"Brexit" : sommet européen à Bruxelles pour arracher un compromis

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 18 février 2016 - 11:38
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"Il n'y a toujours pas de garantie que nous parviendrons à un accord", a déclaré Donald Tusk.
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Les 28 chefs d'Etat européens vont se réunir pour tenter de parvenir à un compromis sur les exigences de David Cameron et afin d'éviter la sortie du Royaume-Uni de l'UE. Une tâche qui s'annonce ardue: "nous avons des divergences sur certains points politiques et je suis parfaitement conscient qu'il sera difficile de les surmonter", a ainsi estimé le président du Conseil européen Donald Tusk.

Les dirigeants européens vont tenter d'arracher un compromis d'ici vendredi 19 à Bruxelles pour garder le Royaume-Uni dans l'UE, sans mettre en péril l'unité d'un bloc déjà menacé par la pire crise migratoire de son histoire.

Les tractations pour empêcher un "Brexit", la sortie de Londres de l'Union européenne, doivent se poursuivre jusqu'à la dernière minute mais il reviendra aux 28 chefs d'Etat et de gouvernement de trancher les contentieux en suspens. "Après mes consultations ces dernières heures, je dois l'avouer franchement: il n'y a toujours pas de garantie que nous parviendrons à un accord", a dramatisé le président du Conseil européen à la veille d'un sommet qualifié de "moment crucial" pour l'unité européenne et l'avenir des relations entre Londres et le continent.

"Nous avons des divergences sur certains points politiques et je suis parfaitement conscient qu'il sera difficile de les surmonter", a estimé Donald Tusk, qui préside le sommet, dans sa lettre d'invitation aux chefs d'Etat et de gouvernement, exhortant ces derniers à "rester constructifs".

La réunion s'ouvre ce jeudi à 17h pour s'achever en principe vendredi.

Le "Brexit" n'est pas la seule pomme de discorde au menu. Les 28 aborderont la question des réfugiés au dîner avec l'ambition d'appliquer les décisions prises à l'automne pour endiguer les flux, mais ils sont divisés et largement impuissants.

S'ils sont disposés à reconnaître la "spécificité britannique", les partenaires de David Cameron veulent éviter toute "contagion" à d'autres Etats membres des concessions accordées au locataire du 10 Downing Street, comme la possibilité de restreindre les prestations sociales aux ressortissants européens travaillant en Grande-Bretagne. Cette mesure controversée, jugée "discriminatoire" au regard du principe "fondateur" de l'UE de libre circulation, inquiète les pays d'Europe centrale et de l'est dont elle vise les travailleurs.

M. Tusk a donc proposé un "mécanisme de sauvegarde" -en clair un "frein d'urgence"- autorisant Londres à limiter temporairement les allocations sociales aux migrants européens. "Un costume taillé sur mesure pour le Royaume-Uni", selon un diplomate européen.

Le dirigeant conservateur britannique a reçu le soutien de la chancelière Angela Merkel qui a jugé mercredi que de nombreuses demandes de réformes réclamées par Londres étaient "justifiées".

Même sur le thème de la gouvernance économique et de l'intégration de la zone euro, cher à Paris, Mme Merkel se montre conciliante, disant "partager" avec M. Cameron le point de vue que "les Etats membres qui n'ont pas l'euro comme monnaie ne doivent pas être ignorés sur les questions importantes pour eux".

Pour la France, cependant, pas question "d'ouvrir la possibilité d'un veto" de Londres qui n'est pas membre de l'union monétaire. "Il faut que M. Cameron comprenne qu'on est plein de bonne volonté mais que c'est un texte à 28. Chacun doit pouvoir le justifier chez soi", soulignait mercredi un diplomate français.

A Downing Street, on affiche un certain optimisme, malgré les sarcasmes des europhobes de l'Ukip et les divisions dans les rangs conservateurs. "Nous pensons avoir fait beaucoup de progrès et nous allons à ce sommet pour enfoncer les derniers clous des détails restants", a assuré un responsable gouvernemental britannique sous couvert d'anonymat.

Si David Cameron peut espérer obtenir "le meilleur accord possible" afin de gagner le référendum sur le maintien dans l'UE qu'il a promis aux Britanniques, sans doute dès juin, Angela Merkel arrive à Bruxelles, elle, affaiblie, de plus en plus isolée au sein de l'Union face à la crise des réfugiés.

La chancelière a exhorté mercredi ses collègues européens à une action "commune" pour protéger les frontières extérieures de l'Union au moment où la politique d'ouverture de l'Allemagne suscite des critiques de plus en plus vives. Les Européens n'ont pu jusqu'ici se répartir que quelque 500 réfugiés passés par la Grèce et l'Italie sur un total de 160.000 qu'ils avaient fixé l'été dernier. Et le principe d'un mécanisme permanent de répartition en liaison avec la Turquie, défendu par Mme Merkel comme la solution à la crise, a été retoqué par la France.

La chancelière comptait discuter des réfugiés à Bruxelles avec l'Autriche et un groupe de pays "volontaires" de l'UE, en présence du Premier ministre turc Ahmet Davutoglu mais ce dernier a annulé sa visite après un attentat sanglant à Ankara, mercredi.

 

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