L'empoisonneuse de Chambéry devant les Assises pour 11 meurtres de personnes âgées

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 09 mai 2017 - 11:30
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©Fayolle Pascal/Sipa
Aujourd’hui, Ludivine Chambet se dit "honteuse" et "rongée par les remords".
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Ludivine Chambet comparaît à partir de ce mardi devant la cour d'Assises de Savoie pour avoir empoisonné 13 personnes âgées, dont 11 sont mortes, dans l'Ehpad où elle travaillait comme aide-soignante en 2012 et 2013. Elle avait déclaré vouloir soulager la douleur des patients.

Le procès de Ludivine Chambet, désormais plus connue comme "l'empoisonneuse de Chambéry", débute ce mardi 9 devant la cour d'Assises de Savoie. La femme de 34 ans, ancienne aide-soignante, risque la prison à perpétuité pour avoir empoisonné 13 personnes âgées, dont 11 ont succombé, entre 2012 et 2013.

L'accusée s'était défendue durant ses auditions en expliquant que ces faits ne relevaient ni du meurtre, ni même de l'euthanasie et qu'elle ne souhaitait que "soulager" les patients qui souffraient. Ceux-ci ne lui avaient pourtant rien demandé, mais l'aide-soignante a expliqué avoir "décodé" de la souffrance chez eux. Elle leur administrait donc un mélange de psychotropes fatal dans la grande majorité des cas.

Elle aurait commencé à jouer les anges de la mort peu de temps après avoir été engagée au sein de l'Ehpad (Etablissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes) de Le Césalet, à Jacob-Bellecombette, près de Chambéry (Savoie), à l'automne 2012. Ce n'est pourtant qu'environ un an plus tard que les soupçons ont commencé à peser sur elles. Le coma soudain et la mort rapide d'une patiente de 83 ans ont conduit à des analyses toxicologiques de la victime. La découverte des psychotropes a ravivé les interrogations sur de précédentes morts suspectes, et la concomitance de ces décès avec l'emploi du temps de Ludivine Chambet a mené à son arrestation.

Aujourd’hui, elle se dit "honteuse" et "rongée par les remords". Le procès devra permettre de décortiquer cette personnalité complexe. Des réponses pourraient venir de la relation fusionnelle qu'elle entretenait avec sa mère, elle même en phase terminale d'une leucémie à l'époque des faits.

L'élément intentionnel devrait également être au cœur des débats. Si Ludivine Chambet se défend de toute velléité de meurtre, sa formation médicale et des recherches équivoques révélées par l'analyse de son ordinateur ("médicament provoquant un arrêt cardiaque", "provoquer un coma", "tuer un homme") ne plaident pas en sa faveur.

L'empoisonnement est un des crimes les plus sévèrement punis par le code pénal en France avec une peine maximale de 30 ans de réclusion criminelle, portée à la perpétuité lorsqu'il est commis "sur une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente ou connue de son auteur".

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