"Les enfants hurlent à la mort" : une préparatrice en pharmacie prend à partie le gouvernement
« Je suis devenue celle qui fait pleurer les enfants pour les tester coûte que coûte. » Sur Instagram, Lara décrit son calvaire, mais aussi celui des enfants et de leurs parents, dans les centres de dépistage Covid-19 depuis le lancement du nouveau protocole sanitaire pour les écoles. « Encore une fois, ce sont les enfants qui trinquent de la folie des adultes... », s’insurge-t-elle.
Des protocoles sanitaires chimériques constamment en évolution
Dans sa lettre ouverte publiée sur Instagram, qui en un peu plus de 24 h a déjà récolté plus de 500 000 "j'aime", Lara, préparatrice en pharmacie, interpelle vigoureusement le gouvernement. Accompagnée d’une photo où elle se montre écouvillon en main, coiffée d'une charlotte et habillée d'une visière, d'un masque, et d'une blouse, elle rapporte en quelques lignes le supplice infligé aux parents et enfants depuis la mise en œuvre du nouveau protocole sanitaire imaginé par l’exécutif pour les établissements scolaires depuis le retour des vacances de Noël.
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Si un cas positif est détecté dans une classe, tous les écoliers sont contraints de se faire tester à J+0, puis à J+2 et J+4. Une situation peu commode pour de nombreux parents, qui suscite de surcroit exaspération et incompréhension chez beaucoup de Français, perdus dans le va-et-vient incessant des consignes sanitaires gouvernementales.
C’est d’ailleurs ce que Lara commence par noter : « Les protocoles sanitaires changent en permanence. Les patients sont perdus, et nous aussi ». Et de pointer du doigt l'absurdité des mesures : « On ne peut pas tester une école entière à 19 h parce qu’il y a un cas positif dans toutes les classes. »
Des enfants culpabilisés qui « hurlent à la mort »
Elle évoque ensuite le cauchemar des enfants, obligés de se dépister à tout bout de champ : « Les enfants pleurent, se débattent, hurlent à la mort, sont maintenus de force par leurs parents, eux aussi, à bout ». La préparatrice ne cache pas la profonde douleur que lui cause ce spectacle dont elle se lamente d’être l’une des protagonistes : « Je suis devenue celle qui fait pleurer les enfants pour les tester coûte que coûte. »
Ces scènes deviennent parfois trop éprouvantes et la poussent à tenter de refuser de pratiquer un test dans ces conditions… Tenter, car elle succombe vite à la pression exercée par des parents en détresse : « C'est alors que le parent me supplie en pleurant de tester et d'infliger cette souffrance à son enfant sinon il ne pourra pas retourner à l'école et le parent doit travailler ».
Pour en finir avec cette besogne, si certains parents en viennent à implorer, d’autres n’hésitent pas à insulter : « Parfois je me fais assaillir, insulter des tous les noms, l'impression d'être jetée en pâture aux loups, parce que je dis non. » Une situation dont elle attribue la faute à la légèreté des décisions prises par le pouvoir en place : « Les patients ne comprennent pas ce non, ben oui ! Partout les politiques disent d'aller en pharmacie se faire tester… ! »
Gare aux petits qui auront le malheur de décrocher un test positif, parfois voués à la vindicte de leurs parents : « Je vois alors des parents paniquer, pleurer, gronder, punir et menacer l'enfant qui "n'a pas fait assez attention à l'école" ».
Le difficile parcours de l’enfant contaminé ne s’arrête malheureusement pas là. Vient ensuite le traitement préconisé par le gouvernement pour « se protéger et protéger les autres » : l’isolement. Quoi de mieux pour un enfant ? « Parfois les parents me disent : elle va être enfermée dans sa chambre pendant une semaine, les repas seront servis sur un plateau qu'on posera devant sa porte, pas de câlin, pas de bisou jusqu'à qu’elle puisse sortir de l'isolement », raconte Lara non sans faire part de son effarement face à la brutalité de la mesure.
« Allô le gouvernement ? »
Face à cette situation, Lara « pleure » quand elle sort du travail : « Je pleure d'être celle qui martyrise les enfants, celle qui fait pleurer les enfants et leurs parents, celle qui doit tester de force des dizaines d'enfants à la sortie de l'école. » Et de dénoncer l’insanité de ces mesures : « Encore une fois, ce sont les enfants qui trinquent de la folie des adultes... »
« Allo le gouvernement????? », écrit-elle à destination de l’exécutif en fin de publication.
Bien qu'il soit moins virulent que le Delta, c'est du fait de la contagiosité d'Omicron que les enfants paient un lourd tribut en cas de test positif. Même en l’absence complète de symptômes de la maladie.
Depuis deux ans, les mesures sanitaires ne sont pas sans conséquences pour la santé psychologique des enfants. Comme ne cesse d’alerter la psychologue Marie-Estelle Dupont, elles ont abouti à une augmentation de 299 % des tentatives de suicides et de suicides chez les moins de quinze ans en novembre-décembre 2020.
Marie-Estelle Dupont au sujet du mal-être des adolescents : «En novembre-décembre 2020, nous avons 299% d'augmentation de tentatives de suicides et de suicides chez les moins de quinze ans» dans #HDPros pic.twitter.com/pihJ0yAlPC
— CNEWS (@CNEWS) October 21, 2021
En revanche, derrière l'explosion du nombre de tests, se cache le business du « quoi qu'il en coûte » qui se chiffre à plusieurs milliards d’euros. D’après le ministre du Budget, Olivier Dussopt, le contribuable devra s’acquitter d’une facture de tests de dépistage d’environ six milliards d’euros pour l’année 2021. Le 9 janvier, plus de 296 000 nouveaux cas ont été recensés. Entre le 31 décembre et le 6 janvier, 9,5 millions de tests ont été réalisés en France, rapportait BFMTV.
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