Djamel Beghal : tout savoir sur le mentor des frères Kouachi et d'Amedy Coulibaly

Auteur(s)
Pierre Plottu
Publié le 10 janvier 2015 - 15:34
Mis à jour le 26 janvier 2015 - 14:35
Image
Djamel Beghal.
Crédits
©Capture d'écran
Une capture d'écran du site tenu par la famille de Djamel Beghal.
©Capture d'écran
Un nom ressort des parcours de Chérif Kouachi et de son ami Amedy Coulibaly: Djamel Beghal. C'est cet homme, une figure du djihadisme déjà condamné à plusieurs reprises dans des affaires liées au terrorisme, qui aurait initié la radicalisation des deux tueurs.

C'est l'un des points communs entre les frères Kouachi et Amedy Coulibaly. Peut-être même le plus important de tous. Son nom, Djamel Beghal. Il serait le mentor d'au moins deux des trois terroristes qui ont fait 17 victimes innocentes ces trois derniers jours.

Chérif Kouachi et Amedy Coulibaly se seraient ainsi radicalisés sous l'influence de ce franco-algérien, déchu de sa nationalité française, de 49 ans et actuellement emprisonné. Figure du djihadisme international, Djamel Beghal a déjà fait plusieurs séjours derrière les barreaux. A chaque fois pour des affaires en lien avec le terrorisme.

Né le 2 décembre 1965 dans une grande ville d'Algérie, Bordj Bou Arreridj dans la région de Sétif (nord du pays), selon un site tenu par des membres de sa famille, Djamel Beghal est arrivé en France à la rentrée 1987. Il a alors 21 ans et poursuit des études d'informatique. Il vit de petits boulots, dans le BTP, l'animation de centre de loisirs ou encore en vendant des vêtements sur les marchés.

En 1989 il épouse sa compagne, Sylvie, avec laquelle il aura quatre enfants. Puis il quitte le territoire pour l'Angleterre, où il s'installe en 1998. Les services de renseignement auraient commencé à s'intéresser à lui au début des années 2000, selon Marianne. Alors que ceux qui le surveillent le pensent en Europe, il parvient ensuite à gagner l'Afghanistan, via Dubaï, le 11 novembre 2000. Là, Djamel Beghal se serait entraîné dans les camps talibans au maniement des armes et, surtout, à la confection d'explosifs.

Interpellé à son retour, le 28 juillet 2001 à Abou Dhabi (Emirats arabes unis), en provenance d’Islamabad, il reconnait son appartenance à Al-Qaïda et dit avoir été mandaté pour constituer une cellule terroriste en France. Il est également mêlé à la préparation d'un attentat sur le territoire national, probablement contre l'ambassade américaine à Paris, et sera condamné en 2005 à 10 ans de prison pour cette affaire.

C'est alors qu'il purgeait sa peine à Fleury-Mérogis (Essonne), qu'il rencontre Chérif Kouachi, quant à lui mêlé à une filière de recrutement de djihadistes. Beghal noue des liens avec le jeune homme et tous deux se revoient après leur sortie. Kouachi se serait ainsi rendu plusieurs fois, en mars et avril 2010, dans l'hôtel du Cantal où son désormais mentor est assigné à résidence. Des visites effectuées en présence d'un des proches amis de Chérif Kouachi, Amedy Coulibaly.

"Plusieurs éléments de surveillance ont mis en lumière le rôle de guide spirituel et l'ascendant psychologique qu'avait Beghal sur Kouachi et Coulibaly", relate ainsi pour Le Parisien un magistrat parisien.

Djamel Beghal est ensuite à nouveau interpellé. Il est cette fois soupçonné d'avoir participé à la préparation de l'évasion de Smaïn Aït Ali Belkacem, condamné à perpétuité en 2002 pour l'attentat de la station RER Musée d'Orsay, à Paris, qui avait fait 30 blessés en octobre 1995. Beghal écope à nouveau de 10 ans de prison. Une peine qu'il purgera en partie aux côtés d'Amedy Coulibaly, condamné à 5 ans dans la même affaire. Celui qui est ensuite devenu le "tueur de Montrouge" et le preneur d'otage du magasin Hyper Cacher était sorti de prison il y a quelques mois seulement. Chérif Kouachi, lui aussi mêlé au dossier, s'en tire avec un non-lieu.

L'avocat de Djamel Beghal a quant à lui pris la parole vendredi 9 pour assurer que son client ignorait tout des projets de ses disciples. "Il (son client, NDLR) m'a dit n'avoir rien à voir avec les événements en cours", a-t-il déclaré.

 

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Les dessins d'ARA

Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.