Intermittents : reprise des négociations ce mercredi

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 27 avril 2016 - 09:49
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Des intermittents du spectacle manifeste au théêtre de l'Odéon.
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Les négociations entre les intermittents et le gouvernement doivent reprendre ce mercredi.
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A la veille d'une journée nationale de mobilisation contre la loi Travail, les intermittents, qui occupent le théâtre de l'Odéon à Paris depuis dimanche, doivent reprendre ce mercredi les discussions avec le gouvernement pour décider de l'avenir de leur régime spécifique d'assurance chômage. En cas de nouvel échec de la négociation, la CGT a déposé un préavis de grève reconductible, à compter de jeudi.

Les représentations du Théâtre de l'Odéon, occupé depuis dimanche par les intermittents, et de la Comédie Française, investie mardi soir par une cinquantaine d'entre eux, ont été annulées sur fond de tensions à la veille de la reprise des négociations sur leur régime d'assurance chômage mercredi.

Mardi soir, une cinquantaine de personnes (intermittents, étudiants et participants au mouvement Nuit Debout) ont investi la Comédie Française, entraînant l'annulation de la représentation programmée, Lucrèce Borgia. Un peu plus tôt, c'est celle de Phèdre(s) avec Isabelle Huppert qui avait été annulée au Théâtre de l'Odéon.

"A l'initiative de plusieurs organisations et de la coordination nationale des intermittents du spectacle, un appel à manifester mardi 26 avril devant l'Odéon et à perturber la représentation de Phèdre(s), a été lancé", a indiqué la direction de l'Odéon pour justifier l'annulation du spectacle, ce que contestent les intermittents. "Nous avons demandé à prendre la parole avant le début de la représentation, mais cela nous a été refusé dès la fin de la matinée", ont affirmé à l'AFP les intermittents, assurant n'avoir jamais lancé un appel à perturber la représentation, mais simplement à un rassemblement devant le théâtre.

A Strasbourg, les intermittents ont décidé mardi soir d'occuper le Théâtre national (TNS). La décision a été prise en début de soirée lors d'une assemblée générale organisée dans les locaux du théâtre, et qui réunissait des intermittents, mais aussi des lycéens, étudiants, et des représentants du mouvement "Nuit Debout". "C'est une occupation, pas un blocage", a souligné une comédienne présente sur place, précisant que les manifestants n'avaient en rien perturbé les deux pièces qui étaient jouées mardi au TNS. Une trentaine de personnes s'apprêtaient à passer symboliquement la nuit sur place. L'éventuelle reconduction du mouvement devait être décidée lors d'une nouvelle AG prévue mercredi en début de soirée.

Après l'échec lundi soir des négociations sur le régime d'assurance chômage du spectacle, la Coordination des intermittents et précaires (CIP) a fait part mardi après-midi de sa détermination à poursuivre l'occupation du théâtre de l'Odéon, à Paris, jusqu'à la reprise des discussions mercredi. "Nous avons rendez-vous demain mercredi à 16h au ministère du Travail", a indiqué à l'AFP Denis Gravouil, secrétaire général de la Fédération CGT-Spectacle. "On veut arriver à un accord équilibré. Il faut que les employeurs prennent leur part de responsabilité", a-t-il commenté.

Depuis dimanche soir, une cinquantaine d’étudiants, de chômeurs, d'intermittents, de précaires, et de "nuit-de-boutistes" occupent la terrasse de l'Odéon, au premier étage du théâtre. Les intermittents rassemblés sur la place face au théâtre ont été éloignés par les CRS lundi soir dans les rues adjacentes, au prix de quelques échauffourées et de jets de gaz lacrymogène par les forces de l'ordre.

"Tout en déplorant les incidents de la veille au soir, Stéphane Braunschweig, directeur de l'Odéon, ne peut accepter qu'un spectacle ne puisse être joué que sous la protection des forces de l'ordre", a fait valoir la direction. Le Théâtre de l'Odéon "fait confiance à la négociation en cours (....) et espère qu'elle aboutira rapidement à un accord permettant de garantir le régime spécifique d'assurance chômage des artistes et techniciens intermittents du spectacle".

Lundi, les négociations s'étaient soldées par un échec, mais un nouveau rendez-vous a été fixé mercredi, veille d'une journée nationale de mobilisation contre le projet de loi réformant le droit du travail. "Le compte n'y est pas encore, notamment sur les effets que pourrait avoir un éventuel accord et aussi sur la contribution des employeurs", selon la CGT-Spectacle, au terme d'une journée marathon au ministère du Travail. "Il nous manque encore deux choses pour parvenir à un accord. D'abord des éléments chiffrés qui nous permettront de savoir qui est touché par telle ou telle mesure, positivement ou négativement", a-t-il ajouté. En cas de nouvel échec de la négociation, la CGT a déposé un préavis de grève reconductible, à compter de jeudi.

Les artistes et techniciens du spectacle bénéficient de règles spécifiques d’indemnisation du chômage, maintes fois critiquées pour leur coût. Le déficit de ce régime atteint environ un milliard d’euros chaque année, soit environ un quart du déficit général. Un cadrage financier, proposé le 24 mars par la partie patronale et signé par la CFDT, la CFTC et la CFE-CGC (syndicats minoritaires dans le spectacle) impose un effort global de 185 millions d'euros d'économies en année pleine d'ici à 2018 aux intermittents, mais suggère que l'Etat en compense une partie, à hauteur de 80 millions.

Des conditions jugées "inacceptables" par la CGT et la Coordination des Intermittents et précaires (CIP) qui font planer la menace de perturber les prochains festivals.

 

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