Bientôt un procès contre un ancien SS impliqué dans le massacre d'Ascq ?
Karl Münter, ancien membre de la 12e division de Waffen-SS qui a perpétré le massacre d'Ascq en 1944, est l'objet d'une plainte pour "incitation à la haine raciale et atteinte à la mémoire des morts" de la part des familles des 86 victimes. Agé de 96 ans aujourd'hui, il a affirmé n'avoir rien à regretter de ses actes accomplis pendant la guerre.
Les familles des victimes du massacre d'Ascq (Nord), perpétré en avril 1944 par les SS, espèrent pouvoir enfin confronter un des bourreaux, en l'espèce Karl Münter, aujourd'hui âgé de 96 ans, et qui continue de tenir des discours ambigus voire révisionnistes sur les crimes nazis.
Dans la nuit du 1er au 2 avril 1944, son unité, la 12e division de Waffen-SS "Hitlerjugend" (ainsi nommée car elle était à ses débuts essentiellement composée de membres des Jeunesses hitlériennes) avait abattu 86 hommes en représailles du sabotage du train qui transportait ses hommes et son matériel et qui n'avait fait aucune victime.
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En 1949, un tribunal militaire avait jugé coupable Karl Münter pour sa participation au massacre, le condamnant à mort par contumace. Mais la justice française n'avait jamais pu faire exécuter une peine contre le SS. Encore plus douloureux pour les familles des victimes, cette décision a finalement au contraire protégé Karl Münter, celui-ci ne pouvant être jugé une seconde fois pour le même crime, avait tranché en 2018 la justice allemande.
Mais un nouveau procès pourrait se tenir. En effet, le nonagénaire s'est à plusieurs reprises fait remarquer pour sa présence au sein de rassemblements néo-nazis, pour avoir mis en doute le nombre de juifs victimes de l'Holocauste et pour avoir déclaré à une chaîne de télévision allemande n'avoir aucun regret quant aux actes commis durant la guerre.
Les descendants des victimes ont donc décidé de porter plainte pour "incitation à la haine raciale et atteinte à la mémoire des morts", faits punissables de cinq ans de prison. Un procès pourrait leur permettre d'obtenir des réponses et peut-être de clore ce douloureux chapitre, mais son déroulement reste suspendu à plusieurs conditions. Eu égard à son grand âge, il est possible que Karl Münter ne soit pas considéré par la justice comme en mesure d'être jugé. Des expertises médicales devraient trancher la question.
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