Migrants : près de 50 millions d'enfants "déracinés" selon l'Unicef

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 07 septembre 2016 - 13:10
Image
Le rapport de l'UNICEF alerte sur les risques encourus par ces enfants livrés à eux-même en Europe.
Crédits
©Louisa Gouliamaki/AFP
Fin 2015, 48 millions d'enfants avaient dû quitter leur foyer selon l'Unicef.
©Louisa Gouliamaki/AFP
Un rapport de l'Unicef publié ce mercredi tire la sonnette d'alarme sur le sort de près de 50 millions d'enfants migrants. Il rappelle les risques que représentent les voyages de ces "déracinés" mais aussi les problèmes qu'ils rencontrent une fois arrivés à destination.

"Ce monde n'est pas fait pour un enfant". Selon l'Unicef qui publie ce mercredi 7 son rapport sur l'impact des mouvement migratoires sur les enfants, près de 50 millions d'entre eux vivaient "déracinés" fin 2015. Un nombre qui regroupe aussi bien ceux qui ont fuit à l'étranger (31 millions) que ceux qui ont été déplacés à l'intérieur de leur pays (17 millions).

Dans plus de la moitié des cas (28 millions), ce sont les conflits qui ont conduit ces enfants sur les routes. Les autres ont été "poussés à migrer dans l’espoir de trouver une vie meilleure, plus sûre", note l'étude. Les enfants représentent environ le tiers de la population mondiale, mais environ la moitié de celles des migrants, fait remarquer l'Unicef.

L'organe onusien met également en avant les dangers que représente ces voyages parfois meurtriers. Le directeur général de l'Unicef Anthony Lake rappelle ainsi que "les images indélébiles d’enfants victimes – le petit corps d’Aylan Kurdi rejeté sur le rivage après sa noyade en mer ou le visage hébété et ensanglanté d’Omran Daqneesh assis dans l’ambulance après la destruction de sa maison – ont choqué le monde entier". Et que "chaque photo, chaque garçon ou chaque fille symbolise des millions d’enfants en danger, et exige que la compassion que nous ressentons pour les victimes que nous voyons se traduise par une action destinée à tous les enfants".

Car en plus des guerres et des voyages périlleux, d'autres menaces pèsent sur les enfants migrants, même une fois arrivés à destination. "Un enfant réfugié risque cinq fois plus de ne pas aller à l’école qu’un autre enfant", note le rapport. Et ceux qui y accèdent y subissent souvent discrimination, brimades et harcèlement.

Des attaques qui se traduisent également en dehors de l'école. Et le document de rappeler que "rien qu’en Allemagne, les autorités ont dénombré, en 2015, 850 attaques perpétrées contre des foyers de réfugiés".

L'enquête établi pourtant que "que lorsqu’il existe des itinéraires légaux et sûrs, la migration peut offrir des opportunités à la fois aux enfants migrants et aux communautés qui les accueillent" et que dans les pays à hauts revenus "les migrants apportent plus qu’ils ne reçoivent en termes d’impôts et de contributions sociales, qu’ils comblent des pénuries de personnel hautement et peu qualifié sur le marché du travail et qu’ils contribuent à la croissance économique et à l’innovation au sein de leur pays d’accueil".

"Si rien n’est fait, non seulement leur avenir sera gâché, mais leurs pays d’accueil en sortiront diminués", juge Anthony Lake.

 

À LIRE AUSSI

Image
La construction d'un centre d'accueil pour migrants à Paris.
Migrants : le centre humanitaire parisien sera réservé aux hommes seuls
Deux centres humanitaires pour migrants ouvriront leurs portes en Ile-de-France d'ici la fin de l'année. Le premier, installé porte de la Chapelle, accueillera les hom...
07 septembre 2016 - 10:53
Société
Image
La Croix rouge italienne porte secours à des migrants en Méditerranée
Méditerranée : 6.500 migrants secourus en une journée au large de la Libye
Les services de Frontex épaulés par des associations humanitaires ont porté secours à 6.500 migrants partis de Libye, lundi en mer Méditerranée. Un chiffre exceptionne...
30 août 2016 - 13:18
Société
Image
Des enfants de migrants au Dispositif d'accueil et d'enseignement de la Jungle.
Rentrée des classes à la "Jungle" de Calais
Ils s'appellent Jawad, Suad, Waheed ou Abel: venus d’Érythrée, d'Albanie ou d'Afghanistan, portés par le projet migratoire de leurs parents, ces enfants effectuent cet...
26 août 2016 - 15:35
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.