Plus de 500 enfants contaminés par le sida, un pédiatre responsable ?
Au Pakistan, un pédiatre est actuellement derrière les barreaux, soupçonnés par les autorités locales d'avoir inoculé le sida à 681 personnes, majoritairement des enfants. Il aurait volontairement utilisé des seringues infectées.
Si les faits sont confirmés, il pourrait s’agir de l’un des plus grands scandales sanitaires d’inoculation du virus sida. Les autorités pakistanaises ont annoncé après des tests effectués sur 21.000 personnes de la région de Ratodero, dans le centre du pays, que 681 personnes avaient contracté le VIH. Et parmi elles, 537 enfants âgés de deux à douze ans.
Or, les enquêteurs chargés de comprendre cette explosion du nombre de cas de la maladie, dans un pays jusque-là plutôt préservé, soupçonnent un médecin d’avoir sciemment inoculé le virus à des patients. Le suspect, le docteur Muzaffar Ghangro, spécialisé en pédiatrie, aurait contaminé ses victimes en utilisant des seringues usagées. L’homme, actuellement en détention, est lui-même séropositif. Le suspect conteste les faits qui lui sont reprochés, assurant ne pas être impliqué.
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Il est difficile en l’état de l’enquête de savoir si l’homme, en admettant qu’il soit responsable, a sciemment transmis le virus ou s’il a par négligence grave réutilisé des seringues pour traiter ses différents patients. Une telle pratique est monnaie courante chez certains médecins peu scrupuleux dans un pays où les infrastructures médicales peinent à suivre l’évolution rapide de la population.
Le Pakistan, plus de 207 millions d’habitants, voit la maladie rapidement évoluer du fait de ses conditions sanitaires, notamment chez les toxicomanes. Avec 20.000 nouveaux cas par an, le pays est le deuxième pays d’Asie où la maladie évolue le plus vite selon les statistiques de l’ONU.
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