Seine-et-Marne : un laboratoire, fabriquant des cosmétiques de contrefaçon, démantelé
La douane a annoncé ce mercredi 4 avoir démantelé en décembre un laboratoire en Seine-et-Marne fabriquant des cosmétiques de contrefaçon: une découverte "exceptionnelle", la plupart des imitations n'étant pas produites sur le territoire national. "C'est au terme de plusieurs semaines d'investigation que les douaniers ont procédé au contrôle d'un laboratoire situé dans le département de la Seine-et-Marne", indique un communiqué de la douane.
Les enquêteurs de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) ont mis au jour en décembre "une double activité de production": ce laboratoire fabriquait à la fois, sous sa propre marque, des produits cosmétiques destinés à l'exportation, et des articles pour le soin du corps et du visage, contrefaçons de produits vendus dans les pharmacies. Les investigations ont mené les enquêteurs vers une seconde société dans le même département, où étaient stockés 45.000 produits de contrefaçon, 45.000 conditionnements (tubes, flacons, petits pots, capsules...) et des emballages. Quelques jours plus tard, un autre point de stockage est découvert dans le Calvados: 17.000 autres produits cosmétiques contrefaits et 50.000 conditionnements vides sont retrouvés.
"Il s'agit d'une affaire exceptionnelle et sans précédent non seulement parce qu'il s'agit d'un laboratoire ayant une double activité mais aussi parce que le lieu de fabrication de ces produits cosmétiques se situait sur le territoire national", ont souligné les services douaniers, précisant qu'en 2015 ils avaient intercepté 7,7 millions de contrefaçons, tous types de produits confondus. Après analyse, il s'est avéré que "les produits n'étaient pas dangereux" pour la santé, a expliqué à l'AFP Bruno Collin, chef de l'unité de la DNRED qui a mené l'opération. Le nom de la marque contrefaite n'a, à sa demande, pas été révélé. "Cette production durait depuis un certain temps, au moins deux ans, et avait vocation à perdurer", a ajouté M. Collin.
La contrefaçon représenterait 10% du marché mondial des cosmétiques, et touche davantage les parfums que les crèmes de soin, a rappelé à l'AFP Emmanuelle Gourbin, directrice des affaires juridiques et sociales de la Fédération des entreprises de la beauté (Febea). Souvent vendus sur internet ou par des vendeurs à la sauvette sur des marchés, les cosmétiques contrefaits que l'on retrouve en Europe sont généralement fabriqués en Chine et en Turquie, selon Mme Gourbin.
Derrière ce trafic se trouvent généralement des réseaux criminels aux "ramifications incroyables" et très difficiles à démanteler, ajoute-t-elle. L'industrie cosmétique "légitime" perd environ 4,7 milliards d'euros de recettes chaque année sur le marché européen, en raison de la présence de produits de beauté contrefaits: soit 7,8% des ventes du secteur et une perte de près de 50.000 emplois, selon une étude de l'Office européen de l'harmonisation dans le marché intérieur, publiée en 2015.
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