Eau potable et pesticides : Un rapport officiel met en cause le gouvernement

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France-Soir
Publié le 19 novembre 2024 - 21:15
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Le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau, le 4 juillet 2022
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AFP/Archives - Ludovic MARIN
L'ancien ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, le 4 juillet 2022.
AFP/Archives - Ludovic MARIN

La qualité de l'eau potable est gravement compromise pour plus de dix millions de Français, et le gouvernement ne fait absolument rien pour que cela change. Voilà ce que révèle un rapport confidentiel de quelque 600 pages signé par trois inspections générales (agriculture, santé, transition écologique), et publié par le média en ligne Contexte. 

"Sans mesures préventives ambitieuses et ciblées, la reconquête de la qualité des eaux est illusoire", annoncent d'emblée les inspecteurs, qui qualifient clairement les politiques de protection des captages d’eau face aux pesticides "d’échec global". Abandonné dans un tiroir depuis mai, leur rapport n’a conduit à aucune action concrète, malgré des recommandations jugées urgentes.

Selon leurs recherches, depuis 1980, la France a vu disparaître 12 500 captages d’eau potable, souvent à cause de pollutions diffuses. Seuls 33 000 captages subsistent, de plus en plus menacés par les résidus chimiques, dont certains polluants dits "éternels". L’absence de surveillance systématique de nombreux métabolites exacerbe le problème. 

"Sur ce sujet, l’État est complètement défaillant", selon Alain Rousset, président du comité Adour-Garonne. Les collectivités, déjà sous pression financière, sont contraintes d’assumer les coûts croissants des traitements de dépollution, impactant directement la facture des consommateurs sans vraiment résoudre le problème.

Alors que des solutions semblent exister — comme interdire les pesticides sur les aires de captage à risque ou renforcer l’accompagnement des agriculteurs vers des pratiques durables —, aucune n’a été adoptée. Pire, le projet de budget 2025 prévoit de ponctionner 130 millions d’euros aux agences de l’eau, jugées essentielles pour financer la dépollution. Pour le député écologiste Jean-Claude Raux, ce choix s’apparente à une "dissimulation" et à une "mise en danger délibérée" de la santé publique.

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