"Bridget Jones Baby" : le film présenté en avant-première à Londres, la presse divisée (VIDEO)
Le moment que les fans de Bridget Jones attendaient tant est arrivé. Douze ans après le deuxième opus de la saga adoptée des romans d'Helen Fielding, Bridget Jones Baby a été diffusé en avant-première mondiale lundi 5 à Londres en présence de Renée Zellweger, l'actrice principale, et de deux partenaires à l'écran, Colin Firth, alias Mark Darcy, l'ex, et Patrick Dempsey, alias Jack Qwant, le nouveau venu.
Car, encore une fois, l'intrigue du film repose sur un triangle amoureux. Après des années d'abstinence, Bridget, aujourd'hui âgée de 43 ans, mince et femme d'affaire accomplie, fréquente deux hommes dans la même semaine et, évidemment, tombe enceinte. "Qui est le père?", sera donc la question au coeur de l'histoire. Ainsi, même si Bridget a gravi les échelons et minci, elle demeure l'héroïne pommée à laquelle tant de jeunes femmes se sont identifiées au fil des années. "Elle est parfaitement imparfaite, et c'est en cela que les gens s'identifient à elle", explique Renée Zellweger dans le dossier de presse du film réalisé par Sharon Maguire, déjà aux manettes du Journal de Bridget Jones. "Bridget est éternellement optimiste, modeste et fait preuve d'humour dans l'adversité", ajoute l'actrice.
Ainsi, en dépit des années passées et changement de contexte, Bridget serait toujours la même. Pourtant la presse n'est pas de cette avis et de nombreux critiques anglo-saxons ont été perturbés par la transformation physique de Zellweger, manifestement passée sur le billard plus d'une fois. "Zellweger est de loin le maillon faible de ce film. Ce n'est pas tant parce que son visage ne bouge plus, mais parce que son regard s'est éteint. Le personnage flotte au-dessus de l'histoire, à peine intéressé par les hommes qui se battent pour son amour, à peine intéressé par son bébé mais pleine de lassitude. Ses co-stars se démènent et font les idiots, essayant de remplir les blancs, mais ça n'est pas bon", écrit notamment The Hollywood Reporter. " Ce n'est plus vraiment notre Bridget. Jones était une source de joie en partie parce qu'elle représentait toutes les femmes. Elle buvait trop, fumait trop, ratait tous ses régimes et couchait avec les mauvaises personnes, mais c'était une personne gentille avec un coeur [...] Et soudain, elle est devenue ambitieuse mais elle n'est plus inspirante (...) Ce n'est pas une mauvaise chose (...) Nous ne sommes juste plus tout à fait sûres qu'elle soit l'une de nous", renchérit le site anglais Digital Spy. Le magazine américain Variety regrette quant à lui le "manque de chaleur" de l'actrice tandis que The Guardian va jusqu'à la comparer à Dr Who. "Dans certaines scènes, et sous certains angles, Zellweger est toujours plus ou moins la même. À d'autres moments, c'est comme si elle s'était régénérée", écrit-t-il.
Mais, en dépit du visage changé de l'actrice et de l'évolution de son personnage, les médias reconnaissent certaines qualités au film. Ainsi, malgré ses critiques The Guardian estime que Bridget Jones Baby est "meilleur que le dernier film". "Le troisième film de la saga contient tout ce que nous aimons dans Bridget Jones. Presque tout le casting est de retour (à l'exception d'Hugh Grant qui jouait Daniel Cleaver; NDLR), les blagues sont acérées au rasoir et les références culturelles sont au top", s'emballe même le Sun. "Le scénario nous décroche des rires sincères et bruyants et l'ensemble est malin, mais certaines blagues nous donnent l'impression d'être aussi vieilles que les capotes de Bridget", ajoute Entertainment Weekly.
Enfin, la presse évoque l'image de la femme renvoyée par le film. Et a du mal à s'accorder. Si Variety trouve "intéressant de voir une comédie romantique avec dans le rôle principal une femme d'âge mûr lutter pour garder son travail", Screen Daily's au contraire juge le film antiféministe au possible. "Selon l'âge du spectateur, Bridget Jones Baby sera plaisamment rétro ou complètement dépassé", écrit la journaliste, estimant que le film marche "comme une machine à remonter le temps qui aide les spectateurs à se souvenir qu'à la fin des années 90, le monde pensait qu'il était charmant pour une femme d'être si joliment inepte". Drôle ou éteint, féministe ou dépassé, les fans français devront en fin de compte attendre encore un mois avant de se faire leur propre opinion sur Bridget Jones Baby.
(Pour patienter, voir ci-dessous la bande-annonce du film, dans les salles françaises le 5 octobre 2016:):
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