était jadis possible grâce au Pacte de Varsovie. Ce dernier formait une sorte de "cordon sanitaire" géopolitique et évitait des affrontements directs, de bloc à bloc. Depuis la dissolution du Pacte de Varsovie, l'URSS s'étant écroulée, pourquoi l'OTAN subsiste-t-elle encore ? Quelle est désormais sa mission ? 

Force est également de constater que les BRICS - y compris la Russie - veulent que la guerre en Ukraine prenne fin au plus vite. Sans leur donner raison sur certains aspects de leurs vies démocratiques internes, n'œuvrent-ils pas afin de trouver une solution diplomatique, pour faire un pas vers la paix ?

N'est-ce pas faire la fine bouche que de pester devant les éventuelles "défaillances démocratiques" de ces pays, au lieu de saisir toutes les occasions de rétablir la paix ? Et ainsi d'éviter potentiellement un niveau de destruction apocalyptique du fait de la menace d'un conflit nucléaire...  

À moins qu'il faille défendre à tout prix l'OTAN, exportatrice en chef de démocraties "clefs en main" (on a vu le résultat en Irak), au prix de ses méthodes musclées ? Cette mission semble plutôt être celle de nous conduire, par une guerre sans fin, au néant.

Aucun pays membre de l'OTAN ne fait un effort de diplomatie. En témoigne le discours d’Emmanuel Macron en Moldavie, en marge du GLOBEC tenu en Slovenie et commenté dans un tweet par Yves Pozzo di Borgo, ancien sénateur centriste :

À croire que, oui, le complexe militaro-industriel-capitalistique dénommé OTAN a davantage intérêt à la guerre qu'à la paix.

Cette OTAN présentée comme spécialiste et référent revendiqué dans le maintien de la paix : voilà une inversion des valeurs manifeste. Mais dans le métaverse que les pays influents de l'OTAN imposent partout en Occident, nous ne sommes pas à une inversion des valeurs près...

Notamment en politique, où le mensonge n’est puni d’aucun autre châtiment que celui des élections quand elles sont dûment tenues. En outre, les politiques bénéficient de l’immunité "politique" alors que nous, citoyens, n’avons pas eu le loisir de bénéficier de notre immunité naturelle contre la Covid.

Autre inversion : en France, c'est "l'extrême centre", formé du Modem et de "la démocratie, dictature en Marche", qui nous a montré la voie d'une féroce répression contre la contestation sociale. Et ce sont, à droite comme à gauche, les formations qui n'ont jamais été autant décrites comme "extrêmes" dans les médias et par l'exécutif en place, qui ont dénoncé cette répression et appelé à davantage de mesure.

Ainsi les inversions se multiplient et embrouillent les peuples, provoquent la division. 

Mais heureusement, les peuples se réveillent. Et si les citoyens se réveillent, paradoxalement, c'est parce que c'est trop durement et pendant trop longtemps qu'ils ont été traités comme des cobayes, de la chair à canon potentielle ou comme des esprits incapables de penser par eux-mêmes.

Ces inversions sont visibles et comprises par la population, même s'il manque terriblement un Coluche pour les pointer du doigt et moquer l'establishment qui les pratique en politique et économie, entre discours fallacieux, promesses non avenues et science du "en même temps". 

Imaginons ce qu'il aurait pu dire au sujet de cette "thérapie génique" présentée comme un vaccin... Ses mots auraient eu un effet secondaire immédiat et bénéfique pour les citoyens, décomplexés d'entendre la vérité.

Coluche, et son sens inné de la formule, a d'ailleurs fustigé certaines positions belliqueuses, pointant quelques belles inversions au passage. Hélas, il n'y a plus personne aujourd'hui pour répéter ces mots qui pourraient accélérer le réveil des populations :

"La guerre, c'est l'hygiène du monde."

Voilà qui rappellerait aux opinions publiques, trop nourries aux médias mainstream, que "l'horreur est humaine" et qu'il vaut mieux ne pas laisser les rênes du pouvoir à des va-t-en-guerre.

Note : 

(1) Médecin qui prônait la vaccination obligatoire pour tous, cité dans un précédent édito, mais qui ne semble pas être d’accord avec le respect de la méthode scientifique ou qui est capable de passer outre les conventions internationales sur le consentement libre et éclairé au risque de renier son serment d’Hippocrate.

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