Comment le télétravail a perturbé l'efficacité des transports en commun
Après les confinements, les transports franciliens ont du mal à s'adapter aux flux réels des voyageurs. Le télétravail, mal réparti au long de la semaine, rend très difficile le défi de s’adapter aux besoins.
Les passagers transiliens sont réduits à la moitié au moins une fois par semaine
Le nombre de salariés prenant les transports en commun, métros, trains de banlieue ou tramways à Paris, n’est pas revenu à la normale depuis la crise du Covid. Plus de la moitié, 55 % des passagers transiliens, télétravaillent désormais au moins une fois par semaine (chiffre qui est moins important pour les passagers à l'échelle de la région francilienne). Cela n’est pas sans impact sur les transports en commun, notamment sur le projet du gouvernement d’améliorer le service rendu aux usagers, en absorbant les heures de pointe.
Plus de bousculades les jours de pointe
Dans les zones ou des nombreux sièges d'entreprises sont placés, comme La Défense, Issy-Val de Seine ou Saint-Denis, une surcharge des jours de pointe rend les transports moins efficaces. Sylvie Charles, la directrice de Transilien explique comment cela se produi t: “Il y a des risques de bousculade, les conducteurs ne peuvent pas respecter le temps de stationnement et par effet boule de neige, le système de transport est moins efficace”. Les études ont aussi démontré comment les heures de pointe sont devenues beaucoup plus importantes suite à la Crise. Avant celle-ci, à l’heure de pointe du matin, on observait un écart maximum de 7 % entre les fréquentations moyennes des jours de la semaine, alors qu’aujourd’hui, aux mêmes horaires, des fréquentations plus fortes se produisent le mardi et le jeudi. En effet, d'après l’enquête menée par BVA de septembre 2022, le vendredi est un jour télétravaillé par 49 % des télétravailleurs.
Le télétravail aurait aussi un impact sur l'économie en général
Ce nouveau déséquilibre entre les jours de présence sur le lieu de travail bouleverse plus largement l’activité économique, explique l’Institut Paris régions. La fréquentation des lieux de loisirs, de culture et de shopping suit une courbe assez comparable à celle des lieux de travail, avec des vendredis 19 % inférieurs aux mardis, ce qui se manifeste de manière encore plus importante pour La Défense, le nord de la Plaine Saint-Denis, Issy Val de Seine… À partir des données GPS de trois centres commerciaux franciliens proches de zones d’emplois, on a même pu constater que la fréquentation le vendredi, jour qui était avant le covid le jour préféré pour se rendre au centre commercial, était désormais inférieure de 44 % à celle du jeudi. On peut penser qu’une préférence pour télétravailler les vendredis depuis un lieu destiné à passer le weekend expliquerait ce phénomène. Cependant, les études sur les routes et les trains ne voient pas de corrélation. La tendance des vendredis à la maison correspondrait donc plutôt à des raisons d’ordre personnel (moins de fatigue, préparation des activités du week-end…), selon l’enquête menée par BVA pour la Mass Transit Academy.
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