L'Ordre des médecins s'inquiète de "l'abandonnisme" des étudiants
DÉPÊCHE — Le taux d'abandon des étudiants en médecine inquiète l'Ordre des médecins, qui a fait état ce jour de "très forts indices" d'une "désaffection" liée aux "conditions d'exercice" d'un métier devenu "pas attractif pour les jeunes".
Les carabins rendraient-ils les armes ? C'est ce que déplore le vice-président de l'Ordre de médecins, Jean-Marcel Mourgues, évoquant lors d'une conférence de presse "des remontées, qu'il convient de vérifier, sur un 'abandonnisme' dans les études médicales".
Bien que cela "ne concerne pas que les médecins", il fait néanmoins le lien avec les récentes réformes des premier et deuxième cycles du cursus de médecine.
Le président de l'Ordre, François Arnault, a cependant souligné que les abandons sont fréquents en fin d'études. Il assure que même "après dix ans d'études, certains n'exercent pas ce métier".
Autant "d'indices très forts", selon lui, "que la désaffection des jeunes se fait sur les conditions d'exercice actuelles", qui ont un effet dissuasif à l'hôpital comme en cabinet libéral. Sur ce sujet, il regrette que l'État "écoute, mais ne passe pas aux actes". Au contraire, "il continue de charger la barque des médecins", au risque que "ceux qui débutent renoncent à s'installer" et que "ceux qui sont en fin de carrière partent plus tôt".
Or, les retraités et les remplaçants sont chaque année plus nombreux parmi les 234 000 médecins en activité, comme en atteste l'édition 2023 de l'atlas démographique de l'Ordre.
Publié mercredi, ce document confirme les tendances de fond de la profession : plus de généralistes et moins de spécialistes, plus de salariés et moins de libéraux, une part croissante de praticiens diplômés à l'étranger (12,5% en moyenne, plus chez les spécialistes et les chirurgiens).
Surtout, "les inégalités territoriales persistent et se creusent", a souligné le Dr Mourgues, en particulier chez les généralistes, les médecins privilégiant notamment le littoral atlantique et les reliefs savoyards.
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