Bernard Cazeneuve décore un policier héroïque, paraplégique depuis le Bataclan

Un commissaire de police, paraplégique après avoir été blessé au Bataclan lors des attentats du 13 novembre, a reçu mercredi les insignes de chevalier de la Légion d'honneur des mains de Bernard Cazeneuve. Le ministre de l'Intérieur a rendu hommage à un homme "qui a sauvé des vies en parlant".

L'instant a été d'une intense émotion au ministère de l'Intérieur. Mercredi 22, Bernard Cazeneuve a décoré des insignes de chevalier de la Légion d'honneur, un policier présent pour le concert des Eagles of Death Metal au Bataclan le soir des attentats du 13 novembre qui ont endeuillé la France.

Présent dans le public avec sa compagne également policière, ce commissaire de police a été blessé par balle à la colonne vertébrale. Très ému, le ministre de l'Intérieur a tenu à rappeler que, gisant au sol et malgré la douleur, ce membre des forces de l'ordre a enjoint aux gens qui l'entouraient de fuir au plus vite.

"Vous avez sauvé des vies en parlant", a ainsi souligné Bernard Cazeneuve. "Vous avez tout tenté, vous incarnez ce que sont les policiers et les gendarmes" qui "se sacrifient pour les autres".

"J'ai fait ce que n'importe qui aurait fait", a modestement répondu le commissaire que sa blessure a rendu paraplégique. "Il n'y a pas une journée sans que je pense à toutes les victimes" prises "comme moi dans ce que j'appelle la fosse commune", sous les tirs en rafale des djihadistes. "J'ai envie de vivre, même sans mes jambes", "de continuer ce métier de policier que j'adore", a-t-il ajouté sous une salve d'applaudissements peu habituelle place Beauvau. Agé de 42, ce policier était en poste à Val-de-Reuil (Eure), au moment des faits.

Un comportement courageux qui n'est pas sans rappeler celui d'un autre commissaire de police, qui, avec son chauffeur, était intervenu dans le Bataclan alors sous le feu des terroristes avec des moyens dérisoires. N'écoutant que leur courage, les deux hommes, avec leur simple de service, avaient réussi à abattre Samy Amimour, l'un des djihadistes, avant de ses replier face aux tirs nourris des ces complices.