Attentats de Paris : les deux hommes ayant aidé Salah Abdeslam à quitter Paris inculpés en Belgique
Trois jours après les attentats qui ont fait au moins 129 morts et 352 blessés en région parisienne, l'enquête se poursuit. Lundi 16, deux suspects de nationalité belge qui auraient aidé Salah Abdeslam à quitter la France ont été inculpés pour "attentat terroriste" et "participation aux activités d’un groupe terroriste". Ils ont ensuite été placés en détention provisoire.
Après les attentats, Salah Abdeslam a déposé une Seat noire à Montreuil, dans laquelle les enquêteurs ont retrouvé de nombreuses armes, et serait ensuite retourné en Belgique avec deux hommes venus de là-bas pour le récupérer. Il est toujours activement recherché par la police.
Si l'on en croit le témoignage donné à L'Obs par les proches des deux suspects inculpés, ce plan n'était pas du tout prémédité. D'après le témoin, ce dernier trainait vendredi 13 au soir dans la rue à Bruxelles avec une quinzaine de copains quand le téléphone de l'un d'entre eux, âgé d'une vingtaine d'années, s'est mis à sonner. A l'autre bout du fil, Salah Abdeslam l'implore de venir le chercher à Paris, entend le témoin. Sans voiture, le jeune homme demande alors à un certain Mohamed Amri, propriétaire d'une Golf, de l'accompagner dans son périple.
Les deux hommes passent la frontière vers 3h du matin. Vers 9h, leur voiture est contrôlée dans à Cambrai dans le cadre de la fermeture des frontières alors qu'elle se dirige vers Bruxelles. Les douaniers identifient trois hommes à bord, dont Salah Abdeslam. Ce dernier va ensuite réussir à prendre la fuite avant que la police ne découvre le rôle qu'il a joué dans les attentats de la veille.
"Il n'y avait pas de logistique, rien. Il (Salah Abdeslam, NDLR) a appelé ses copains, qui se sont trouvés au mauvais endroit au mauvais moment", raconte le témoin qui a entendu le coup de téléphone à Bruxelles à L'Obs.
Si l'on ignore si le terroriste a évoqué ses actes à ses deux conducteurs, le jeune homme contacté serait rentré à Bruxelles "en pleurs", d'après ses proches.
Toujours est-il que Mohamed Amri et lui ont passé la journée du lendemain à trainer dans leur quartier sans se manifester auprès de la police. Les enquêteurs cherchent désormais à découvrir leur degré d'implication dans les attaques.
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