L’isolement obligatoire des personnes testées positives et des cas contact dans les tuyaux
Auteur(s)
FranceSoir
Publié le 23 novembre 2020 - 15:06
Image
Crédits
Dillon Shook / Unsplash
Comment faire respecter l'isolement des personnes testées positives et des cas contacts ? Un casse-tête pour l'exécutif
Dillon Shook / Unsplash
La solution de l’isolement obligatoire sera-t-elle retenue par l’exécutif ? L’hypothèse de mesures coercitives suscite le débat et appelle la prudence.
Mais avec cette question, l’exécutif marche sur des œufs, quand bien même le conseil scientifique avait sonné l’alerte dès septembre sur le « non-respect des mesures d’isolement par une partie importante des personnes atteintes par le virus ou contacts à risques ».
Chef des urgences à l’hôpital Georges Pompidou de Paris, Philippe Juvin est encore plus clair :
« Aujourd’hui, dans les faits, il n’y a pas d’isolement. Ça ne sert à rien de tester des millions de Français si c’est pour ensuite les renvoyer chez eux lorsqu’ils sont positifs et infecter leur entourage »
Alors que faire ? La mise à disposition de chambres d’hôtel au premier déconfinement a été un flop monumental et les ARS sont bien dans l’incapacité de contacter les personnes malades, positives ou potentiellement positives « deux fois par jour pour s’assurer du respect des mesures d’isolement » (comme indiqué sur le site de l’Assurance maladie).
Proposition parlementaire
En réalité, ce sont les députés du groupe Agir Ensemble (majorité présidentielle) qui ont lancé le ballon d’essai en proposant de faire de l’auto-isolement « une obligation légale pour toute personne testée positive ou cas contact ».
« Des contrôles aléatoires seraient réalisés au domicile des personnes concernées. Tout manquement serait passible d’une amende de 10 000€ »
Pour le président de ce groupe, le député du Haut-Rhin Olivier Becht, cité par Le Monde, l’exécutif devrait miser sur « la peur du gendarme », se montrer « suffisamment dissuasif pour empêcher qu’une personne positive sorte de chez elle et continue à propager le virus ».
Une « option sur la table »
Des mesures coercitives pour faire respecter l’isolement, l’hypothèse n’est pas quoiqu'il en soit pas exclue par Matignon. Le Monde cite l’entourage du premier ministre : « c’est une option qu’on travaille juridiquement ». Car il est bien question aussi, de libertés individuelles.
D’ailleurs, les différents membres du gouvernement interrogés sur le sujet restent flous. Ainsi Olivier Véran jeudi soir :
« Cela fait l’objet d’un débat (…) Il n’y a pas de pays qui réussit dans mesures de gestion, de restrictions temporaires des libertés (…) Il faut peut-être améliorer les dispositifs d’isolement »
Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement :
« C’est une piste qui existe (…) ça nécessite une discussion et un débat démocratique parce qu’aujourd’hui dans la loi française, vous ne pouvez pas imposer à un malade de rester isolé parce qu’il est malade »
Le premier ministre Jean Castex s'interroge. En visite la semaine dernière à l’hôpital de Brest, il a ainsi fait remarquer :
« Je suis persuadé que vous avez des gens, si vous leur dites « vous avez une obligation de vous isoler », ils ne se feront pas tester »
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.