Rosetta : les six choses à savoir

Auteur(s)
Amandine Zirah
Publié le 10 novembre 2014 - 16:43
Mis à jour le 12 novembre 2014 - 21:12
Image
La sonde européenne Rosetta.
Crédits
©NASA/Reuters
La sonde Rosetta a quitté la Terre en 2004.
©NASA/Reuters
Après plus de 10 ans de voyage interplanétaire à bord de la sonde européenne Rosetta, le petit robot Philae s'est posé mercredi sur la comète Tchouri (alias 67P). Petit rappel de la mission, depuis le début.

Lancée en 2004 par l'Agence spatiale européenne (ESA) et après avoir parcouru 6,5 milliards de kilomètres depuis son départ de la Terre, la sonde européenne Rosetta a rejoint la comète 67P début août et a largué, ce mercredi 12 au matin, son robot Philae. Puis celui-ci s'est posé sur le sol de la comète avec succès dans l'après-midi.

Pour la première fois dans l'histoire spatiale, l'Homme a, au travers de cet atterisseur, posé ses pattes sur une comète. Une mission à hauts risques, à près de 500 millions de kilomètres de la Terre…

Qui est qui?

Philae, Rosetta, Tchouri, 67P, Tchourioumov-Guerassimenko: on en entend beaucoup parler mais personne ne s'y retrouve vraiment. Rosetta, du même nom que la sonde, est une mission spatiale de l'ESA dont l'objectif est de recueillir des données sur la composition de la comète 67P/Tchourioumov-Guérassimenko. Découverte en 1969 par l'astronome Klim Ivanovitch Tchourioumov sur une photo prise par Svetlana Ivanovna Guérassimenko, la comète, qui tire son nom des astronomes qui l'ont découverte, a été rebaptisée "Tchouri" et "67P" (classification de la comète), beaucoup plus facile à prononcer. Philae, lui, est le nom du petit robot que la sonde transportait. Il avait pour mission de se poser sur la comète -il a réussi- et d'analyser sa composition.

Sa mission

La mission Rosetta entre à présent dans une nouvelle phase. Dans l'immédiat, l’objectif pour la sonde était de larguer, ce mercredi 12 novembre, le robot Philae qu’elle transportait. Ce module scientifique de 100 kilos a ensuite atterri sur la comète en fin d'après-midi, et va maintenant recueillir un maximum d’informations sur sa composition et ainsi les envoyer à Rosetta. Une grande première mondiale qui doit aider les scientifiques à comprendre les origines du système solaire et, par conséquent, de la Terre. Cette mission, qui a coûté 1,3 milliard d'euros, leur permettront d'avoir un aperçu de ce à quoi ressemblait le monde, il y a 4,6 milliards d'années.

Son voyage

Si depuis quelques semaines, Rosetta occupe le devant de la scène spatiale, elle prépare son rendez-vous depuis plus de dix ans. A l'initiative de l'ESA, la sonde Rosetta est lancée de Kourou, en Guyane française, le 2 mars 2004. Son objectif: atteindre la comète 67P. Après avoir survolé trois fois la Terre, une fois Mars, et s'être approchée sur son trajet des astéroïdes Steins et Lutetia, la sonde est mise en état d'hibernation (juin 2011) pendant deux ans et demi pour économiser son énergie. Le 20 janvier dernier, elle est réveillée sans encombre par les ingénieurs de l'ESA afin de la préparer à l'accomplissement de sa mission. Elle était alors à 9 millions de kilomètres de sa cible. Depuis le mois d'août, la sonde spatiale est en orbite autour de la comète 67P.

L'atterrissage

Le site J, baptisé "Agilkia", est situé sur le petit lobe du noyau de la comète. La confirmation de l'atterrissage est parvenu sur Terre, ce mercredi 12, un peu après 17h (heure de Paris). Philae a été conçu pour s'ancrer au noyau et éviter un "rebond" sur la surface. Pourtant la zone retenue n'était pas sans défaut, elle présentait "plusieurs centaines de rochers" et des pentes supérieures à 30°. Au total, 18% de la zone étaient jugés impropres à l'atterrissage. Trois systèmes avaient été prévus pour assurer son ancrage: l'émission d'un gaz afin de le plaquer à la surface, deux harpons qui peuvent s'accrocher jusqu'à 2,5m de profondeur, et des vis au niveau de ses trois pieds.

Pourquoi cette comète?

La Terre et la comète 67P ont à peu près le même âge, soit 4,6 milliards d'années. La comète est un gros caillou (mais une petite comète), d'une vague forme de canard, de 4km de longueur. Selon les scientifiques, elle recèle peut-être encore les secrets de naissance de notre système solaire. "La comète est un objet primaire, très ancien, du système solaire (…) . Les astéroïdes et les comètes sont des morceaux qui ne se sont pas rassemblés pour former des planètes et ils sont assez représentatifs de la matière telle qu’elle était au tout début du système solaire", explique Gérard Brachet, ancien directeur général du Centre national d'études spatiales (CNES). 

Et maintenant?

La première phase d'activités scientifiques à la surface devait commencer environ une heure après l'atterrissage de Philae et durera 64 heures, soit la durée d'autonomie de la pile du robot. La suite dépendra de la capacité de Philae à recharger ses batteries grâce à ses panneaux solaires. La mission scientifique de Philae devrait arriver à son terme en mars 2015, a confirmé l'ESA. Il se désintègrera lorsque la comète se rapprochera du Soleil. De son côté, Rosetta poursuivra sa mission d'escorte de la comète pendant encore plusieurs mois. "Cette mission sans précédent (...) nous livrera des informations cruciales sur la formation du système solaire, la présence de l'eau, et peut-être l'origine de la vie sur Terre", a souligné l'ESA.

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