"Cet esprit critique qu’on doit retrouver sur les vaccins covid, il le faut aussi sur les autres vaccins" Xavier Bazin
Invité de notre "Debriefing", Xavier Bazin, journaliste scientifique et écrivain, vient nous présenter son nouvel ouvrage Antivax toi-même ! - Retrouvons un esprit critique sur la vaccination, qui fait déjà beaucoup de bruit. Préfacé par le Dr Michel de Lorgeril, médecin et ancien chercheur au CNRS, salué par le Pr Romain Gherardi, considéré comme l’un des meilleurs spécialistes en matière de vaccination, ce livre a vocation à briser certains dogmes, mythes et fausses croyances sur la vaccination, que ce soit contre le Covid-19 ou d’autres maladies, en s’appuyant sur la science. Le leitmotiv : sortir de la religion vaccinale et regarder les faits. Un ouvrage qui arrive à point nommé alors qu’Emmanuel Macron étudie la possibilité de rendre obligatoire la vaccination des jeunes contre les infections à papillomavirus humains (HPV).
« Je crois que ce qu’on a vu sur le Covid le caractère totalement unilatéral dans l’espace médiatique et institutionnel du discours sur la vaccination comme seule réponse à l’épidémie » : dans cet entretien, Xavier Bazin commence par pointer du doigt l'existence d’un son de cloche unique concernant le discours à propos du vaccin contre le Covid-19 à toutes les échelles sociétales : médiatiques, politiques, institutionnelles. Un système digne des régimes communistes pour le journaliste, qui relève néanmoins une caractéristique « plus perfide » au 21ème siècle : le nombre des médias donne une apparence de pluralité, alors que le discours sur des sujets comme la vaccination est unique. Ainsi, quiconque s’inscrit en faux par rapport au narratif médiatique se retrouve illico de toutes parts diabolisé et affublé des termes « anti-vax », « complotiste », « extrême droite », donnant à voir une fausse apparence de consensus. « On est dans une dérive » qui vire à « la folie », dénonce le journaliste qui rappelle la promesse d'un retour à la vie normale après deux injections se soldant aujourd’hui par un appel à la cinquième dose « alors qu’elle a été évaluée sur huit souris » : « On nous indique maintenant ce que les complotistes avaient prédit, à savoir un abonnement vaccinal tous les trois à six mois ». Et d’ajouter : « Quel est l’intérêt de se vacciner une énième fois quand on a déjà eu la maladie ? Une première dans l’histoire de la vaccination. »
Une idéologie vaccinale profondément ancrée dans le monde médical
Xavier Bazin fait ensuite la genèse des raisons qui expliquent cet enthousiasme aveugle à propos de la vaccination, en soulignant qu’elle est de manière générale perçue par beaucoup de médecins comme « une baguette magique » qui échappe à toute critique. « Il faut en revenir à ce que c’est : un acte médical qui mérite d’être analysé avec sérénité, avec esprit critique : ce n’est pas une religion. Il doit y avoir une analyse pour chaque situation du bénéfice-risque et malheureusement sur la vaccination, c’est vraiment une exception dans le monde médical », déplore l’écrivain. Pour lui, il est temps d’adopter sur les vaccins la même approche nuancée que sur les antibiotiques en vue de tenir compte des possibles effets indésirables : « Les antibiotiques sont un des plus grands progrès de l’histoire de la médecine et pourtant, on a acquis un esprit critique en disant "attention, c’est pas automatique, pas tout le temps, ça dépend des cas, ça peut créer de l’antibiorésistance". »
Un monde médical en proie à une « corruption systémique »
Au-delà de l’idéologie, le secteur de la santé est empreint de conflits d’intérêts qui favorise ce réflexe du tout-vaccinal, explique M. Bazin : « On a deux mondes : celui des vaccinologues, qui sont presque tout le temps en conflits d’intérêts avec l'industrie pharmaceutique. Ça ne veut pas dire que leur opinion ne vaut rien, mais elle doit être prise avec un peu de recul car ils ont intérêt à ce que la vaccination fonctionne. Ce sont des gens qui cherchent généralement à avoir des brevets sur des vaccins. » Et de l'autre, il existe « un deuxième monde » composé de médecins et de professeurs indépendants « qui sont généralement arrivés sur le sujet de la vaccination sans qu’elle soit forcément leur objet de recherche et qui se sont rendus compte à force de travail qu’il y avait un problème. » Et de marteler : « C’est toujours ces outsiders qui dénoncent ces problèmes de la vaccination, parce que les insiders sont en conflits d’intérêts. »
« Qui est-ce qui a le plus de légitimité ? Ceux qui sont en liens d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique et qui ont intérêt à ce que la vaccination reste une religion, ou est-ce que ce sont tous ces experts indépendants – médecins et professeurs de médecine - qui ont acquis une expertise sur la vaccination et qui sont totalement indépendants, qui n’ont rien à gagner, alors qu’ils savent qu’ils vont devenir du jour au lendemain les cibles d’attaques de tous ceux qui défendent cette religion avec des intérêts sonnants et trébuchants derrière ? », s’interroge Xavier Bazin qui appelle à « créer le débat et arrêter de censurer dans les médias mais aussi sur YouTube de censurer les discours critiques y compris de grands experts vis-à-vis de la vaccination ». L’occasion pour lui de mettre en lumière cette pensée unique au sein de la sphère médiatique en rappelant la remarque de l’animateur Pascal Praud lors de son entretien avec le Pr Christian Perronne sur le plateau de CNews le 24 novembre : « Vous ne serez invité absolument nulle part ailleurs ».
Les grands mythes de la religion vaccinale
Xavier Bazin affirme pouvoir « démontrer par A + B » dans son ouvrage qu’il est « totalement faux » de dire que « la vaccination aurait permis de sortir des fléaux infectieux qui ont dévasté l’humanité pendant des siècles », prenant tout d’abord l’exemple des maladies de la rougeole et de la coqueluche. « On voit très bien et je montre les courbes dans mon livre que sur ces maladies qui étaient très mortelles au début du 20e siècle et à la fin du 19e siècle, la mortalité était quasiment tombée à zéro avant l’introduction des vaccins. Toujours des cas, mais quasiment plus de morts à ce moment », explique-t-il. Selon le journaliste, l’origine de ces fléaux infectieux réside dans « le problème du terrain » : « On avait des organismes fragiles, notamment liés à la révolution industrielle qui avait créé des bidonvilles et une énorme pauvreté. Des enfants et des bébés avaient des carences nutritionnelles énormes. Grâce aux progrès du niveau de vie, de l’hygiène, mais aussi de la nutrition, le système immunitaire est devenu plus apte à lutter. »
Xavier Bazin poursuit ses explications sur les « mythes » relatifs à l’efficacité de la vaccination en citant l’exemple de l’éradication de la variole : « Quand vous vous penchez sur ce sujet, vous remarquez que dans le rapport de l’OMS, on nous explique noir sur blanc que c’est l’abandon du projet de vaccination de masse qui a permis d’éradiquer la variole. Quand on a essayé de vacciner tout le monde, ça n’a pas marché. Quand on a changé de stratégie et qu’on s’est mis à isoler les malades et leurs contacts, c’est là qu’on a réussi à éradiquer cette maladie. On dit que c’est grâce à [la vaccination qu’on a mis un terme à la pandémie] alors que c’est un facteur qui retardé l’éradication de la variole. »
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