Ivermectine : bras de fer entre l'India Bar Association et l'OMS

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Publié le 15 juin 2021 - 21:43
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Me Dipali Ojha
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L’ivermectine, objet d’une bataille sans précèdent en Inde. L’OMS de plus en plus proche d’être assignée par l’India Bar Association

L’India Bar Association, représentée par Me Dipali Ojha, vient de délivrer une seconde mise en demeure au Dr Soumya Swaminathan (Directrice Scientifique de l’OMS), Dr Tedros Ghebreyesus (Directeur Général de l’OMS) et Dr Sunil Kumar (Direction générale des services de santé en Inde DGHS).

Voir aussi : Debriefing avec Me Dipali Ojha

Cette mise en demeure reprend la précédente mise en demeure du Dr Soumya Swaminathan, qui lui intimait de répondre de son rôle dans l’avis de l’OMS qui indiquait de ne pas recommander l’ivermectine comme traitement contre le Covid, ainsi que de ses communications subjectives. Le ministère de la Santé indien a inclus ce médicament pour le traitement des cas modérés depuis avril 2021 à côté de l’hydroxychloroquine.

Une controverse est apparue fin mai 2021

La DGHS, un département du ministère de la Santé indien, a retiré l’ivermectine ainsi que d’autres traitements précoces de son document, entraînant ainsi une confusion puisque les lignes directrice du ministère de la Santé incluent l’ivermectine.

Le 27 mai 2021, la DGHS aurait publié les « Lignes directrices complètes pour la prise en charge des patients COVID-19 » qui ont abandonné plusieurs médicaments, dont « l’ivermectine ». En fait, conformément à la déclaration de compétences du DGHS telle qu’elle est énoncée sur son site web, il ne s’agit que d’un dépositaire et n’est ni l’autorité décisionnelle finale, ni des protocoles définitifs. Le site web affiche bien en vue ce qui suit sur sa page d’accueil :

La Direction générale des services de santé (Dte.GHS) est un dépositaire des connaissances techniques concernant la santé publique, l’éducation médicale et les soins de santé. Il s’agit d’une organisation rattachée au ministère de la Santé et de la Protection de la famille. La DGHS est dirigée par le Directeur général des services de santé (DGHS), un agent des Services centraux de santé, qui fournit des conseils techniques sur toutes les questions médicales et de santé publique au ministère de la Santé et de la Protection de la famille.

Une décision de justice en faveur de l’usage de l’ivermectine dans l’état de Goa, ignorée par la DGHS

Le 28 mai 2021, une décision en faveur de l’ivermectine était rendue par la Haute Cour de Bombay :

Après avoir entendu toutes les parties et tous les juristes du Gouvernement de l’État et de l’Union indienne, la Haute Cour a accepté l’affidavit du Gouvernement de l’État dans lequel il est expressément mentionné que l’avis de l’OMS est vicié. La Haute Cour d’honneur a confirmé les directives et protocoles du Conseil indien de la recherche médicale (ICMR) à l’appui de l’utilisation de l’ivermectine et a refusé d’accepter l’avis « défectueux » de l’OMS.

Sur Twitter, Dr Soumya Swaminathan se réjouie de la décision de la DGHS de supprimer l’ivermectine ainsi que de l'arrivée des différents vaccins. Mais elle a la facheuse habitude de supprimer certains de ses tweets...

Un article de NakedCapitalism du 8 juin 2021 amène un début d’explication :

  • Après que l’Inde a finalement maîtrisé sa deuxième vague mortelle, l’un de ses régulateurs de la santé vient de retirer l’une de ses principales lignes de défense.
  • Alors que d’autres pays de la région en avaient déjà tiré des leçons ; l’Indonésie vient d’approuver l’utilisation de l’ivermectine à Kudus, un cluster de contagion locale. 
  • Cette approbation est la dernière chose que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les sociétés pharmaceutiques, dont elle représente largement les intérêts, veulent.
  • À ce titre, il n’était pas surprenant que l’OMS se réjouisse de l’inversion de la politique de la DGHS. « Lignes directrices fondées sur des données probantes de @mohfw DGHS – des directives simples, rationnelles et claires pour les médecins », a tweeté Soumya Swaminathan, scientifique en chef de l’OMS, d’origine indienne. Avant de rajouter « cela devrait être traduit et diffusé dans toutes les langues indiennes. »

D’après l’auteur à succès du NewYorkTimes « Je ne connais pas une plus grande histoire dans le monde en ce moment que celle de l’Ivermectine » - il y a trois explications possibles à l’opposition des régulateurs de la santé mondiale à l’utilisation d’un médicament très prometteur et bien toléré sur l’étiquette tel que l’ivermectine :

  • En tant que générique, l’ivermectine est bon marché et largement disponible, ce qui signifie qu’il y aurait beaucoup moins d’argent à gagner pour Big Pharma si elle devenait le traitement précoce de premier plan contre le covid-19.
  • D’autres sociétés pharmaceutiques développent leurs propres nouveaux traitements contre le covid-19, qui devraient concurrencer directement l’ivermectine.  
  • Si elle est approuvée comme traitement contre le covid-19, l’ivermectine pourrait même menacer l’autorisation d’utilisation d’urgence accordée aux vaccins contre le covid-19.

Il convient de noter que, bien que la DGHS ait abandonné la plupart des options de traitement hors brevet bon marché contre le covid-19, y compris les multivitamines, les médicaments brevetés plus onéreux continuent d’obtenir le feu vert. Il s’agit notamment de l’antiviral Remdesivir de Gilead, dont le coût est prohibitif, que la DGHS continue de recommander pour « certains patients covid-19 hospitalisés modérés / sévères », même s’il ne s’agit que d’un médicament expérimental susceptible de nuire. Elle a également autorisé l’utilisation du médicament anti-inflammatoire Tocilizumab, qui coûte des centaines de dollars par dose.

Avec cette mise en demeure, c’est un nouveau bras de fer entre l’IBA et l’OMS. La bataille de l’ivermectine prend forme en Inde.

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