Adélaïde de Clermont-Tonnerre récompensée par l'Académie française pour "Le dernier des nôtres"
Adélaïde de Clermont-Tonnerre a remporté le Grand prix du roman de l'Académie française pour Le dernier des nôtres, publié chez Grasset, a annoncé jeudi 27 l'Académie. Elle a été choisie au premier tour par 11 voix contre 5 à Benoît Duteurtre (Livre pour adultes) et 3 à Sylvain Prudhomme (Légende). Le roman de près de 500 pages raconte l'histoire d'un jeune ambitieux qui tombe amoureux de la fille d'un milliardaire, à New York à la fin des années 1960.
Le dernier des nôtres d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre, directrice de la rédaction du magazine Point de vue, possède tous les ingrédients du "roman populaire" et son succès en librairie le prouve.
Agée de 40 ans, l'auteure de Fourrure (2010, récompensé par cinq prix dont le prix Maison de la presse et finaliste du Goncourt du premier roman) sait mener son affaire. Son deuxième roman est bourré de rebondissements. Changement de lieu, changement de temps. Dès le second chapitre, nous quittons Manhattan pour nous retrouver au milieu des ruines de Dresde après les terribles bombardements de février 1945.
Le héros principal du roman, Werner Zilch, est citoyen américain depuis son adoption par une famille américaine. Car Werner, aux yeux "bleu clair", promoteur immobilier que rien ne semble pouvoir contrarier, n'est pas né sur le sol américain. Sa mère, grièvement blessée dans les bombardements de Dresde, lui a donné naissance quasiment par miracle.
Quant à son père, croit-on, il était le bras droit de Wernher Von Braun (qui sera récupéré par les Américains pour lancer leur programme spatial) mais qui est surtout "l'inventeur des V2", les premiers et meurtriers missiles balistiques.
Werner Zilch est un tombeur à qui aucune fille ne résiste. Mais quand il rencontre Rebecca Lynch c'est lui qui succombe. Adélaïde de Clermont-Tonnerre excelle à raconter cette love story, au risque, parfois, d'en faire un peu trop.
Tout s'écroule le jour où Werner est présenté à la mère de Rebecca, Judith, rescapée d'Auschwitz, qui s'effondre à sa vue.
Et c'est Von Braun lui-même (il travaille désormais pour la Nasa) avec son "sourire chaleureux" qui racontera à Werner le secret de ses origines. Son père fut-il vraiment un criminel de guerre comme le croit Judith? On passe de la leçon d'histoire au thriller mais, "roman populaire" oblige, on sent que tout cela finira bien.
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