Me Thomas Benages : "le Conseil de l'Ordre est sorti de son rôle"
En décembre dernier, Me Thomas Benages représentait différents médecins, notamment le Pr Perronne, qui subissaient des plaintes du Conseil de l'Ordre pour s'être exprimés sans aller dans le sens des prescriptions gouvernementales. Aujourd'hui, il nous annonce qu'il s'agit toujours de la même problématique : la liberté d'expression et celle de prescrire. Ainsi, il représente quatre médecins généraux qui font l'objet d'une plainte du Conseil de l'Ordre pour "avoir évoqué la possibilité de prescrire des antihistaminiques".
Me Benages rappelle que les médecins n'ont fait qu'entamer une réflexion, que les antihistaminiques sont des médicaments déjà largement utilisés, notamment pour les allergies, et qu'ils sont "quasi inoffensifs". De plus, leur réflexion s'appuyait sur de récentes études. Cependant, le Conseil de l'Ordre refuse que les médecins se prononcent sur la possibilité de soigner car cela pourrait faire état de "procédé illusoire" ou de "procédé nouveau non-approuvé", et ainsi représenter des "risques injustifiés pour les patients". Ainsi, la liberté d'expression est entravée et le message est le suivant : ne faites rien car vous pourriez donner de "faux espoirs de guérison".
Partant de ce constant, Me Benages revient ensuite sur le rôle du Conseil. Selon lui, "il est sorti de son rôle et a outrepassé des dispositions pénales", notamment en menaçant les médecins d'être radiés de l'Ordre en cas de non respect des consignes. Pour cela, le Conseil lui-même a fait l'objet d'une plainte, exerçant une pression qui n'est pas de son ressort.
Enfin, Me Benages soulève la question de l'auto-médication, car si les médecins généralistes ne peuvent plus prescrire, vers quoi les patients vont-ils se tourner ? Selon lui, "tous les médecins de France se retrouvent" pour dire que l'auto-médication n'est pas la solution, car trop dangereuse. Conclusion, alors qu'il faudrait avoir "la plus grande des confiances en nos médecins généralistes", le message du Conseil est contraire.
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