Stock de masques et communication contradictoire : l'État est jugé "fautif"
Le tribunal administratif de Paris a tranché ce mardi 28 juin : l’État a fauté en n'ayant pas fait de stocks "suffisants" de masques chirurgicaux avant l’épidémie... sans pour autant être responsable des contaminations Covid. Considéré comme "inutile" jusqu’à devenir obligatoire dans les lieux clos et publics, le port du masque a fait l'objet de plusieurs contradictions.
Une communication gouvernementale discordante
Le tribunal administratif de Paris a retenu plusieurs fautes de l'État concernant la gestion de la crise sanitaire avant mai 2020. La décision de justice a été rendue le 28 juin : l'État est reconnu "fautif" dans la "gestion du stock de masques antérieurement au covid-19", et de la "communication gouvernementale initiale relative au port du masque".
« Les Français ne pourront pas acheter de masque dans les pharmacies, car ce n'est pas nécessaire si l'on n'est pas malade » : Sibeth Ndiaye, 17 mars 2020.#MasqueObligatoirepic.twitter.com/Sp8x95LE37
— Anonyme Citoyen (@AnonymeCitoyen0) August 3, 2020
Après quoi ils sont rapidement devenus recommandés, puis obligatoires. Mais tout aussi rapidement, la France s'est retrouvée démunie à cause de son faible stock de masques (100 millions d’unités au début de l’épidémie), et a été la cible d'un nombre important de critiques. Certains des professionnels les plus exposés au virus, comme le personnel soignant ou encore les caissiers de supermarchés, ont affiché leur mécontentement. Ainsi, de nombreux opposants ont dénoncé un "mensonge" généralisé de la part de l'État.
Alors que certaines études démontrent une faible protection du virus par le port du masque, le tribunal lui-même a jugé que celui-ci n’était pas 100 % efficace contre la maladie.
Voir aussi : Les masques sont responsables d’un plus grand nombre de décès Covid, selon une étude
Au sujet de l'efficacité du masque, la justice souligne trois points. D’abord, la nature "aléatoire" de la transmission du virus. D’autre part, que le masque ne protège pas à coup sûr de la maladie. Et enfin, que l’État a privilégié d’autres moyens pour freiner le virus, tels que les gestes barrières. Suite aux accusations, le gouvernement s’est défendu en affirmant qu’il n’a fait que suivre les recommandations scientifiques concernant une maladie encore "inconnue". Aussi le tribunal considère-t-il que certaines accusations sont injustifiées — dénoncer le dépistage généralisé, par exemple.
Responsables, mais pas coupables ?
D’après Le Point, une trentaine de plaignants avait attaqué l’État en justice. Cependant, le tribunal administratif a rejeté la demande d’indemnisation des victimes du Covid ou de leurs ayants-droits décédés de la maladie, ne pouvant établir un lien de causalité direct entre l'action de l'État et la contamination des plaignants.
Par ailleurs, si le sujet du masque arrive enfin sur la table, notons que celui du passe sanitaire, de la politique vaccinale ou de l'indemnisation des effets secondaires commencent juste à être abordés ; ils sont donc loin d'être traités. Et pour cause ! Le nouveau gouvernement est d'ores et déjà lancé dans un nouvel épisode de gestion de crise sanitaire.
Voir aussi : Port du masque, vaccination, certificat covid de l'UE: une histoire sans fin?
Alors que l'OMS planche sur un traité relatif aux pandémies et que Bill Gates prédit l'arrivée prochaine d'un variant "plus mortel", la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon (vaincue aux législatives) lâche son chant du cygne : "Je demande aux Français de remettre le masque dans les transports", disait-elle solennellement, tout en évoquant la quatrième dose de vaccin.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.