Bientôt une pandémie tous les dix ans ?
Faut-il s’attendre à vivre une pandémie du type de celle de Covid-19 tous les dix ans ? C’est tout à fait possible, des chercheurs qui estiment qu'il serait 100 fois moins coûteux de prévenir les pandémies que d'attendre qu'elles se déclarent.
Ces derniers mois, 22 scientifiques internationaux se sont réunis pour répondre à deux questions : comment les pandémies émergent-elles ? Et comment peut-on les prévenir ? Ils ont analysé 700 références scientifiques : selon leur rapport publié par la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), 70% des maladies émergentes (telles qu’Ebola ou Zika) et presque toutes les pandémies connues (VIH ou Covid-19) sont des zoonoses. Traduction : elles sont causées par des virus d’origine animale.
Or parmi les 1,7 million de virus qu'on estime ne pas avoir encore découvert, entre 540 000 et 850 000 pourraient potentiellement infecter les humains. « Ce qui pourrait vouloir dire, explique le chercheur Peter Daszka, co-auteur du rapport, que d’ici peu, nous pourrions avoir une pandémie tous les dix ans. Les gérer comme nous le faisons avec le coronavirus n’est pas une solution durable. » Le risque, c’est, notamment, une récession économique continue pour tous les pays. La solution ? La prévention. Espérer contenir et contrôler les maladies après leur apparition grâce aux vaccins et aux thérapies n’est pas suffisant.
Les dégâts causés par l'activité humaine au cœur du problème
L’origine du problème est essentiellement liée à l’activité humaine. Les mêmes activités humaines qui sont à l’origine du changement climatique et de la perte de biodiversité entraînent également des risques sanitaires par leur impact sur notre environnement. « Expansion et intensification de l’agriculture, commerce, production et consommation non durables perturbent la nature et augmentent les contacts entre la faune, le bétail, les agents pathogènes et les humains. C’est, martèle le chercheur, la voie vers les pandémies ».
Surveiller les maladies émergentes comme des terroristes
Le groupe de chercheurs préconise deux approches face aux risques de pandémies :
- Surveiller, comme dans les cellules antiterroristes, constamment, écouter les rumeurs de maladies émergentes locales pour pouvoir, dès le début d’une épidémie, la contrôler et l’enrayer
- Changer radicalement de mode de consommation et d’exploitation. Notamment en réduisant la consommation non durable de produits provenant des zones de réservoirs de maladies émergentes, ainsi que celle de produits issus de l’élevage.
Coûteuse cette transformation de nos méthodes de production et de nos modes de consommation ? Moins que de devoir faire face à de nouvelles épidémies : les maladies émergentes coûtent de mille milliards de dollars de dommage économique par an. Opter pour une prévention, qui doit passer par la réduction du commerce des espèces sauvages, le changement d’utilisation des terres et une surveillance plus importante, coûterait entre 40 et 58 milliards de dollars par an.
A lire aussi : La fatigue pandémique fait rage : quels sont ses symptômes, comment la combattre ?
Le journaliste de FranceTvSlash Hugo Clément a publié une vidéo sur le sujet
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.