Salah Abdeslam a passé sa première nuit en prison

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 20 mars 2016 - 10:08
Image
La prison de Bruges.
Crédits
©Stéphane Demasure/AFP
Salah Abdeslam a passé sa première nuit en prison en Belgique après avoir refusé son extradition vers la France.
©Stéphane Demasure/AFP
Au lendemain de son arrestation, Salah Abdeslam a été inculpé en Belgique de "participation à des assassinats terroristes" et de "participation aux activités d'un groupe terroriste". Le suspect-clé des attentats du 13 novembre vient de passer sa première nuit à la prison de Bruges, dans le nord de la Belgique.

Salah Abdeslam, suspect-clé des meurtriers attentats de Paris arrêté à Bruxelles, a passé sa première nuit en prison en Belgique après avoir refusé son extradition vers la France, ce qui n'empêchera pas son transfèrement. Salah Abdeslam était l'homme le plus recherché d'Europe depuis les attentats djihadistes du 13 novembre, qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés dans la capitale française, jusqu'à son arrestation vendredi 18 à Bruxelles. Il a été transféré samedi à la prison de Bruges, dans le nord de la Belgique.

Il a déclaré aux enquêteurs belges qu'il "voulait se faire exploser au stade de France" à Paris le soir des attentats mais qu'il avait fait "machine arrière", a déclaré le procureur de Paris, François Molins. Son frère Brahim Abdeslam s'est fait exploser le 13 novembre dans l'est de Paris. Salah Abdeslam, Français âgé de 26 ans, apparaît "comme ayant eu un rôle central dans la constitution des commandos du 13 novembre" et "dans la préparation logistique des attentats", a précisé le procureur lors d'une conférence de presse à Paris.

Il avait abandonné une ceinture explosive dans le sud de la capitale française, appelé à la rescousse deux amis bruxellois et échappé à trois barrages policiers sur la route vers Bruxelles, où sa trace s'était perdue, a relaté le procureur. Le groupe Etat Islamique (EI) ayant revendiqué les attentats de Paris, Salah Abdeslam a été inculpé de "participation à des assassinats terroristes" et de "participation aux activités d'un groupe terroriste", a annoncé le parquet belge.

Un complice, "le soi-disant Mounir Ahmed Alaaj, alias Amine Choukri", arrêté en même temps que lui, a été inculpé des mêmes chefs d'accusation et placé en détention. Salah Abdeslam "collabore avec la justice belge", a déclaré son avocat Sven Mary, précisant que son client, qui s'est vu notifier un mandat d'arrêt européen émis par la justice française, "refusera son extradition vers la France".

Au lendemain de son arrestation, la France a déployé des forces supplémentaires pour "optimiser" les contrôles à ses frontières, a annoncé samedi le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, jugeant "extrêmement élevée" la menace d'attentat. Depuis le rétablissement des contrôles frontaliers le soir des attentats du 13 novembre, "près de 5.000 policiers" ont été déployés aux frontières françaises, a dit Bernard Cazeneuve sur la chaîne privée TF1. "Ce soir j'ai adjoint à ces 5.000 policiers des forces complémentaires pour optimiser encore ce contrôle, compte tenu des informations que nous avons échangées avec Interpol", a-t-il déclaré. L'organisation internationale de la police criminelle a en effet conseillé à ses 190 pays membres une vigilance accrue aux frontières, car des complices pourraient être tentés de fuir.

Salah Abdeslam doit passer mercredi devant la Chambre du conseil, une juridiction d'instruction où son mandat d'arrêt belge "sera prolongé" d'un mois, selon son avocat. Puisqu'il refuse d'être remis à la France, il devra comparaître à nouveau dans les 15 jours, selon Me Mary. Mais ce refus ne bloquera pas son transfèrement, et la décision d'autoriser sa remise à la France interviendra au maximum "dans un délai de 60 jours à compter de son arrestation", ou de 90 jours en cas de recours, a déclaré le ministère français de la Justice.

Pendant quatre mois, Salah Abdeslam a réussi à se terrer, jusqu'à ce qu'une perquisition de routine mardi, dans un appartement de la commune bruxelloise de Forest, permette de le localiser. Accueillis par des tirs d'armes automatiques, les policiers ont abattu un Algérien de 35 ans, Mohamed Belkaïd. Mais deux autres hommes ont réussi à s'échapper.

Il n'est pas confirmé que Salah Abdeslam était l'un des fuyards, mais les enquêteurs ont bénéficié d'une imprudence: une surveillance téléphonique a permis d'intercepter un appel de l'ennemi public numéro un à des proches du quartier bruxellois de Molenbeek chez qui il avait trouvé refuge, selon des sources policières. Selon une source proche de l'enquête, la police a reçu un appel d'une personne disant avoir été contactée par quelqu'un se présentant comme Salah Abdeslam et réclamant une planque. C'est dans cette planque qu'il a été capturé, non armé.

 

À LIRE AUSSI

Image
François Molins en conférence de presse.
Salah Abdeslam voulait se faire exploser, confirme François Molins
Le procureur de Paris, François Molins, a tenu une conférence de presse ce samedi au lendemain de l'arrestation de Salah Abdeslam, le suspect-clé des attentats du 13 n...
19 mars 2016 - 20:38
Société
Image
Salah Abdeslam, suspect clé des attentats terroristes du 13 novembre.
Capture d'Abdeslam : entre coup de fil et trahison, les dessous de son arrestation
Inculpé par la justice belge, Salah Abdeslam a été arrêté vendredi grâce à un coup de téléphone. Le suspect-clé des attentats de Paris, qui cherchait un nouveau point ...
19 mars 2016 - 17:49
Société
Image
L'avocat de Salah Abdeslam Sven Mary.
Salah Abdeslam inculpé pour "meurtres terroristes" en Belgique
Au lendemain de son arrestation, le terroriste Salah Abdeslam a été entendu et inculpé par la justice belge, ce samedi. Il est accusé de "meurtres terroristes et parti...
19 mars 2016 - 17:53
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.