Crise covid : “Les mesures dérogatoires aux principes de la démocratie ne disparaissent pas après un état d’urgence sanitaire” Laurent Mucchielli
Trois années après le déclenchement de la crise du Covid-19, le sociologue et directeur de recherche au CNRS Laurent Mucchielli estime que “les leçons n’ont pas été tirées”, le débat ayant été surplombé par d’autres événements comme la guerre en Ukraine et la crise énergétique. “De choses graves et très importantes se sont passées”, rappelle le sociologue qui affirme que l’évaluation des politiques publiques durant la crise sanitaire est actuellement compromise par “l’orgueil”, un “gouvernement jusqu'au-boutiste qui veut sauver les formes” et le “nombre tellement important d’erreurs difficiles à assumer”. Il faut “pourtant faire un bilan critique pour éviter une catastrophe absolue”, martèle-t-il, citant l’affaire du Médiator comme exemple. Et d'enchaîner : “Comment peut-on penser pouvoir s’en remettre naïvement, juste comme ça ? Il faut que la justice se penche dessus !”.
Développant que plusieurs questions doivent être mises sur la table, le sociologue revient sur le fonctionnement de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avec sa “dépendance financière et idéologique” à la fondation Bill et Melinda Gates, ainsi que sur la “remise du sort de l’humanité" à des laboratoires pharmaceutiques, qui, souligne-t-il, sont “des délinquants récidivistes comme Pfizer, Merck, les plus condamnées de toute l’histoire de la justice américaine” pour “fraude, corruption, trafic d’influence dissimulation”.
Laurent Mucchielli évoque également “la mise en place d’un système inédit de clôture du débat public et de contrôle de la pensée” durant la pandémie. “Ce sont des choses qui s’apparentent à ce que nous avons l’habitude de voir dans les régimes autoritaires” : une question évoquée dans son prochain livre, qui sera traité sous le vocable de “talon d’Achille de la démocratie”. “En cas de crise, la démocratie et ses principes ordinaires sont suspendus. Nous avons assisté à des états d’urgence sanitaires et avant, les états d’urgences sécuritaires”. Il fait ainsi remarquer qu’une fois les "périodes exceptionnelles passées, les mesures dérogatoires aux principes ordinaires de la démocratie ne disparaissent jamais complétement”.
Notre invité regrette également l’absence “de la culture d'évaluation” en France : “C’est très frappant. On fait des audits internes pour se rassurer, mais jamais d’évaluation indépendante malgré la disponibilité des outils”. L'occasion pour lui de dénoncer le recours des administrations publiques aux cabinets de conseil “pour faire de l’évaluation mais surtout de la communication”. Un “drame” selon lui.
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