“Lonely Web” : la nouvelle résistance à la culture algorithmique
Sur Internet et dans les applications numériques, des algorithmes décident et orientent la plupart des choix des utilisateurs : les informations qu’ils lisent, les films qu’ils regardent et les achats qu’ils font en ligne, etc. Depuis quelques années, des radicaux du web développent une contre-culture pour s’isoler des tendances et suggestions imposées par les influenceurs, les plateformes et les likes. Ce mouvement s’appelle le “Web solitaire” ou “Lonely Web”.
Les algorithmes suggèrent des contenus déjà consommés, partagés et populaires
Sur Internet, de nombreux contenus ne sont jamais consultés par personne, des vidéos YouTube qui ne comptent aucune vue ou des chansons Spotify qui n’ont jamais été écoutées, car les moteurs de recherche couvrent seulement 5 à 10 % du web. En passant par le “Lonely Web”, on peut échapper aux flux automatiques, et découvrir des expériences uniques de façon indépendante, libre. Il faut chercher sur le "dark web" pour pouvoir naviguer sur la face cachée d’internet.
Comment accéder au "dark web" ?
Pour accéder aux contenus non indexés d’Internet, il faut d’abord faire preuve de bons sens, car même si l’on peut trouver des contenus louables, des malfaiteurs utilisent aussi le "dark web" pour vendre des données piratées ou réaliser des activités illicites. Le site Presse Citron propose un tutoriel en quelques étapes : ouvrir un compte chez ExpressVPN, télécharger le navigateur Tor (The Onion Router), ouvrir le navigateur et consulter le Hidden Wiki, naviguer sur le "dark web" en toute tranquillité. Cnet rappelle que sur le "dark web", on peut trouver des bases de données très utiles pour les chercheurs, comme Lexis Nexis ou Dialog/ProQuest, ou encore des bibliothèques en ligne.
Préserver de l'oubli la culture du web qui échappe aux GAFAM
Pour certains, télécharger et diffuser des contenus invisibles sur le web est une manière de préserver toute la culture numérique qui échappe aux filtres des plateformes. À une autre époque du web, la création de contenus n'était pas censée être vue, ni rapporter de l'argent. Ce contenu perdu est donc très différent de celui que l’on va trouver en suivant les recommandations des plateformes aujourd’hui.
Forgotify, Petit Tube, No likes yet, des sites qui récupèrent les publications sans buzz
Pour pouvoir retrouver des contenus qui n'ont jamais été regardés, des artistes ou archivistes les recensent sur des plateformes dédiées. Il n’y a donc pas toujours besoin de passer par le "dark web" pour trouver du contenu insolite. Petit tube, par exemple, est un projet français créé en 2011 par un artiste numérique, Yann « Morusque » van der Cruyssen. En cherchant des suites de lettres au hasard, il déniche du contenu sur YouTube. Certaines œuvres issues de ce web caché sont ainsi devenues, sans le vouloir, de grands succès en passant de l’autre côté.
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