Malformations génitales chez les nouveau-nés : une étude met en cause les produits chimiques

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JmC
Publié le 08 juin 2015 - 12:37
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Bébé Nouveau-né
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©Madaine/Flickr
Les bébés exposés aux produits chimiques pendant la grossesse ont des risques accrus de malformation.
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L'exposition à des produits chimiques comme les détergents ou les pesticides, pendant la grossesse, multiplierait par trois les risques de malformations génitales chez les nouveau-nés, selon une étude de deux chercheurs du CHU de Montpellier.

Nouvel effet néfaste de la pollution: des chercheurs viennent de mettre en évidence un risque accru de malformations génitales chez les nouveau-nés de sexe masculin quand leur mère a été exposée à certains produits chimiques (solvants, détergents, pesticides) pendant la grossesse.

Deux professeurs du CHU de Montpellier, Nicolas Kalfa (chirurgie pédiatrique) et Charles Sultan (endocrinologie pédiatrique), ont étudié pendant 5 ans dans les CHRU de Marseille, Bordeaux, Nice et Montpellier les cas de 600 enfants, dont 300 atteints d'"hypospadias", une anomalie de la verge qui touche 3 nouveau-nés sur 1.000 (l'orifice de l'urètre est anormalement positionné).

Il ressort de leur étude, publiée dans la revue European Urology, que ce risque de malformation est multiplié par trois si le foetus a été exposé, pendant la grossesse et au moment de la différenciation sexuelle, à des perturbateurs endocriniens, c'est-à-dire des produits chimiques.

Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques interférant avec la régulation hormonale des êtres vivants. Ils sont susceptibles de provoquer, même à très faibles doses, une grande variété d'effets sur le foetus, notamment sur la fertilité et l'apparition de cancers.

L'étude des chercheurs du CHU de Montpellier montre que certaines professions à risque sont très exposées à ces perturbateurs endocriniens: femme de ménage, coiffeuse, esthéticienne, laborantine pour la mère, homme de ménage, agriculteur, laborantin, mécanicien, peintre en bâtiment pour le père.

L'environnement du lieu d'habitation des parents intervient aussi dans ce risque de malformation des nouveau-nés. "La présence d'une usine d'incinération, d'une décharge, d'une usine chimique ou de culture intensive dans un rayon de 3 kilomètres autour du lieu d'habitation est plus fréquente dans le cas d'enfants hypospades", souligne le Pr Sultan. Cette étude, ajoute-t-il, "démontre pour la première fois que l'exposition professionnelle habitationnelle ou domestique, et a fortiori leur association, augmente fortement le risque de malformation génitale".

Outre le risque accru d'hypospadias, la pollution par produits chimiques entraîne également chez les nouveau-nés masculins une recrudescence des cas "de micro pénis et l'apparition de glande mammaire à la puberté", selon les chercheurs.

Le Pr Sultan travaille actuellement à une autre étude qui pourrait mettre en cause de la même façon les perturbateurs endocriniens dans les cas de précocité pubertaire chez les filles, "un phénomène inquiétant" et "de plus en plus important dans le sud de la France", selon lui.

 

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