Un nouveau comité sera en charge d’observer la haine en ligne

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FranceSoir
Publié le 28 juillet 2020 - 12:37
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Un nouveau comité sera en charge d’observer la haine en ligne
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Steiner Engeland / Unsplash
L’observatoir s’organisera en groupes de travail thématiques, qui se focaliseront en particulier sur l'exposition des mineurs à la haine en ligne.
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Aujourd’hui, grâce au numérique, toutes les communautés, idéologies et opinions et se retrouvent sur les réseaux sociaux pour débattre, parfois de manière cordiale, mais souvent de manière très agressive. Les plateformes numériques peinent à modérer les contenus, et le harcèlement en ligne est devenu un problème majeur. C'est dans ce contexte que la France met en place un observatoire de la haine en ligne, qui profite des vacances d’été pour se mettre au travail.

Un observatoire pour repérer les tendances de la haine en ligne

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a mis en place le 7 juillet 2020 un observatoire de la haine en ligne, composé de représentants des moteurs de recherche, d’associations, des administrations et des universitaires, spécialistes en droit, en sociologie ou bien en sciences de l'information et de la communication.
Google, Facebook, Twitter, Twitch, Snapchat et TikTok, qui sont des plateformes numériques sur lesquelles du contenu haineux est partagé tous les jours, participent à l’observatoire pour analyser et quantifier le phénomène de haine en ligne, améliorer la compréhension des ressorts et des dynamiques, et favoriser le partage d'information et le retour d'expérience entre les parties prenantes.

Le phénomène influenceur pourrait être un vecteur de la haine en ligne

L’observatoir s’organisera en groupes de travail thématiques, qui se focaliseront en particulier sur l'exposition des mineurs à la haine en ligne. Au delà du phénomène du harcèlement en ligne, l'observatoire devra se pencher sur les problèmes liés à certains influenceurs, qui profitent de la vulnérabilité des jeunes membres de leurs communautés pour s'adonner à des pratiques qui peuvent s’apparenter à du harcèlement. Des internautes ont d’ailleurs lancé les hashtags #BalanceTonTiktokeur et #BalanceTonYoutuber, qui ont motivé le partage de plusieurs dizaines de témoignages de pratiques déplacées en seulement quelques heures. Plusieurs victimes ont dénoncé des échanges inappropriés avec des influenceurs, qui leur demandaient sur Tik Tok, entre autres, des photos dénudées.  Selon l’avocat pénaliste Eric Morain ce type de comportement peuvent être qualifiées comme “une atteinte sexuelle, du cyber-harcèlement en fonction de la fréquence des demandes, et surtout de corruption de mineure, même si l’auteur était aussi mineur à l’époque des faits”.

C'est pour tenter de suivre et d'encadrer ce type de dérives que l'observatoire de la haine en ligne a été créé.

Surveiller les dommages collatéraux de la “cancel culture”

Les comportements moutonniers et haineux vont dans toutes les directions, et ils contaminent même les campagnes anti-haine et anti-discriminations. De plus en plus, la critique massive des pratiques de certains internautes, influenceurs, ou dirigeants, considérées comme haineuses ou déplacées, aboutissent aussi parfois à une forme de harcèlement, qui peut aller jusqu'à “annuler” une personne (de l'anglais “cancel”). Cette mise au ban numérique et parfois professionnelle et sociale, sans passer par une décision de justice, peut avoir des conséquences très graves, lorsque les personnes sont accusées à tort, ou que la punition dépasse de loin l'ampleur de la faute. C'est là toute l'ambivalence de ce que l'on appelle désormais la “cancel culture”, que l’observatoire devra aussi surveille.
Des youtubers influents comme Vara Dark, spécialisée dans les jeux vidéo, ont déjà alerté contre cette “cancel culture”. Selon elle, on devrait  «  mettre fin » à ce «  dangereux phénomène d’Internet ». 
Faute de régulation,  la “cancel culture” prend la justice de vitesse, mais en provoque parfois plus de haine en ligne. Dans certains cas, les réactions à des comportements “limites” provoquent des blagues, des critiques ou des retours négatifs constructifs, mais parfois, la “cancel culture” transforme ces critiques en harcèlement.

Pour certains, la «cancel culture» est synonyme de démocratie, de prise du pouvoir par les internautes et les citoyens. Pour d'autres  ce phénomène n'est pas du tout lié aux jeunes et aux réseaux sociaux. Lisa Nakamura, professeure à l’université du Michigan, par exemple, estime que “La cancel culture a déjà été un outil important du changement par le passé”. 

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