Covid-19 : le vaccin Moderna pour les bébés, bientôt approuvé par la FDA ?

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FranceSoir
Publié le 15 juin 2022 - 15:10
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La FDA valide l'efficacité du vaccin Moderna chez les bébés
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JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
À ce jour, le vaccin Moderna n’est autorisé qu’aux personnes de plus de dix-huit ans aux États-Unis.
JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

Selon l’Agence américaine des médicaments (FDA), les données des essais cliniques par Moderna confirment l’efficacité de son vaccin pour les enfants âgés de six mois à cinq ans. L'autorité régulatrice doit se prononcer la semaine prochaine sur l’autorisation de vacciner les bébés.

Des chiffres "cohérents avec l’efficacité observée contre Omicron"

Selon la FDA, et comme le rapporte Le Washington Post, les essais cliniques conduits par Moderna rapportent une efficacité de 51 % contre les cas symptomatiques chez les bébés âgés de six mois à moins de deux ans. En ce qui concerne les enfants de deux à cinq ans, l’efficacité du vaccin n’est que de 37 %.

Un article de BFM TV publié le 10 juin confirme que la FDA doit se prononcer dès la semaine prochaine pour autoriser le vaccin pédiatrique contre le Covid-19.

Le taux d'ARN messager par dose varie en fonction des tranches d'âge. Pour les adultes et pour les adolescents de 12 à 17 ans, la même dose est administrée, à savoir 100 microgrammes pour chaque injection. Concernant les enfants, une dose pédiatrique de 50 microgrammes est prescrite à la catégorie d'âge de six à onze ans. Enfin, pour les enfants de six mois à cinq ans, un dosage par 25 microgrammes par injection a été prévue. 

Un vaccin qui soulève des interrogations

Depuis le début de la mise sur le marché des vaccins, les autorités sanitaires ont affirmé que les injections de Moderna étaient efficaces contre les cas graves de la maladie. Pourtant, au sein même de l’Organisation mondiale de la Santé, le sujet de la vaccination pédiatrique divise toujours.

À la fin de l’année 2021, le directeur général de l’OMS Tedros Gebreyesus s’est heurté aux fervents défenseurs de la vaccination pédiatrique. Le patron de l’Organisation a martelé que les enfants ne présentent pas de formes graves de la maladie, soulignant que les doses doivent être en priorité adressées aux pays pauvres. 

Voir aussi : Des pays déjà lancés dans la vaccination des enfants, malgré un sérieux manque d'arguments

L'efficacité des vaccins ARNm a été remise en cause, notamment pour les personnes ne présentant pas de comorbidités. Selon une conférence de presse virtuelle du 18 juin 2021, en rapport avec le Covid-19, l’OMS aurait déclaré être déçue par le vaccin CureVac, mais également par les injections ARNm en général.

"Oui, il a été décevant de voir les résultats de CureVac avec une efficacité inférieure à 50 %, qui est la référence que nous avions fixée. Comme vous l'avez mentionné, l'OMS a élaboré très tôt, dans le cadre du plan directeur de R&D pour la prévention des épidémies, les profils de produits cibles pour un vaccin efficace et sûr, en fixant une efficacité minimale de 50 %, la limite inférieure de l'intervalle de confiance ne devant pas être inférieure à 30 %."

À cela s'ajoute : "Il était très encourageant de voir tant de vaccins dont l'efficacité était bien supérieure à la valeur de référence de 50 %, et c'est pourquoi je pense que c'est encore plus décevant, car nous nous attendions à ce que les vaccins à ARNm donnent de bons résultats."

De son côté, la FDA a déclaré : "Même si l'efficacité du vaccin [...] chez les enfants de six mois à cinq ans est plus basse que celle observée dans les études chez les adultes et les enfants plus âgés, elle est cohérente avec l'efficacité observée contre omicron chez les adultes en conditions réelles."

