Israël : la corrélation entre la couverture vaccinale et la prévention des Covid sévères est-elle constatée ?
TRIBUNE/ANALYSE : Dans sa conférence de presse du 18 février dernier, le ministre de la Santé Olivier Véran a dit qu’on ne dispose pas encore de données fiables pour savoir si la vaccination permet d’éviter les formes graves et les hospitalisations.
Conf de presse 18/02 : Réponse d'@olivierveran à la journaliste d'@Europe1 qui pose la question du maintien de la restriction des visites en EHPAD : "Aucun pays européen ne dispose des données sur l'efficacité du #Vaccin contre les formes graves de #COVID19"#DictatureSanitaire pic.twitter.com/8uoIEal4DU
— BenedSenlis_Я ✝️=♥#GiletJaune - Mat.19370 (@Benedsenlis) February 23, 2021
Le Collectif citoyen s’est intéressé à cette question qui lui parait essentielle et cruciale. En effet, toutes les mesures actuelles de privation des libertés sont prises pour éviter la saturation de notre système de santé. C’est-à-dire pour éviter l’arrivée de patients Covid sévères à l’hôpital et surtout en réanimation.
Pour essayer de répondre à cette question rien ne vaut les données réelles d’Israël, pays qualifié de « laboratoire de l’efficacité vaccinale » dont l’analyse a été détaillée par le Dr Gérard Delepine
Nous nous sommes appuyés sur les données COVID-19 officielles du site du ministère israélien de la Santé dont la traduction de l’hébreu vers l’anglais ou le français a été faite avec le service de traduction en ligne de Google et vérifié par le service DeepL.com.
Le site fournit des données historiques très précises sur la couverture vaccinale ainsi que les données classiques du suivi de la pandémie à savoir : les nouveaux cas, le taux de positivité des tests, les données hospitalières.
Pour analyser l’impact de la vaccination sur la dynamique hospitalière et en particulier les cas graves, nous avons analysé deux séries temporelles de données : la couverture vaccinale et le nombre de nouveaux patients sévères Covid-19 depuis le début la compagne de vaccination. Pour lisser la dynamique des cas sévères, nous avons utilisé la moyenne sur sept jours de cette série. La couverture vaccinale est exprimée par le pourcentage de la population ayant eu deux injections du vaccin et le pourcentage de la population ayant reçu une seule dose.
A partir de ce graphique, nous remarquons que depuis le 19 février et jusqu’au 08 mars1, le nombre de nouveaux patients sévères est sur un plateau situé à 90 patients sévères par jour. Et ceci malgré une couverture vaccinale assez élevée: 41.5% de la population a déjà reçu deux injections et 53.72% de la population avec une seule injection. Soit plus de 95% de la population à risque ayant reçu au moins une injection.
Sachant que la population à risque de faire les formes sévères est la population âgée et que cette dernière bénéficie d’une grande couverture vaccinale, on peut légitimement avoir des doutes sur l’efficacité, du vaccin utilisé en Israël, sur la prévention de cas sévères. A titre d’illustration 89.5% des 70-79 ans ont déjà eu deux injections du vaccin comme 62% des 40-49 ans. Bien évidemment, en Israël, plus la tranche d’âge est élevée plus la couverture vaccinale est aussi élevée. Le graphique de couverture vaccinale par tranche d’âge ci-dessous illustre parfaitement cette caractéristique de la politique vaccinale.
Rappelons que l’étude sur laquelle s’est basée la FDA pour donner son aval au vaccin Pfizer/BioNtech évalua, en terme d’efficacité, la manifestation de signes cliniques COVID-19 sans étude approfondie sur la protection du COVID sévère. On peut aussi noter que Pfizer a retiré sa demande d’autorisation pour son vaccin en Inde devant une demande d’étude complémentaire du régulateur indien.
Le site du ministère de la Santé israélien ne fournit pas les caractéristiques complètes des nouveaux patients sévères en terme de classe d’âge ni du caractère vaccinal (vacciné ou non) de ces nouveaux patients sévères, il est donc impossible d’approfondir d’avantage cette analyse.
Un dernier résultat intéressant que nous avons observé en confrontant la dynamique des patients graves face à la dynamique épidémique mesurée par le taux de positivité des tests. Nous constatons à partir du résultat, de cette analyse, illustré par graphique ci-dessus que malgré la dynamique baissière de l’épidémie, la dynamique des nouveaux patients sévères reste sur un plateau. Bien évidemment la variable « taux de positivité » est à prendre avec prudence. Elle peut refléter d’autres facteurs hors la dynamique pandémique pure.
A la lumière des données dont nous disposons actuellement :
« sur les 3 dernières semaines, aucune corrélation entre la couverture vaccinale et la prévention des formes COVID sévères ne peut être constatée. »
Une analyse plus approfondie des données et des caractéristiques du flux des nouveaux patients sévères est nécessaire pour arriver à une évaluation plus précise du caractère préventif des formes sévères du vaccin Pfizer/bioNtech. La prévention des formes sévères est bien évidement la caractéristique la plus recherchée des vaccins contre le SARS-COV-2 car seule celle-ci permet de diminuer la pression sur les systèmes de santé.
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