Jamel Debbouze plus le bienvenu à Trappes ?
Trappes, dans les Yvelines, est "une ville incroyable" et "un peu schizophrène" selon les deux auteures du livre La Communauté, sorti mercredi 3. Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin ont décidé de présenter la ville à travers le destin d'un certain Jamel Debbouze. L'humoriste y a en effet grandi.
Comme Nicolas Anelka, Omar Sy ou encore le rappeur La Fouine, la star fait partie de ceux originaires de la ville qui ont trouvé la gloire. Mais Trappes a aussi un côté plus sombre: c'est de cette ville que sont partis le plus grand nombre de djihadistes français vers la zone irako-syrienne.
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Les deux grandes reporters au Monde ont essayé d'interroger Jamel Debbouze sur la ville de son enfance. En vain. Sur BFMTV dimanche 21, Ariane Chemin a expliqué: "il dit: +j’en suis parti y a 20 ans+, comme Omar Sy d’ailleurs, et donc il ne se sent pas légitime. Mais je pense qu’il y a aussi autre chose. C’est très compliqué de parler d’une ville dont on est parti parce qu’on a réussi".
L'homme est devenu une star nationale, s'est marié avec Mélissa Theuriau, une présentatrice de télévision, et mène dorénavant une vie loin de la ville de banlieue qu'est Trappes. Il "a voulu revenir pour faire un spectacle, ça s’est très, très mal passé", a souligné la journaliste qui a précisé que pour sa future tournée, Jamel Debbouze n'avait pas de date prévue dans la commune des Yvelines qui l'a vu grandir. "Au final Jamel est devenu riche et la ville est restée pauvre".
Plus que de se sentir illégitime pour parler du quotidien de Trappes, Jamel Debbouze n'est plus forcément la fierté des Trappistes. "C’est vrai que, quand on écoute tous ses sketches, on y voit la ville dans chacun de ses détails, (...) mais il moque aussi d’une certaine façon, il ironise, il en fait des personnages de comédie, il imite les accents, et ça, c’est toujours un peu difficile. Y a quand même un peu du mal à se voir caricaturer", a analysé Raphaëlle Bacqué.
L'humoriste n'est pas le seul à ne plus vouloir être associé à Trappes. Omar Sy aussi a déjà exprimé son ressenti. En 2016, alors qu'il était invité sur le plateau de C à vous, il s'était un peu emporté face à une questions sur les banlieues: "quand on me tend un micro à moi, Omar Sy, qui vit à Los Angeles, qui vit aisément et qu'on me pose la question sur la banlieue d'aujourd'hui... J'ai quitté Trappes il y a 20 ans et c'est à moi que vous posez la question? Il est déjà là le problème. (…) Allez-y, et posez-leur la question! Les jeunes sont là-bas, ils n’attendent que ça, qu’on leur tende un micro et qu’on leur donne la parole".
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