Pour le moment, les injections Moderna ne sont autorisées qu’aux personnes de plus de dix-huit ans aux États-Unis, mais à ce jour, aucun vaccin n’est autorisé pour les enfants de moins de cinq ans.

Voir aussi : Robert Malone : son plaidoyer contre la vaccination des enfants

Une vaccination quasi obsolète ?

La stratégie vaccinale de masse a été ralentie en raison du variant Omicron qui présente une létalité sept fois inférieure à celle du Delta, d'où la légitimité de s'interroger quant à la nécessité des doses de rappel.

Ces propos sont d'ailleurs argumentés par l'étude d'Authorea établie par l'équipe de Jacques Fantini, professeur de biochimie.

L'étude rapporte que "l'efficacité de la vaccination Covid-19 est déterminée par les réponses immunitaires cellulaires et humorales, et pour ces dernières, par l'équilibre entre les anticorps neutralisants et les anticorps facilitant l'infection". Les propos soutenus au sein de l'étude amènent à indiquer "que l'équilibre entre les anticorps facilitateurs et neutralisants chez les personnes vaccinées est en faveur de la neutralisation pour la souche Wuhan, les variants alpha et bêta, mais pas pour gamma, delta, lambda et mu".

Par ailleurs, Jean-Marc Sabatier, directeur de recherche au CNRS, qui a également participé à l'étude auprès de Jacques Fantini et son équipe, considère que la vaccination élaborée à partir de la protéine Spike de la souche sauvage de Wuhan est obsolète. Si la vaccination a pu fonctionner pour les variants apparus peu de temps après le virus d'origine, le problème a surgi avec le sérotype viral Delta et s'est confirmé avec Omicron et ses sous-variants. En effet, ces derniers variants ont suivi le phénomène ADE (Antibody Dependant Enhancement) qui est la facilitation de l'infection par les anticorps. Un phénomène inquiétant puisque le biologiste pense les personnes vaccinées pourraient faire des formes plus sévères de la maladie, parce que ces anticorps facilitants réussiraient à se fixer sur les nouveaux variants. 

Voir aussi : Immunité, vaccins, effets indésirables, traitements : l'analyse de Jean-Marc Sabatier

 

Péricardite et myocardite, les risques liés à la vaccination

Les risques d’effets indésirables liés à la vaccination Moderna incluent les pathologies de myocardite et péricardite, en particulier chez les hommes âgés de 18 à 24 ans, a souligné Le Figaro en janvier 2022.

Plus de 1 200 cas de myocardite (inflammation du muscle cardiaque) et péricardite (inflammation de la membrane qui entoure le cœur) ont été signalés à la Vaccine Adverse Event Reporting System (VAERS) en juin 2021. Suite à cela, la FDA a demandé aux leaders de l'industrie pharmaceutique Pfizer et Moderna de fournir des informations plus précises.

Voir aussi : Explosion des effets secondaires suite à la vaccination contre le Covid aux États-Unis

C'est un véritable coup de théâtre pour ceux ayant nié le lien entre ces inflammations cardiaques et la vaccination, car le 11 juin, une étude The Lancet a confirmé le risque élevé de myocardite après les injections de Pfizer et de Moderna.  

Le vaccin Nuvaxovid, développé par la société Novavax, pourrait-il être plus efficace que ses concurrents ? Un article de Ouest France rapporte que la FDA s'est inquiété des potentiels risques de myocardites avec ce vaccin. Ces risques ont été relevés lors d’essais cliniques sur un groupe, mais de son côté, l’entreprise pharmaceutique a affirmé : "Nous pensons qu’il n’y a pas de preuve suffisante pour établir une relation causale."

D'ici à quelques jours, un comité consultatif d’experts doit se réunir pour discuter de la demande d’autorisation du vaccin Moderna pédiatrique. De son côté, le géant Pfizer attend le verdict des autorités américaines pour administrer son vaccin en trois doses pour les enfants de moins de cinq ans.

Voir aussi : Covid-19: AstraZeneca, Pfizer, Moderna... Vers un abonnement vaccinal pour tous ?

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